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Quel bilan pour les trois dernières générations formées par le PSG ?

Publié le samedi 28 mars 2015 à 16:36
Après être revenu sur les trois dernières générations de joueurs formés par le PSG, il est temps de faire un bilan, tant du côté des joueurs que du côté du club, les deux parties ayant une responsabilité dans ce qu'ils sont devenus.

Ces trois derniers jours, nous sommes revenus sur ce que sont devenues les trois dernières générations de joueurs formés par le PSG, très reconnues durant leurs jeunes années avec de multiples titres de championnes de France en U17 et U19. Ces joueurs nés en 1992 (1ère partie), 1993 (2ème partie) ou 1994 (3ème partie) n'ont que peu de place aujourd'hui au club et voici notre bilan sur ce phénomène.

Trois générations en cinq chiffres

28 joueurs ont signé un contrat stagiaire avec le PSG
21 joueurs ont signé un contrat pro au terme de leur contrat stagiaire (en France ou à l’étranger)
7 joueurs sont actuellement sous contrat avec le club parisien
5 joueurs ont pris part à au moins une rencontre avec l’équipe première en match officiel
2 joueurs sont actuellement dans le groupe pro

On pourrait rajouter Latour, Kimpembé, Maignan, Ongenda, Rabiot (95), Coman, Dembélé (96) et Augustin (97) mais nous avons préféré traiter uniquement des générations qui ont achevé leurs années de stagiaire pro (ce qui sera le cas de la génération 95 cet été).

Former des joueurs pro, une vocation première

Le rôle d’un Centre de Formation est de former des joueurs professionnels et, partant de ce postulat, il est logique d’affirmer que celui du Paris Saint-Germain remplit plutôt bien sa fonction. D’un point de vue purement statistique, les chiffres le démontrent avec un taux de 75% de signatures de contrats professionnels à l’issue des deux années de contrat stagiaire (générations 92-93-94). 

Si le PSG forme donc aujourd’hui des joueurs professionnels, le pourcentage annoncé ci-dessus est à relativiser. Sur les 21 joueurs concernés, certains sont en effet aujourd’hui sans club (Kamghain, Boccara ou encore Salamone) tandis que d’autres traversent une période difficile (Samnick, Yaisien ou encore Diarra). Ces différences de parcours montrent que la signature d’un contrat pro n’est pas une fin en soit et représente seulement une étape dans la carrière d’un jeune joueur professionnel. Or, dans un contexte hyper concurrentiel et avec le traumatisme causée par la signature de Dembele à Fulham (parti signer un contrat pro à 16 ans !), cette première étape intervient de plus en plus tôt. On observe donc une multiplication des cas de jeunes pros qui n’ont pas achevé leur formation et ont encore tout à prouver. Sorti du “cocon” parisien que l’on évoque souvent lorsque l’on parle du Centre de Formation du PSG, l’aspect mental est alors primordial, tout comme le rôle de l’entourage et le facteur chance (blessures). Quand on est pro et que l’on ne joue plus, on revient rapidement sur terre…

La trajectoire de certains aurait-elle été la même au sein d’un autre club de Ligue 1 ou d’un autre championnat ?

Aujourd’hui, parmi ces 21 joueurs, seulement 5 évoluent régulièrement dans l’un des cinq grands championnats européens, tous en Ligue 1 (Conte, Areola, Bahebeck, Sabaly, Landre) et personne ne peut affirmer que l’un d’eux aura un rôle à jouer dans le groupe pro du PSG la saison prochaine ou les suivantes. La cellule de recrutement est par moment pointée du doigt mais comment l'expliquer alors que la formation parisienne se qualifie pour les phases finales U17 voire U19 chaque année et place bon nombre de ses éléments en sélection nationale ? Avec le vivier que représente l’Ile de France, il est certains que de nombreux joueurs passent entre les mailles du filet mais Pierre Reynaud et son équipe ont déjà démontré par le passé le sérieux de leur travail. Mbaka, Yaisien ou encore Honoré étaient tous promis à un grand avenir, bien loin de leur situation actuelle et on peut se demander si leur trajectoire aurait été la même au sein d’un autre club de Ligue 1 ou d’un autre championnat. Les premières difficultés et limites dans la progression apparaissent souvent lors de la transition U19-CFA, dans des rencontres où le talent ne suffit plus. Durant ce cap, la différence se fait essentiellement sur la mentalité, le mental, la capacité à travailler et ce n’est pas étonnant de voir durant cette période des joueurs de complément se révéler et prendre la place de joueurs qui avaient sans doute plus de prédispositions. 

Quelle place pour les jeunes dans le PSG Qatari ?

Fini l’époque durant laquelle Jean-Eudes Maurice ou Loris Arnaud pouvaient percer en équipe première, la formation du PSG a vocation à devenir de plus en plus élitiste. Dans un club parisien aux ambitions européennes et soumis à une pression de résultats énorme, il apparaît aujourd’hui difficilement pensable qu’un jeune joueur puisse prendre la passerelle menant du groupe CFA à celui des pros sans passer par la case prêt. Dans ce contexte, peut-on qualifier le parcours d’Adrien Rabiot d’”exemplaire” ?

Rabiot, l'exemple à suivre ?

L’actuel figure de proue du Centre de Formation a su profiter du tournoi Al Kass (U17) pour taper dans l’oeil du coach de l’équipe première et intégrer les entraînements avec le groupe pro. Après avoir signé un premier contrat pro et participé à ses premiers matches officiels, il a su partir en prêt au bon moment quand certains dans le même cas ont pu stagner en CFA par le passé (cas d’Ongenda l’hiver dernier). Fort de cette expérience et malgré des déboires extra sportifs l’été dernier, il est aujourd’hui un membre à part entière du groupe pro de Laurent Blanc. Si l’on peut légitimement se poser des questions sur son avenir en raison notamment de la question de son entourage, force est de constater que son parcours peut être une voie à suivre pour les générations futures. 

La gestion des joueurs comme Ikoko, Sabaly ou encore Habran plus récemment laisse à penser que l’on se dirige vers une multiplication des prêts pour les espoirs du Centre. Cette solution a le mérite de laisser une chance à des joueurs qui ne sont pas forcément très précoces mais qui peuvent se révéler sur le “tard”. Surtout, elle permet à des jeunes de ne pas stagner en CFA et de vite passer au révélateur de la Ligue 2 ou Ligue 1, dans un environnement différent. Dans cette optique, le recrutement d’un directeur sportif pourrait aussi s’avérer être un facteur d’amélioration du suivi de ces jeunes et des relations entre le Centre de Formation et la cellule pro.

Une fonction à moitié remplie

Si le PSG n’a pas encore trouvé son nouveau Messi et forme essentiellement pour des clubs de division inférieure, son Centre de Formation remplit aujourd’hui sa fonction première, celle de former des joueurs professionnels. Depuis l’arrivée des Qataris, le fossé entre le groupe CFA et le groupe pro s’est élargi et Adrien Rabiot semble être aujourd’hui l’arbre qui cache la forêt. Cependant, des motifs d’espoir existent puisque le club parisien semble vouloir mettre en place une réelle politique de prêt pour ses jeunes espoirs. A l’image des nombreuses sollications autour de Jean-Kevin Augustin avant sa signature comme pro au PSG, du triplé d’Ikoné avec la sélection U17 française, du doublé du regretté Coman avec les U19 bleus ou du capitanat de Rabiot en Espoirs, les pensionnaires du Centre de Formation ne manquent pas de talent. Et entre les limites de recrutement imposées par le fair play financier et la possible baisse du nombre d’étrangers autorisés sur les feuilles de match des compétitions européennes, la question de la formation au PSG n’a pas fini de faire parler.

Dubdadda


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