Battu deux fois à Montpellier cette saison, Paris a remporté la troisième manche de son duel 30-26 grâce à un match exceptionnel de son gardien historique Patrice Annonay. Les deux équipes se retrouveront à Bercy samedi prochain en Finale de Coupe de France.
Le match
Omeyer blessé
Seule équipe à avoir battu deux fois le PSG cette saison, Montpellier est attendu au Stade Pierre de Coubertin. Paris est handicapé par les blessures avec Luka Karabatic et Benoit Kounkoud absents du groupe mais voit le retour de Nikola Karabatic et William Accambray, menagés contre Cesson. Malheureusement un autre gros coup dur va s’abattre sur le PSG et ses fans. Pendant l’échauffement, Thierry Omeyer se plaint de douleurs à la hanche et n’est pas apte à jouer contre son ancien club. C’est donc Patrice Annonay, grand ancien du club puisqu’il y est arrivé en 2005, qui a la lourde tâche de remplacer le meilleur gardien actuel du Championnat de France.
Et le match commence plutôt bien pour les Parisiens, avec Mikkel Hansen et Nikola Karabatic visiblement surmotivés par la confrontation alors qu’elle reste sans enjeu pour Paris. La hargne des deux all stars permet au PSG de prendre le score à son compte (4-1 – 7ème). Pourtant les défauts entrevus en défense depuis le ¼ retour de Ligue des Champions sont toujours là et Annonay a beaucoup de face à face à gérer. c'est d’autant plus le cas que Paris enchaine les infériorités numériques. C’est ainsi que dès la 14ème minute, Igor Vori écope de sa deuxième exclusion temporaire (8-5). Seul pivot défensif de l’équipe en l’absence de Luka Karabatic, le Croate qui revient très bien à l'approche du Final Four ne peut donc plus défendre de la même manière sous peine de prendre une troisième sanction qui provoquerait son exclusion définitive.
Paris domine globalement cette première période mais Montpellier, très agressif en défense, va refaire son retard avec un 6-2 marqué par la montée en puissance de son gardien, Vincent Gerard (12-12 – 22ème). C'est le moment choisi par Svonimir Serdarusic, le coach parisien, pour poser un temps-mort. Celui-ci va être extrêmement bénéfique au groupe parisien, c’est une équipe métamorphosée en défense qui va faire son retour sur le terrain. Beaucoup plus incisifs, les Parisiens font mal à des Montpelliérains qui ne trouvent plus de solution et perdent des ballons qui occasionnent des situations de contre-attaque. Heureusement, le MHB est sauvé par son portier qui résiste aux assauts des rouges et bleus. C'est un bien moindre mal si les Héraultais ne sont qu’à un point mais Paris a bien posé les bases de sa domination en seconde période.
Score à la mi-temps : 15-14
Super Papat’
Car les Parisiens reviennent des vestiaires avec les mêmes intentions. Dans les cages, la situation s’inverse et c’est maintenant Patrice Annonay, surnommé Papat’ par ses coéquipiers et ses fans, qui prend le dessus dans son duel à distance avec le gardien de Montpellier. De leurs côtés, dépassés en défense, les Montpelliérains vont multiplier les fautes et récolter un grand nombre d’exclusions temporaires qui vont permettre à Paris de passer à +7 (25-18 – 43ème). Le MHB recolle à +5 et se dit que l’exploit est possible mais les hommes de Patrice Canayer vont tomber sur un mur.
Pendant 8 minutes, Papat’ ne va pas laisser passer un seul tir. Avec 5 arrêts, aussi bien sur des tirs de loin que sur des contre-attaques, il va écœurer ses adversaires et permettre aux siens de reprendre 8 buts d’avance (28-20 – 50ème). L’écart aurait même pu monter à 9 unités mais, de façon incroyable, Mikkel Hansen va rater son 3ème pénalty de la soirée sur 4 tentés. C’est le troisième match de Championnat de suite où Mikkel Hansen rate au moins un penalty ce qui ne lui était jamais arrivé cette saison. Avec 5 échecs sur ces trois rencontres alors qu’il n’en avait raté que 7 sur les 21 précédentes, il est sur une très mauvaise série ce qui n’est pas une bonne nouvelles à deux semaines du Final Four.
Mais ces considérations sont secondaires au regard de la performance collective du PSG sur cette deuxième mi-temps. Serdarusic fait tourner son effectif et Annonay assure derrière au point de recevoir une poignante standing ovation en fin de match. Avec 17 arrêts, le Martiniquais n’avait plus été à pareille fête depuis un an, le 8 avril 2015, contre Sélestat (36-26). Paris prend donc date avant la Finale de la Coupe de France. Pour le moment Montpellier mène 2-1.
Score final : 30-26
La fiche technique
PSG-MHB : 30-26 (15-14) – Stade Pierre de Coubertin – Arbitres : Bonaventura et Bonaventura
PSG Hand : Annonay (17 arrêts à 40%), Omeyer, N.Karabatic (7 buts), Onufriyenko (5), Hansen (4), Abalo (3), Narcisse (2), M'Tima (3),Vori (3), Melic (2), Rosier (1), Mollgaard, Accambray, Gunnarsson
Montpellier HB : Gerard (9 arrêts à 29%), Siffert (6 arrêts à 43%), Gajic (5), Kavticnik (5), Grebille (4), Fabregas (3), Gaber (3), Toumi (2), Borges (2), Bonnefond (1), Dolenec (1), Guigou, Costa, Faustin
Réactions
Pire saison depuis 95-96 pour Montpellier ?
La défaite contre Paris précise la situation de Montpellier qui vit une saison extrêmement compliquée. 4ème à 3 points de Nantes et 4 de St Raphaël, il ne manque qu’un point à chacun de ses deux concurrents pour s’assurer de ne plus être rattrapé par le vice-champion de France 2015. Avec 4 points à distribuer St Raph’ serait en effet hors d’atteinte au nombre de point et Nantes à la différence de but particulière (+27).
Montpellier serait donc absent du podium et ce sera la première fois depuis la saison 1995-1996. Un petit séisme qui pourrait même être amplifié si Chambéry profite des deux dernières journées pour dépasser son rival historique. A égalité de point, c’est le MHB qui est devant à la différence de but particulière (+10) mais les Savoyards rencontres les deux dernières équipes du classement, Tremblay et Chartres, quand les Héraultais rencontreront Aix mais surtout Dunkerque lors de la dernière journée de D1 à domicile. Si Montpellier venait à pointer au 5ème rang de la Ligue, il réaliserait le pire classement de son histoire à égalité avec la saison de son accession, 1992-1993.
