Après un match aller décevant mais pas perdu pour autant, le PSG doit montrer autre chose à Madrid sous peine de voir quelques unes de ses idées de la saison exploser en vol.
Après le fade 0-0 du match aller entre le PSG et le Real Mardrid, un résultat pourtant loin d’être catastrophique en coupe d’Europe, la remise en question du club parisien a été intensive par la presse mais bien plus mesurée du côté des joueurs et du staff. Pas d’abattement, vaguement de la déception mais surtout une sorte d’incompréhension entre le ressenti sur le terrain et la vision du match par les spectateurs. Deux semaines après ce match compliqué, particulièrement d’un point de vue offensif, l'emballent médiatique est tout autre mais rien n’a changé au PSG, au moins au niveau des joueurs et du staff.
A l’exception de David Luiz qui devrait remplacer Marquinhos, les titulaires de ce soir seront plus ou moins les mêmes et c’est finalement assez logique puisque l’entraîneur parisien a fixé son équipe type de la saison pour le moment. En conséquence, et à moins d’une indisponibilité, il l’aligne à tous les gros matches et l’évalue. L’aller a donné à Blanc des satisfactions concernant sa défense mais l’attaque a déçu. A Madrid, les deux parties de l’équipe vont de nouveau subir une grosse épreuve et l’attaque joue gros.
De Donetsk à Marseille en passant par le match aller contre le Real, le trio offensif parisien formé par Di Maria, Cavani et Ibrahimovic n’a pas spécialement donné satisfaction et a pour l'instant ressemblé, au mieux, à un amas d’individualités sans réelle complémentarité. Pour autant, les mêmes ont depuis montré contre Saint-Etienne un tout autre visage, grâce notamment à un Di Maria qui prend de l’envergure dans un rôle plus axial qu’auparavant, renvoyant Ibrahimovic et Cavani devant lui et plus proches du but. Une nouvelle prestation ratée poserait toutefois sérieusement la question de la viabilité du trio, au moins au plus haut niveau, et ce même si Blanc semble y tenir.
Mais le coach a aussi un avenir à assurer, tant pour lui que pour le club. Un nouvel échec passerait mal alors que son renouvellement de contrat va être un des grands thèmes de la saison parisienne. Le match de poules à Barcelone avait entamé sa crédibilité l’an passé (1-3), le Real Madrid de Benitez l’a encore amochée à l’aller et il s’agit pour lui de prouver sa capacité à faire gagner des grands matches européens, même si c’est surtout le printemps qui décidera de son sort.
Pour le club, le match n’est pas moins important et il s’agit de valider la possibilité de voir le PSG gagner la compétition à la fin de la saison. Un double échec contre le Real Madrid éloignera l’idée (ou plutôt le rêve) de voir Paris gagner la Ligue des Champions. Pire, il égratignerait sérieusement sa crédibilité aux yeux de Cristiano Ronaldo, objectif majeur de l’été prochain et aux premières loges pour juger de la crédibilité sportive du projet parisien. La légitimité tactique est un souci qui peut être résolu par un changement de coach, le niveau moyen des joueurs ne s'élèvera pas en un été.
Quel que le score final, Paris validera ou brûlera des idées mais sûrement pas des ambitions car, comme l’a rappelé Blanc avec justesse, une victoire à Madrid « n’envoie pas en finale », tout au plus en huitièmes avec le statut de premier du groupe. En revanche, elle validerait une certaine idée de son futur.
