Avant PSG/Barça, Blanc évoque son plan de jeu

Laurent Blanc était en conférence de presse ce mardi avant PSG/Barcelone et il a très longuement évoqué le match à venir, faisant notamment référence à l'affrontement du début de saison (3-2, 30 septembre). La problématique du but à l'extérieur, fatal aux Parisiens ces deux dernières saisons, et la difficulté pour gérer Lionel Messi ont également été abordées par le coach parisien.

Le match de poules de septembre dernier :

« On est une des seules équipes européennes à avoir marqué trois buts au Barça. »

Le Barça va jouer demain son deuxième match de la saison au Parc des Princes après le match de poules de fin septembre et Laurent Blanc n'a pas caché que cette rencontre gagnée 3-2 par le PSG a servi dans la préparation du rendez-vous de demain : « C’est un match qui fait partie bien sûr de l’analyse de l’équipe de Barcelone. On en a d’autres, on en a beaucoup, notamment leur dernier match contre Séville que j’ai regardé encore ce matin. Mais oui, cela va nous permettre de montrer à notre équipe qui va débuter demain ce qu’il faut faire, ne pas faire et ce qu’il faut éviter de faire. Il y a de bons enseignements à en tirer. D’abord, il y avait eu une victoire au bout et on est une des seules équipes européennes à avoir marqué trois buts au Barça. Il y a aussi le fait qu’il faut être conscient que, quand vous marquez des buts à cette équipe-là, elle peut vous marquer un but à tout moment dans les cinq minutes qui suivent. Ce match est une référence et, dans la préparation, cela a été une référence pour nous, staff, avec d’autres images bien sûr, individuelles et collectives. »

Il continue sur le thème du match de référence de septembre pour introduire un autre problème : « On s’aperçoit que sur ce match aller de poules, on avait fait un grand match, les deux équipes avaient d’ailleurs fait un grand match, que cela soit individuellement ou collectivement. Il faudra rééditer cette performance-là en ce qui nous concerne parce que c’est une des meilleures équipes européennes actuellement. Ce match de poules est un bon enseignement, même s’il y a des choses que l’on ne doit plus faire ou que l’on doit éviter de faire, notamment prendre des buts à domicile. On sait très bien l’importance que cela peut avoir, surtout quand l’équipe adverse reçoit lors du deuxième match. »

La menace du but à l'extérieur :

« Beaucoup d’équipes qui jouent contre le Barça font de leur premier objectif le fait de ne pas prendre de buts. »

Cette menace du but à l'extérieur est très présente dans le discours du coach mais Blanc avoue toutefois que cela sera compliqué face à un Barça redoutable en attaque : « Ne pas prendre de buts, c’était aussi l’objectif en poules. Beaucoup d’équipes qui jouent contre le Barça font de leur premier objectif le fait de ne pas prendre de buts. Et tu t’aperçois à la sortie que tu en prends toujours : Barcelone est une équipe qui peut marquer n’importe où en Europe. A domicile, n’en parlons pas, mais à l’extérieur, ils ont des joueurs et un collectif qui fait qu’ils peuvent marquer à tout moment. On l’a vu à l’aller (en poules), on pensait avoir le match bien en main, on avait marqué un but fantastique et en deux/trois minutes on aurait dit que c’était un jeu de PlayStation et ils ont marqué. Ils sont capables de le faire puisque les joueurs sont les mêmes. »

Il développe sur ces fameux buts marqués à l'extérieur : « Il va falloir bien défendre, comme toutes les équipes qualifiées en quarts de finale. Dans cette Champions League, les deux dernières fois [que le PSG a été éliminé], cela a été la même chose avec le but marqué à l’extérieur et surtout le deuxième match à l’extérieur. Le paradoxe de demain, c’est que tu dois bien défendre même si tu joues à domicile. »

Les armes offensives de Paris :

« Il va falloir repartir dès qu’on va avoir le ballon »

Le PSG ne pense toutefois pas qu'à défendre et le trio Cavani/Lavezzi/Pastore devrait être aligné en attaque. Toutefois, avant de parler d'attaque, il faut malheureusement beaucoup parler de la défense et du rôle ingrat qui va attendre les Parisiens : « Même si j’entends que le jeu de Barcelone change, je trouve qu’il n’évolue pas beaucoup. Leur philosophie est toujours la même : essayer de mettre l’adversaire dans son camp, de récupérer le ballon très haut, de fatiguer l’adversaire par des passes et des redoublements de passe, etc. Le paradoxe contre Barcelone, c’est que même si vous voulez jouer, à un moment, ils vous ont tellement fatigués qu’ils vous ont faits reculer et que vous vous retrouvez en position de contre. Je pense que demain, avec la composition que nous allons aligner, on se fait à l’idée que même si on aime le ballon comme on a pu le constater durant le match de poules, quand on va être en position basse, il va falloir être bien regroupé et essayer de limiter les espaces au plus petit espace possible mais il va falloir repartir dès qu’on va avoir le ballon. Il va falloir en être capable physiquement, je pense qu’on l’est parce qu’on est en pleine puissance actuellement, mais il va falloir des joueurs capables de faire ça. »

Le coach revient alors sur le trio d'attaquants, la base de la question, et il complète : « Quand vos parlez de ces trois joueurs, sur lesquels on compte énormément, Edi est un joueur d’espaces, de rupture, et Pocho aussi. Mais il faut aussi un passeur avec des joueurs d’espace. Et le passeur peut être Javier Pastore. Effectivement, ces trois joueurs-là ont beaucoup de chances de débuter demain. »

Messi, une menace à traiter collectivement :

« Tout le monde sait plus ou moins ce que Messi va faire mais cela passe tout le temps. »

Laurent Blanc a également été interrogé sur les forces adverses et notamment le dénommé Lionel Messi : « Ce n’est pas la peine que je vous dise ce que j’en pense. Il fait partie des meilleurs joueurs de la planète football actuellement et depuis quelques temps. C’est un garçon capable de marquer entre 50 et 60 buts. Dès qu’il en marque 40, on dit qu’il n’est pas en forme. C’est un garçon inarrêtable quand il prend de la vitesse et qu’il part en dribble. Tout le monde sait plus ou moins ce qu’il va faire mais cela passe tout le temps. J’en veux pour preuve son but à Séville, son enroulé du pied gauche. Tout le monde sait qu’il va faire ça mais c’est encore efficace. Pour moi, il fait partie des meilleurs joueurs que la planète football ait connue, toutes générations confondues. C’est un joueur exceptionnel, un dribbleur exceptionnel, un buteur, un passeur : il ne fait pas que marquer, il fait aussi marquer les autres. Il joue à Barcelone, tant mieux pour eux. »

« On a prouvé qu’on pouvait faire mal à cette équipe de Barcelone, notamment par des attaques rapides »

Après ce portrait élogieux, l'entraîneur du PSG passe aux solutions pour l'arrêter : « Mettre un joueur sur lui, ça serait la chose la plus facile pour lui. Dribbler un joueur, cela ne lui fait vraiment pas peur. Cela commence à lui faire peur au bout de deux, trois ou quatre. Et ce serait la meilleure façon aussi de se faire expulser un joueur. Le problème Messi, avec d’autres problèmes puisque Barcelone a la particularité de ne pas avoir qu’un seul super grand joueur, est à régler collectivement. C’est pour ça que demain, il va falloir jouer son propre jeu, à certains moments. Quand on en aura la possibilité il ne faudra pas s’en priver, comme au match aller. On a prouvé qu’on pouvait faire mal à cette équipe de Barcelone et d’autres équipes sont capables de leur faire mal en Espagne, notamment par des attaques rapides, par des attaques placées aussi vu que les coups de pieds arrêtés font partie du football. On le sait, on en a profité en poules et il faudra être très resserrés, limiter les espaces et faire en sorte que quand Messi arrive à faire l’exploit d’en dribbler un ou deux, il n’y arrivera pas face au troisième. Il va falloir être très serrés, agressifs dans le bon sens du terme et très bons collectivement. »