Quel PSG face à l'OM ?

Un choc entre deux équipes qui se cherchent

Match à part depuis plusieurs décennies, OM/PSG a vu depuis ces dernières saisons la logique être toujours plus défiée. Du 5-1 parfait de 2017 quelques jours avant la remontada au 2-2 inespéré de l'an passé avec un Cavani sauveur inattendu, il est toujours aussi impossible de prévoir le déroulement de cette partie qui se conclut en revanche très souvent en faveur de Paris depuis l'arrivée de QSI et la montée en gamme des Parisiens. Pour autant, c'est comme toujours l'incertitude qui règne avant le match entre deux équipes qui se cherchent.

Mercredi, Paris affichait une nouvelle fois ses lacunes dans les gros matches face au Napoli, les stars parisiennes se faisant balader pendant une mi-temps par un bloc italien réglé comme du papier à musique par un certain Carlo Ancelotti. Déjà mis en difficulté par Liverpool puis Lyon, l'équipe parisienne va s'en sortir avec un nul miraculeux en affichant un collectif franchement inquiétant. Côté Olympien, on a célébré l'échec parisien moins de 24h, l'OM étant largement défait par la Lazio Rome en Europa League à domicile (1-3) après avoir pourtant aligné son équipe-type. Bref, les deux équipes se cherchent et toutes les deux ont à la fois beaucoup à perdre et à gagner ce dimanche soir. Paris peut relancer sa dynamique quand Marseille peut inverser la mauvaise tendance constatée depuis plusieurs semaines. 

Une défense à reconstruire

Du côté parisien, Thomas Tuchel va encore devoir s'adapter et faire avec de très nombreux absents. Déjà privé d'Alves et Kurzawa, il doit aussi faire sans Kimpembe suspendu et Thiago Silva blessé, soit ce qui serait probablement la défense type de son équipe. Après avoir regretté le manque d'expérience de son équipe en Coupe d'Europe, l'Allemand a pourtant choisi d'aligner Alphonse Areola dans les buts plutôt que Gianluigi Buffon comme il l'a annoncé. Devant le gardien parisien, on devrait donc retrouver Meunier, Kehrer, Marquinhos et Bernat. 

Rarement le PSG s'est présenté ces dernières saisons au Vélodrome avec aussi peu de garanties défensives d'un point de vue individuel, et la question se pose logiquement concernant un éventuel renforcement de la base arrière. La question peut se résumer à l'incorporation d'un joueur de plus, que ce soit en défense ou au milieu. Dans la base arrière, cela se concentre sur la titularisation éventuelle de Stanley N'Soki, vu comme arrière gauche mais plutôt défenseur central dans l'âme. Avec le jeune gaucher de 19 ans, c'est une défense à trois qui se dessinerait, comme lors du second acte face au Napoli, Meunier et Bernat se positionnant un cran plus haut.

L'autre possibilité consiste à abandonner le milieu à deux Rabiot/Verratti pour le renforcer par un troisième homme. Problème, Thomas Tuchel semble considérer qu'il n'a pas de troisième milieu de haut niveau dans son effectif, en témoigne sa sortie ce samedi devant la presse. Marquinhos va devoir jouer en défense vu tous les absents et pour Diarra, Nkunku voire Draxler, cela signifie que les possibilités d'intégrer le onze de départ sont plutôt faibles pour les gros matches. A Liverpool, Tuchel avait d'ailleurs préféré placer Di Maria en relayeur gauche. Mais l'animation de la base arrière dépend aussi très largement des choix qui seront faits en attaque.

Sans Cavani, une attaque à modifier

Touché à la cuisse, Cavani ne sera pas à Marseille et cette absence a plusieurs conséquences, tant individuelles que collectives. Pour remplacer l'Uruguayen, quatre possibilités existent de façon globale. La première consiste à faire la même équipe que mercredi soir contre Napoli, avec Choupo-Moting à la place de Cavani. Vu les problèmes de la défense olympienne pour gérer des déplacements rapides, cela semble peu coller à la stratégie d'adaptation à l'adversaire que prône Tuchel. Placer Kylian Mbappé en pointe correspond en revanche un peu plus à la chose. Il faut alors trouver un remplaçant côté droit au jeune attaquant français et deux solutions apparaissent.

La plus simple est celle du poste pour poste avec l'inclusion de Julian Draxler dans le onze de départ, même si l'Allemand n'aime pas beaucoup ce côté-là. Quand Mbappé était suspendu, c'est lui qui avait en tout cas le plus profité de cette absence. Autre possibilité, celle liée avec le renforcement de la base arrière parisienne par N'Soki, consiste à remplacer l'élément offensif qu'est Cavani par un joueur défensif de plus pour se contenter de Mbappé, Neymar et Di Maria. C'est notamment avec ce trio et en 3-4-3 que le PSG avait délivré à Nice l'une de ses meilleures performances de la saison. C'est encore ce 3-4-3 qui a su étouffer le Napoli mercredi soir après la pause.

Pour autant, l'OM n'est pas Nice ni le Napoli et ce dispositif ne correspond pas forcément aux forces olympiennes. L'OM de Rudi Garcia joue avec deux joueurs de couloir de chaque côté, un latéral et un milieu offensif, et un unique attaquant axial, soit deux caractéristiques qui ne vont pas dans le sens d'un système en 3-4-3, Tuchel positionnant ses deux ailiers très à l'intérieur du jeu. Sur le flanc gauche, le malheureux Bernat pourrait ainsi se retrouver à devoir gérer Thauvin et Sakai pratiquement à lui seul, une mission très compliquée face à deux joueurs qui ont un gros volume de jeu. Cela offrirait en revanche à Paris un carré axial de joueurs à même de tenir le ballon.

Et alors que l'équilibre collectif de son équipe est pour le moins fragile, Thomas Tuchel va une nouvelle fois devoir faire des choix compliqués et dont il est attendu qu'ils soient payants au sein d'un effectif qui montre à chaque affiche à quel point il est incomplet. Le défi est grand, à la hauteur de la saveur d'une victoire au Vélodrome, mais il marque souvent une saison.

Une équipe possible du PSG face à l'OM : Areola - Meunier, Marquinhos, Kehrer, Bernat - Verratti, Rabiot - Draxler, Neymar, Di Maria - Mbappé.