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Guingamp/PSG (1-0), l'analyse

Publié le lundi 15 décembre 2014 à 22:48
Le PSG a perdu à Guingamp ce week-end, une première cette saison mais les maux vus rappellent d'autres matches. Et Guingamp a bien manœuvré.

La continuité pour les deux coaches

Malgré des matches de coupes d’Europe en milieu de semaine, les deux entraîneurs ont aligné deux équipes très proches de celles qui avaient joué quelques jours plus tôt. A Paris, seul Lucas était remplacé par Lavezzi. Plus qu’un choix tactique, cela ressemblait surtout à un choix de gestion du Brésilien, ce dernier ayant beaucoup enchaîné depuis son retour de blessure. On notera au passage que Lavezzi a été aligné côté droit, dans la continuité de ce qui est fait depuis un certain temps avec Cavani fixé à gauche, Ibrahimovic dans l’axe et une concurrence limitée au côté droit. Malgré ce changement qu’on peut qualifier de mineur d’un point de vue tactique, Laurent Blanc avait donc joué la carte du ressort mental après une contre-performance.

A Guingamp, Gourvennec avait sacrifié un attaquant, Mandanne, pour un milieu défensif, Kerbrat, placé juste devant la défense. Autre choix de jeu, il avait choisi de placer son bloc plutôt bas sur le terrain. En septembre 2013, quand Guingamp était venu au Parc cet s’était incliné en ayant beaucoup gêné, son équipe avait pressé très haut et de façon individuelle à l’exception d’Alex, le moins doué dans la relance ce jour-là. Le plan avait donc complètement changé puisque les défenseurs n’ont pas vraiment été pressés, Beauvue se contentant d’un rôle de sentinelle entre Silva, Luiz et Motta. Un cran plus bas sur le terrain, Sankharé est en revanche vraiment venu chercher Motta, de façon agressive. Et on a bien vu les joueurs se trouver… Il faut croire que cela a marché, Motta n’ayant jamais pu s’installer dans son match, dominé par l’agressivité de Sankharé.

Une bataille axiale

Avec ces compositions et ce plan de jeu, Guingamp a offert à Paris une domination territoriale que le PSG a bien évidemment acceptée, lui qui est souvent repoussé loin des buts en L1. En deuxième période, cette domination est devenue vraiment très forte et on doute que Guingamp ait voulu défendre bas à ce point. La vitesse en contre de Guingamp est un atout mais Paris a quand même bien acculé les locaux sur leurs buts, bien trop pour que cela soit un choix de jeu. Durant une bonne partie du match, les Bretons ont en tout cas parfaitement su placer leur bloc : assez haut pour éviter les balles dans le dos comme celle que Cavani récupère quand il touche la barre transversale et assez bas pour tisser une toile dans laquelle les Parisiens sont venus s’empêtrer.

Car, si Paris a accepté la domination territoriale plus ou moins offerte par Guingamp, il s’est aussi vautré dans le piège de l’axialité proposé. Guingamp n’attendait que ça afin d’avoir du monde pour combler les manques liés au talent et le PSG lui a offert sur un plateau. Le jeu a donc été axial et embouché. Le constructeur qui a le plus tenté de sortir de cet écueil est même pratiquement Zlatan, particulièrement en début de match, quand on le voit notamment plus bas que Motta sur le terrain, une situation rare. Cela n’a pas duré et il est ensuite reparti plus haut sur le terrain pour livrer bataille avec les Guingampais.

Durant cette longue bataille, le PSG n’a vécu de sursauts que par trois biais: les dribbles de Verratti aux 30/35m et les tentatives de une-deux de Zlatan, avec Matuidi ou Verratti. Pour le reste, le déchet technique a été terrible, à l’image d’un Cavani englué au milieu de cet amas de joueurs et définitivement trop limité techniquement pour servir de pivot dans des conditions pareilles. Or, Zlatan ne pouvait pas être le constructeur des 10 premières minutes et le pivot des 80 suivantes.

Des côtés vides, encore une fois

A Lille, nous avions souligné le manque d’utilisation des couloirs alors qu’ils avaient été porteurs de solutions, particulièrement en première mi-temps. A Guingamp, cela a même été pire. Avec Cavani et Lavezzi comme ailiers, les solutions proposées sur les côtés sont en général rares. Cela tombe bien, elles ont mêmes été inexistantes durant une bonne partie du match. Comme à Barcelone, c’est même Matuidi qui a offert le plus de solutions sur le côté gauche et ouvert un peu des brèches, vaguement exploitées par Maxwell. Sur le côté droit, sachant que Verratti jouait pratiquement le rôle de Motta dans l’axe et que Lavezzi errait sans but, il a fallu attendre près d’une mi-temps pour voir Van der Wiel être utilisé dans ce rôle de débordement. Ce n'est d'ailleurs pas forcément un hasard si l'entrée de Cabaye a fait du bien dans le couloir, le Français n'hésitant pas à aller dans cette zone pour servir d'appui au Néerlandais. Mais c’est une nouvelle fois bien dommage d'avoir attendu aussi longtemps car ses centres ont été à la base de plusieurs occasions intéressantes.

Reste toutefois à éclaircir un point. S’il est évident que les points d’appui devant ou autour d'eux n’aident pas les latéraux, leur activité laisse tout de même beaucoup à désirer. Sur le côté droit, les dernières prestations d’Aurier qui dynamise considérablement son couloir laissent même à penser que les causes de ce vide des couloirs sont également dues aux prestations trop timides des habituels titulaires, eux qui refusent de s’engager avant de voir un appui possible alors qu’ils pourraient ainsi en proposer un.

L’an dernier déjà, à cette période de la saison, les deux latéraux parisiens étaient sur les genoux et ce n’est pas l’âge grandissant de Maxwell qui va améliorer les choses. La seule partie du match où il a vraiment existé dans le jeu est la dernière, quand le jeu se déroulait sur un demi-terrain, réduisant la distance d’un aller-retour. Du côté de Van der Wiel, lui aussi très sollicité depuis le début de la saison, il a fallu près d’une mi-temps pour le voir proposer des solutions. Alors, est-ce par peur de découvrir une base arrière qui tremble, par manque de soutien devant lui ou par limite physique ? Le manque de volonté apparent pourrait aussi être une cause mais cette sous-exploitation des couloirs a été constatée à de bien trop nombreuses reprises pour être raccrochée au manque d’envie des Parisiens au Roudourou.

 

Au final, peu importe la cause et seul le coach peut éventuellement la connaître. Le jeu parisien impose des couloirs réellement occupés et surtout dynamiques pour faire exister l’équipe sur toute la largeur et éviter de se retrouver dans la situation de ce week-end. Actuellement, avec des couloirs sans sens, le plan de jeu de Guingamp est plus que suffisant, si tant est que le talent individuel parisien ne s’exprime pas brutalement, comme il a failli le faire sur quelques actions.


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