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Kolo Muani, les jeunes, Danilo, la préparation physique, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant Strasbourg/PSG

Publié le jeudi 1 février 2024 à 22:54 par Fouzia
A la veille de Strasbourg/PSG, Luis Enrique était présent en conférence de presse et a abordé des thèmes très variés, de certains cas individuels à la gestion de la préparation physique en passant par l'intégration des U19 au niveau pro. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.

Au micro de PSG TV

On dit souvent que la préparation physique estivale se voit surtout en seconde partie de saison. Constatez-vous aujourd’hui qu’elle a porté ses fruits ?

« C’est une conception ancienne un peu dépassée de penser que faire une solide présaison permet d’être bien en deuxième partie de saison »

« Vraiment ? Non. Non (il insiste en souriant ironiquement). La préparation physique d'une équipe de football moderne est bien plus compliquée que cela. Pour moi, c’est une conception ancienne un peu dépassée de penser que faire une solide présaison permet d’être bien en deuxième partie de saison. Mais en fait, il faut être bien dès le début de la présaison, de la première partie de championnat, de la seconde partie, de la dixième, de la fin… C’est bien plus compliqué que ça. La charge de travail n’est pas organisée de façon à tout miser au début et être mieux plus tard. il faut être bien à tout moment de la saison.» 

Comment gérer un après-match sans victoire alors que vous étiez habitué ces derniers temps à enchaîner les succès ? 

« Comme d’habitude, nous faisons toujours la même chose. Il est évident que l’état d’esprit n’est pas aussi bon après un résultat autre que la victoire. Mais nous tentons toujours de corriger les problèmes de l’équipe, indépendamment du résultat d’ailleurs. De même que quand on gagne, il ne faut pas penser qu’on peut se relâcher davantage. Non, il faut penser quotidiennement à s’améliorer malgré les choses positives. » 

Vous jouez demain contre Strasbourg, une équipe invaincue depuis six matchs. Est-ce le bon moment pour se relancer après votre match nul (contre Brest) ?

« Sans aucun doute ! Et compte tenu des matchs à venir, je pense qu'il est important de gagner celui-ci, de faire une bonne partie contre un adversaire qui a le vent en poupe et qui jouera à domicile. » 

En conférence de presse 

Vous faites partie des entraîneurs de L1 qui font le plus de changements. Comment conserver des repères collectifs en faisant autant de rotations ?

« Tous les entraîneurs ont des méthodes différentes. Personnellement, j'aime faire tourner et garder tout le monde impliqué, comme vous le soulignez à juste titre. Aucune méthode n’est parfaite : chacune a ses pour et ses contre. Dans ce cas précis, quand les matchs sont plus rares, motiver les joueurs sans pouvoir leur offrir du temps de jeu est une des choses les plus difficiles. Mais d’après mon expérience et toutes ces années passées à entraîner, je crois qu’il y a davantage de bénéfices (à faire tourner). Je pense que garder l’ensemble du groupe et des joueurs préparés, ou du moins l’immense majorité, comporte plus d’avantages que d'inconvénients. C’est mon avis mais chaque entraîneur a évidemment sa propre vision. »

Votre attaquant Randal Kolo Muani ne montre que peu d'émotions lors des célébrations de ses buts récents. Notamment face à Brest. Avez-vous évoqué ce sujet avec lui ? Le sentez-vous heureux à Paris ?

« L'attitude et le comportement de Kolo Muani sont impeccables et irréprochables »

« Peu d’émotions ? Je ne comprends pas votre question. (le journaliste précise hors micro) Ah, ok. Honnêtement, je n’ai pas même pas fait attention à la manière dont il avait célébré ses buts. C’est quelque chose de tellement personnel. Ce que je peux dire de Kolo Muani, c’est que je suis ravi de l’avoir au club et dans l’effectif. Comme nous le savons tous, c’est un joueur qui a la capacité de jouer aussi bien comme 9 que dans chacun des deux couloirs. C'est une chose très positive pour moi, comme pour l'équipe. Son attitude et son comportement sont impeccables et irréprochables.  Je suis vraiment heureux de l’avoir dans l’effectif. Après, je n’ai pas l’habitude de me préoccuper de savoir si les buts sont célébrés ou non. Je crois que c’est davantage une question pour lui que pour moi. »

On a senti vos joueurs en retrait sur le plan athlétique face à Brest, comment les jugez-vous dans ce domaine à treize jours du 8e de finale aller de Ligue des champions face à la Real Sociedad ?

« Je suis un entraîneur qui n’a pas peur de dire clairement ce que j'attends de mon équipe. Il faut revoir les principes de base du football si vous en êtes à dire que lorsqu'une équipe fait match nul, c'est une question de problème physique. Pour moi, c’est une aberration. Je trouve cela très triste.

« (Brest), cela n’a rien à voir avec un problème physique »

Ce qui s'est passé pendant le match est très clair pour moi après l'avoir revu et analysé. C’est simplement que l’adversaire nous a confisqué la balle et que nous avons commencé à perdre beaucoup de ballons. Cela n’a rien à voir avec un problème physique. Dans un sport comme le foot, l’adversaire joue également et le nôtre a été très bon, il était sur une longue série sans défaite et aurait même pu gagner. C’est la réalité et je n’ai aucun problème à le reconnaître. Je l’ai reconnu à la fin du match et je vous le répète maintenant.  

Mais avec la série positive sur laquelle nous étions, parler de problème physique juste parce que nous n’étions pas au niveau à cause des nombreuses pertes de balle et des efforts consentis pour presser n’a rien à voir, ni de près ni de loin. On est aux antipodes. Dire cela pour moi est un peu ridicule. »

À treize jours de ce 8e de finale aller, quel est le cheminement pour être prêt ?

« Nous connaissons tous le chemin à suivre : il faut remporter les matchs et continuer de nous préparer pour arriver dans les meilleures conditions à la fin de la saison. C’est ça le chemin. A l’instant T, le match le plus important est celui contre Strasbourg, une équipe qui est très bien rodée, qui réalise une très bonne saison, avec de très bons résultats, notamment une longue série sans défaite. Nous allons jouer sur son terrain, dans une ambiance extraordinaire j’en suis sûr. Nous devrons réaliser une meilleure prestation, signer une meilleure performance et essayer de contrôler les aspects importants du jeu, pour redevenir une équipe compétitive. 

A partir de maintenant, nous allons jouer tous les trois/quatre jours et pouvoir ainsi revenir au rythme qui nous plaît pour pouvoir utiliser l’ensemble de l’effectif. Et à Strasbourg, il faudra prendre ces trois points vraiment importants. »

Kylian Mbappé vous a-t-il communiqué sa décision quant à son avenir ?

« Non. (Après un long silence, il ajoute ironiquement) Ca, je pouvais le traduire moi-même, non ? (Il poursuit sur un ton blagueur) L’interprète est un peu fatiguée, je préfère qu’elle se repose un peu. (Il ajoute en français) Elle est fatiguée.» 

Quel est l'apport de Danilo sur et en dehors du terrain ?

« C’est merveilleux pour un entraîneur de disposer d’un joueur comme Danilo. »

« Danilo a un profil que je connaissais parfaitement puisque nous avons affronté à plusieurs reprises le Portugal ces dernières saisons avec la sélection espagnole [qu’il entraînait]. C’est un joueur très complet. Il fait partie de ces joueurs que je trouve indispensables dans un groupe : toujours compétitifs, toujours à aider l’équipe, des leaders quand ils jouent, quand ils ne jouent pas, quand ils s'entraînent, des professionnels, des personnes avec des valeurs… des joueurs indispensables dans un groupe et Danilo en fait partie. En plus de son expérience, il a cette capacité à être compétitif au plus haut niveau. C’est merveilleux pour un entraîneur de disposer d’un joueur comme Danilo. »

Votre équipe est moins performante face à des blocs bas. Quels sont les axes de progression dans ce secteur ?

« Si je suis très honnête, c’est vraiment la partie la plus difficile en football, clairement, d’avoir un adversaire qui se replie dans sa surface ou juste devant à 10 plus le gardien, qui est bien en place, notamment physiquement, surtout en début de match. C’est vraiment la chose la plus difficile, même quand tu as des joueurs de très haut niveau. Il n’y a pas d’espaces ni de temps. C’est vraiment une situation compliquée mais bon, je peux vous dire que nous avons plus d’atouts qu’il n’en faut pour surmonter cela. C’est une situation que nous avons beaucoup travaillée, notamment à travers des mouvements sans ballon et différentes séquences de groupe pour trouver des solutions. Mais ce sera toujours la partie la plus difficile en football même quand tu as des joueurs de très grande qualité.» 

À quelques heures de la fin du mercato, vous attendez-vous à des renforts, notamment en défense centrale ?

« Je n’ai pas de montre sur moi mais je crois que le mercato s’achève “dans un quart d’heure” comme on dit. A moins que Monsieur Campos ne nous sorte une surprise de dernière minute, je ne pense pas. Mais bon, jusqu’à la dernière seconde, on ne peut jamais être sûr. Il est évident que le club continue de travailler dans tous les secteurs du mercato pour toujours être prêt. Mais je dirais que non.

Vous expliquiez en début de saison que vos actes allaient traduire votre perception des joueurs. Le fait que Nordi Mukiele ne joue pas ces dernières semaines indique-t-il que vous ne comptez pas sur lui ?

« Il m'est arrivé très souvent de ne pas faire jouer un joueur pendant une vingtaine de matchs et qu’il finisse plus tard titulaire indiscutable »

« L’introduction de votre question était quasi-parfait. Je pourrais vous inventer un scénario à base de Batman ou Superman mais ce sont les faits qui comptent. Il est vrai que certains joueurs de l’effectif comme Mukiele ont très peu joué. Ce qu’il se passera dans le futur, je n’en sais rien. Il est évident que s’il y a bien un entraîneur avec lequel leur situation peut changer, c’est avec moi. Il m'est arrivé très souvent de ne pas faire jouer un joueur pendant une vingtaine de matchs et qu’il finisse plus tard titulaire indiscutable. Ça peut arriver. Ça m'est arrivé plusieurs fois. 

Mais il est évident que mes décisions reflètent mes goûts. Dans un groupe, tout le monde ne peut pas jouer. Il n’y a aucun club au monde où tous les joueurs jouent. Comme l’a très bien rappelé votre collègue, je suis un entraîneur qui a l'habitude de faire tourner et qui aime la rotation mais il n’y a pas de place pour tout le monde. Je n’ai à me plaindre d’absolument aucun joueur de l’effectif, je les trouve tous très professionnels. Et je reste ouvert à la possibilité d’utiliser les joueurs en fonction de mes idées.» 

Quel est le processus pour intégrer les jeunes U19 en équipe première ?

« Tout d’abord, pour que je puisse faire appel à un U19, il faut qu’un travail ait été fait en amont par le club bien avant mon arrivée. Et le centre de formation du Paris Saint-Germain produit des joueurs de haut niveau et de qualité, comme on peut le voir avec Warren ou Ethan, ou encore de Mayulu et Yoram. 

« Si les U19 ont les qualités et les capacités, on peut les faire monter pour s’entraîner avec l’équipe première »

Le processus ensuite est très facile. S’ils ont les qualités et les capacités, on peut les faire monter pour s’entraîner avec l’équipe première. Ces entraînements sont totalement différents de ceux de leur catégorie d’âge. C’est vraiment un bon test pour évaluer leur niveau et voir s’ils sont en conditions physiques. Enfin, les conditions physiques, ils les ont tous mais c’est plus une question de vitesse qui est déterminée par les entraînements eux-mêmes. 

En ce moment, nous avons quatre, enfin trois joueurs concernés - Yoram (Zague), Senny (Mayulu) et Ethan (Mbappé) - qui s’entraînent avec nous et dont on voit déjà l’évolution. Si on compare leur niveau d’il y a un mois quand il nous ont rejoints à l’entraînement à leur niveau aujourd'hui, il y a une nette évolution et c’est très important.

A partir de là, quand ils grapillent du temps de jeu, c’est important qu’ils continuent à jouer. Si ce n’est pas possible avec l’équipe première, il faut qu’ils puissent le faire avec les U19. Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de joueurs donc ils pourront déjà nous accompagner aux matchs parce qu’ils peuvent déjà nous apporter leur aide comme ils l’ont fait en Coupe de France notamment.» 

Quel regard portez-vous sur l'évolution de Strasbourg ?

« Comme vous l’avez dit, ils ont commencé la saison avec des doutes mais aujourd’hui ils ont l’une des meilleures dynamiques du championnat et sont sur une très longue série sans défaite, avec de très bons résultats. Ils sont dans une zone plutôt confortable au classement. Ils réunissent toutes les conditions pour qu’on puisse voir un beau match. Ils jouent bien quand ils ont le ballon. C’est une équipe qui essaie de créer en partant de derrière et qui travaille bien, qui défend bien également et de manière très organisée. Il y a de nombreuses circonstances qui entourent le match et qui peuvent changer, nous devrons être prêts à composer avec toutes les situations.


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