C'est un Luis Enrique déterminé à gagner demain qui s'est présenté en conférence de presse à la veille de Stuttgart/PSG en Champions League. L'entraîneur espagnol a confirmé que son équipe allait jouer la victoire et était prête pour ce grand rendez-vous. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Compte tenu de la force que vous dégagez en ce moment et du dernier résultat, est-ce que vous vous sentez à l'abri d'une déconvenue demain ?
« Je suis tranquille comme pour n'importe quel match de Champions League. Cela veut dire que j'ai un niveau de tranquilité égal à 0. Je suis prêt pour la compétition, prêt pour un nouveau format qui comme vous l'avez vu réserve beaucoup de surprises et je suis prêt à affronter un adversaire qui joue très bien au football. »
Vous avez fait un match assez formidable contre City mercredi dernier. Est-ce que cela a créé quelque chose de nouveau au sein de l'équipe ? Est-ce que vous sentez une force dans l'équipe ? Est-ce que vous vous sentez capable d'assurer une continuité ou est-ce que tout est remis en cause tout le temps ?
« Nous aurions mérité de gagner tous nos matches à domicile »
« J'ai sans aucun doute une opinion très différente de la vôtre. C'est évident que vous, vous voyez tout par le prisme des résultats. Pas moi. Je crois que nous avons été très supérieurs à la majorité des équipes que nous avons affronté en Champions League. Nous aurions mérité de gagner tous nos matches à domicile. C'est vrai qu'en football, si tu n'es pas efficace dans la surface adverse, c'est compliqué de gagner des matches, mais je le répète, je pense que nous sommes dans la continuité depuis le début de saison en Champions League. Ce qu'il s'est passé l'autre jour, c'est que nous avons été plus précis devant le but. Mais je continue de voir des choses très positives chez mon équipe en Champions League, malgré le fait que nous n'ayons pas les points que nous mériterions d'avoir. »
Le match nul suffit aux deux équipes, mais je suppose que vous n'êtes pas un entraîneur qui calcule et que vous attendez une victoire de votre équipe demain. C'est bien le cas ?
« Nous n'allons pas spéculer ou regarder les autres résultats »
« L'expérience m'a appris que quand on est dépendant de ce qu'il se passe ailleurs sur d'autres terrains, on ne fait pas ce que l'on doit faire là où c'est le plus important, à savoir sur notre propre terrain. Nous n'allons pas spéculer ou regarder les autres résultats. Nous allons entrer sur le terrain pour jouer le match et tenter de le gagner. C'est ce qui peut améliorer notre classement et c'est notre objectif. C'est vrai que cette dernière journée ouvre la porte à tellement de spéculations, mais nous n'allons pas en faire partie. »
Lucas Hernandez a dit avant vous que votre méthode et le fait qu'il y ait de la concurrence à tous les étages était magnifique. Est-ce que vous êtes satisfait de la manière dont vos joueurs répondent à cette concurrence ?
« Je crois que l'équipe, au fil des étapes que nous franchissons, a plus de ressources, plus de possibilités et la concurrence est vitale pour qu'une équipe soit en bonne santé. C'est vital pour que tous les joueurs aient conscience qu'ils doivent être à 100%. C'est notre objectif depuis que nous sommes arrivés ici la saison passée et je crois qu'on y arrive, avec l'aide très claire de la direction sportive et du club. L'objectif est de faire chaque année une équipe encore meilleure que la précédente. »
Le match de la semaine dernière a généré beaucoup d'émotions et derrière ce genre de match, il est assez logique qu'il puisse y avoir une forme de décompression. Vous avez aussi un groupe constitué de très jeunes joueurs. Est-ce que vous avez senti durant la semaine qu'il était nécessaire de les remettre dans un objectif de compétition pour que cette décompression ne vienne pas se greffer sur le match de demain ?
« Il n'y aura aucun joueur distrait demain, loin de là »
« C'est toujours la même chose. Si tu joues au PSG, il y a de la pression. Il y a de la pression tous les jours. Et s'il n'y a pas de pression, c'est l'entraîneur qui va la mettre. Il n'y aucun problème. Il n'y aura aucun joueur distrait demain, loin de là. Nous sommes tous conscients de ce que nous jouons demain. Tous les joueurs savent que nous n'avons encore rien fait. Nous avons besoin de gagner demain pour assurer notre qualification et à partir de là, nous verrons quel type de situations nous allons rencontrer. En ce sens, je ne pense pas qu'il faille préparer le match de demain d'une manière différente. Nous allons le préparer comme le premier match face à Gérone. Demain sera le dernier match de la phase de championnat. L'objectif est le même : répéter les choses que nous faisons chaque jour et que nous travaillons chaque semaine, être une meilleure équipe à chaque compétition et à chaque match. C'est ça notre objectif. Il est très simple, très basique. La pression ? Il y en a toujours. Nous voulons de la pression. Cela veut dire que nous sommes au bon endroit. »
A quel type de match vous attendez-vous face à Stuttgart ? Quel est le profil de cette équipe et que craignez-vous ou non de cette équipe ?
« Après avoir analysé Stuttgart, je ne suis pas surpris qu'ils aient terminé deuxièmes de Bundesliga la saison passée. Je dis ça par rapport à leur manière de jouer. Ils ont beaucoup d'internationaux, des joueurs qui savent très bien attaquer mais aussi défendre. C'est une équipe qui presse, qui a beaucoup de mobilité, qui est aussi bien classé cette saison. C'est évident que cela va être un match difficile. C'est une équipe qui était dans le chapeau 4, mais qui a beaucoup plus de niveau que la majorité des équipes du chapeau 4. Nous nous préparons donc à un match très difficile, qui plus est dans leur stade, sur leur pelouse. C'est évident que ce sera un adversaire très difficile. »
La saison dernière, avant les matches face à Dortmund, vous utilisiez beaucoup la formule "on va gagner, on va gagner". Est-ce que vous l'utilisez toujours et est-ce que vous en êtes convaincu pour demain ?
« Quand on joue une compétition comme celle-ci, il faut plus calmer que motiver »
« Je suis toujours convaincu que mon équipe va gagner. Mais cette phrase, ce n'était pas avant le dernier match à Dortmund. C'était avant la demi-finale retour (au Parc, ndlr). Mais la phrase est toujours d'actualité. Je pense toujours que nous allons gagner. Cela va être difficile évidemment, mais c'est mon objectif en tant qu'entraîneur (de vouloir gagner) et je dois le transmettre à mon équipe et à mes joueurs. Je crois que quand on joue une compétition comme celle-ci, il faut plus calmer que motiver parce qu'il y a beaucoup d'excitation autour de l'équipe, qui est en plus une équipe très jeune. Mais cette pression est une bénédiction. »
Est-ce que tous vos joueurs sont aptes pour demain ? Nuno Mendes est suspendu, avez-vous déjà une idée pour le remplacer ? Vous avez trois choix entre Hernandez, Beraldo et Neves.
« Ou Warren (Zaïre-Emery) ou Yoram (Zague). Il y a beaucoup d'options (il le dit en français, avec le sourire). »
Comme vous l'avez dit, vous avez étudié l'adversaire. Quelle sera la clé demain pour gagner le match ?
« La clé ? Je vais la dire avant le match pour que l'entraîneur de Stuttgart sache ce que nous allons faire, c'est ça ? (Il fait la mou et marque un temps d'arrêt). On se reparle demain. »
On sent depuis quelques matches que vous avez envie de mettre Désiré Doué au milieu, en tant que numéro 10. Est-ce qu'avec l'arrivée de Kvara sur les prochains matches, le projet est de mettre Doué en dix en deuxième partie de saison ?
« Celui qui veut jouer numéro dix, ça va être compliqué pour lui »
« Nous ne jouons pas avec un numéro dix. Celui qui veut jouer numéro dix, ça va être compliqué pour lui. Nous ne jouons pas dans ce système. Nous jouons dans un autre système, avec d'autres occupations d'espaces. Ce n'est donc pas l'option que nous recherchons. Nous avons maintenant sept attaquants pour trois positions. Je veux voir comment ils attaquent, comment ils défendent, comment ils aident l'équipe. C'est la meilleure arme que nous puissions avoir : la polyvalence. Que les joueurs aient l'ambition de s'améliorer. Pour les défis que nous avons, nous avons besoin de tous les joueurs. Ce truc du numéro dix, du numéro neuf, du numéro onze, nous ne le voyons pas ainsi. »