Après la spectaculaire victoire de son équipe sur la pelouse de Brest (5-2), c'est un Luis Enrique soulagé et heureux qui s'est présenté en conférence de presse. Il a forcément beaucoup été question d'Ousmane Dembélé, auteur d'un nouveau triplé, mais aussi des joueurs offensifs autour de lui ou encore des matche de Champions League à venir contre le même adversaire. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Quelle analyse faites vous de cette soirée pour le championnat mais aussi dans la perspective de la Ligue des Champions ?
« Tout d'abord, c'est toujours difficile de jouer contre Brest, chez eux contre Paris. C'est une équipe très bien travaillée qui, avec le ballon, si vous ne la pressez pas correctement, se met en jeu. Si vous la pressez bien, elle lance un ballon long à son attaquant, Ajorque, qui joue le un-contre-un et cherche la profondeur. Ils n'ont pas besoin de beaucoup créer pour te mettre en danger. Aujourd'hui, ils nous ont marqué deux buts issus de deux actions pour lesquelles ils méritent amplement les éloges, et il est très difficile de jouer contre Brest.
« L'équipe est dans une dynamique tellement positive »
Le résultat est ce qu'il est. Je crois que nous avons créé de nombreuses occasions de but. Nous avons été très efficaces, en ayant concrétisé cinq d'entre elles, et je pense que l'équipe est dans une dynamique tellement positive. L'équipe, et Ousmane Dembélé en particulier, vit évidemment un moment favorable que nous espérons prolonger le maximum possible. »
Justement, vous parliez d'Ousmane Dembélé. Pouvez-vous nous dire ce que vous lui avez fait, dit ou injecté pour qu'il soit chirurgical de la sorte ?
« Tous les attaquants sont dans un moment où, s'il y a un coéquipier mieux placé, ils essayent de lui donner le ballon »
« Je crois que j'avais dit à l'époque que l'équipe avait de la résilience et qu'Ousmane Dembélé traverse ce moment favorable. Je pense qu'il faut souligner sur le premier but la passe de Bradley (Barcola) à la fin d'une grande action avec la passe de Fabián (Ruiz). Je pense que chez nous, tous les attaquants sont dans un moment où, s'il y a un coéquipier mieux placé, ils essayent de lui donner le ballon. C'est ainsi que s'est déroulé le (premier) but de Gonzalo Ramos, qui a marqué deux buts. Les attaquants sortis du banc se sont très bien comportés. Nous avons vu Kvara s'adapter à notre idée de jeu pendant soixante minutes. Senny Mayulu est également intervenu très efficacement, tout comme Lucas Hernandez.
Je pense que nous disposons de plus en plus de ressources, de joueurs comme lui, désireux d'aider l'équipe, et vous parlez tous d'Ousmane. Normalement, deux hat-tricks consécutifs, c'est quelque chose de difficile à obtenir, mais je pense que lorsque l'équipe et tous les attaquants travaillent en cherchant le bénéfice collectif plutôt que l'individuel, soudainement, les buts apparaissent pour tout le monde, et j'espère que nous pourrons continuer ainsi encore longtemps. »
C'est le premier joueur à faire deux hat-tricks consécutifs...
Luis Enrique le coupe et répond : « Une semaine de vacances ! »
Il y a quand meme eu un moment dans la rencontre où Brest a failli revenir au score. Pour parler des deux matchs qui arrivent en Champions League, est-ce que ce scenario vous fait dire qu'il faut se méfier et que l'écart entre les deux équipes n'est pas si grand ?
« Les deux matchs de Champions League, c'est (dans) une compétition totalement différente, avec de petits détails, où il faut avoir de la chance. Ce n'est pas une compétition qui favorise la régularité, comme le championnat, on le sait. C'est comme la Coupe de France, à élimination directe, mais une coupe encore plus difficile. Il reste encore beaucoup à dire sur la Champions League.
« Les matchs de Champions League seront une autre histoire »
En fait, j'ai presque des conférences de presse tous les jours, ce qui me permet de me concentrer maintenant sur le match de Coupe contre Le Mans, et nous allons essayer de récupérer les joueurs et de reprendre de l'énergie pour préparer leurs matchs. Les matchs de Champions League seront une autre histoire. »
Le repositionnement de Dembélé dans l'axe, c'est vraiment votre idée. Est-ce que, dans votre carrière, vous avez des exemples de joueurs que vous avez replacés et qui ont donné autant satisfaction ?
« La période dans laquelle se trouvait Ousmane était uniquement et exclusivement liée à sa capacité en tant que joueur de football. Actuellement, il déborde de confiance, ce qui contribue à faire de lui un joueur différenciant, notamment pour marquer des buts. Mais je crois sincèrement que notre unique objectif dans les matchs avec Ousmane Dembélé est qu'il puisse recevoir le plus grand nombre possible de ballons.
« Depuis que nous avons recruté Ousmane Dembélé, c'est un joueur qui fait la différence »
Où est l'espace ? Si l'espace se trouve à l'intérieur, Ousmane peut jouer à l'intérieur. S'il est à l'extérieur, nous utilisons Ousmane sur l'extérieur. Et si l'espace est en profondeur, il faut alors jouer dans la profondeur. C'est aussi simple que cela : il s'agit de chercher, au sein de notre équipe et de notre idée générale, où nous pouvons trouver nos meilleurs joueurs. C'est ce que nous recherchons avec Ousmane, car pour nous, depuis que nous l'avons recruté, c'est un joueur qui fait la différence. »
Ce n'est finalement pas dommage que ces deux clubs francais se rencontrent en Champions League ?
« Eh bien, je pense qu'il y a un aspect positif : il y aura forcément un club français, en plus de Lille. Il y aura un (autre) club français en huitièmes de finale, c'est sûr, et nous verrons également pour Monaco. Je pense que les équipes françaises ont démontré dans cette Champions League un niveau de jeu très élevé, ce qui ne rend pas justice aux critiques que reçoit le championnat français. »