C'est un Luis Enrique entre irritation et satisfaction globale, donc comme pendant le match, qui s'est présenté en conférence de presse après PSG/Reims (2-2). Il a tenté de justifier son fort turnover au coup d'envoi, a commenté le match très moyen de son équipe et a encore dû s'expliquer sur Mbappé. Ses propos complets, traduits par nos soins.
Pensez-vous que c’est le turnover qui est mise en cause aujourd’hui ou plutôt le relâchement que vous évoquiez hier ? ?
« Haha (rires). Bonjour. Non, je n’ai pas vu mon équipe se relâcher, à aucun moment. Je l’ai vue avec la mentalité adéquate, avec de l’ambition. Je n’ai pas aimé l’offrande, évidemment. On n’est pas là pour faire des cadeaux. Je n’aime pas faire de cadeau, jamais. Et le premier but était un gros cadeau. Mais après ça, je crois que presque tout le reste est positif. J’ai vu l’équipe renverser le score, bien presser, être agressive. Tout le reste m’a plu chez mon équipe. Et aujourd'hui, pour moi, (le match) était un peu symbolique : prendre 12 points d’avance sur le deuxième aurait été important parce que l'objectif est de gagner le championnat le plus tôt possible et d'essayer de lutter dans toutes les compétitions. »
On vous a parfois vu agacé au bord du terrain. Qu’est-ce qui ne vous plaisait pas chez l’équipe à ces moments-là du match ?
« Aujourd’hui, j’étais particulièrement irritable »
« C’est vrai. Aujourd’hui, j’étais particulièrement irritable. Mais c’est parce que je veux transmettre l’idée à mes joueurs que pour être dans l’équipe du PSG, il faut jouer tous les matchs à fond. A fond. Il ne faut se laisser aucune marge ni en championnat, ni en coupe, nulle part. A fond. Parce que les supporters, je ne les vois pas se fatiguer eux : ils chantent pendant 90 minutes, qu’on mène, qu’on fasse match nul ou qu’on perde. A fond, c’est la mentalité que je veux transmettre à mes joueurs. Aujourd'hui, tous ceux qui étaient sur le terrain, et tous ceux qui ont été remplacés, ont montré la mentalité adéquate. Mais il faut continuer de s’améliorer. »
Le PSG est sur une série de 22 matchs sans défaite. C’est important d’atteindre les 23 ou 24 matchs ?
« C’est très bien. Mais l’objectif est de gagner donc ça m’est égal. Si on faisait 21 ou 22 matchs nuls, ce serait un désastre. Je ne prête pas attention à cela personnellement. Ce qui m’intéresse, c’est d’être compétitif à chaque match. Comme nous avons fixé des standards d’exigence très élevés, et un objectif très élevé, je veux que l’équipe, que tout le monde, en soit toujours à la hauteur. C’est pour cela que je donne l’opportunité, ou que j’essaie en tout cas de la donner, à tous les joueurs qui le méritent selon moi. C’est mon objectif, très simple, très basique. Mais évidemment, je préfère un nul à une défaite. »
Vous l’avez dit, vous donnez l’opportunité à des joueurs qui le méritent selon vous. Depuis un mois en tout cas, on a l'impression que vous faites un turnover un peu plus important et que vous n'hésitez pas à changer votre onze de départ à tous les matchs. Cela vous donne-t-il satisfaction ? En quoi ? Et reste-t-il des choses à améliorer ?
« Si, un jour, j’ai besoin de choisir onze joueurs pour toute la saison, je le ferai mais ma méthode est différente »
« Non, que ce soit en termes de rotation ou de progression, il y a toujours mille choses à améliorer, j’en suis conscient et c’est ma mentalité de chercher à faire mieux. Il faut toujours faire mieux. Pour moi, que cela me donne satisfaction ou non, cela m’est égal. Ce qui me plaît, c’est de voir que mon équipe est compétitive. Et si un jour, j’ai besoin de choisir onze joueurs pour toute la saison, je le ferai mais ma méthode est différente. Je pense que 20 joueurs impliqués, c’est toujours mieux que 11 ou 12. C’est ma mentalité. Mais si je vois qu’ils ne me suivent pas ou qu’ils ne profitent pas de leur opportunité de jouer, ils ne joueront pas. C’est très simple. Et je le répète, je suis content de l’attitude (aujourd’hui), très satisfait, à part pour l’offrande (du premier but) mais pour le reste, l’équipe a bien réagi après le but et a été capable de se créer de bonnes occasions et de marquer des buts. C’est dommage que nous n’ayons pas réussi à gagner à la fin. »
Que pensez-vous du manque d’intensité de certains de vos titulaires durant ce match ?
« Pour ma part, je pense que nous n’avons pas manqué d’intensité »
« Pour ma part, je pense que nous n’avons pas manqué d’intensité. Ce type de matchs qui interviennent après la Ligue des Champions, c’est pffff… (il cherche ses mots). Historiquement, je le sais parfaitement pour l’avoir vécu dans d’autres clubs, même avec la sélection : quand tu joues un match de Coupe du Monde et que tu enchaînes ensuite avec un match amical ou de qualif, ça n’a rien à voir… Mais pour moi, c’est une excuse facile et pas chère. Si tu veux jouer au PSG, tu dois prêt à jouer chaque match. Et je crois que c’est ce que l’équipe a fait aujourd’hui. Pas sur toutes les actions, mais sur l’immense majorité d’entre elles. »
Ne pensez-vous pas être en train de déstabiliser votre équipe avec ces multiples changements, avec ces incertitudes sur la titularisation ou non de Mbappé ?
« Mes décisions ont toujours été les mêmes tout au long de la saison. Hier, on me disait sur PSG TV que j’étais l’entraîneur en Ligue 1 qui procédait au plus de changements d’un match sur l’autre. Et ça ne changera pas. Tant que les joueurs me suivent, je continuerai de suivre cette stratégie. Honnêtement, jusqu’ici, cela marche à merveille. »
Kylian n’a de nouveau pas joué tout le match. Doit-on s’attendre à ne plus jamais le voir jouer 90 minutes en dehors de la Ligue des Champions ?
« Je ne sais pas quoi vous répondre. Comment dit-on en français ? (On lui traduit et il poursuit en français) Je ne sais pas, voilà. »
Kylian disait n’avoir aucun problème avec vous ou avec le fait de rester sur le banc mais on imagine que pour un compétiteur comme lui, cela reste malgré tout très difficile. Comment jugez-vous et gérez-vous son mental ?
« Il ne fait aucun doute pour moi qu'aujourd'hui, tous les joueurs, Kylian comme les autres, qui sont entrés en cours de match ont été particulièrement actifs et c’est ce à quoi nous aspirons toujours. Tu rentres sur le terrain, tu sais déjà de quoi on a besoin et tu montres ta capacité à proposer des solutions.
Je pense que j’ai peu de choses à dire sur le reste. Quand les deux parties [NDLR : Kylian Mbappé et le club] souhaiteront déclarer quelque chose, je pourrai me prononcer. Tant qu’elles ne déclarent rien, je continuerai à exercer mon métier et mon métier consiste à prendre des décisions.
Mais dans le cas de Kylian, je n’ai aucun doute. Je ne peux que lui souhaiter le meilleur parce que je l’ai toujours dit : comme joueur, il est au top (“c’est un numéro 1” dans le texte), et comme personne encore plus. Mais bon, ça ne vous intéresse pas, vous préférez parler de problèmes. »
