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Lille/PSG (1-1), l’analyse

Publié le vendredi 5 décembre 2014 à 12:55
Le match nul à Lille a montré un PSG plus constant dans le jeu mais encore bien loin d’exploiter son potentiel.

Plus de constance, moins de brillance

Le PSG de cette saison peine à trouver son rythme de croisière, tant dans sa qualité de jeu que dans l’intensité de ses matches. Selon les compétitions (C1 ou L1) et les conditions (domicile ou extérieur), c’est souvent le grand écart. Le match de Nice avait d’ailleurs confirmé cette tendance avec une excellente mi-temps suivie d’une catastrophique.

A Lille, Paris a peut-être livré son match le plus constant de la saison sur les 90 minutes. Si l’on excepte les débuts de mi-temps, on n’a pas senti de gros creux comme on peut souvent le voir. L’indigence collective adverse a probablement aidé mais la maîtrise a été plus globale, appuyée par une possession de balle régulière et dominante.

Malgré cette constance, Paris n’a pas su reproduire la période de forte domination qui avait fait craquer l’OGC Nice quelques jours plus tôt et qui rappelait les principes de jeu de la saison passée (possession haute et pressing important à la perte du ballon notamment).

Enfin, en deux matches, le PSG a au moins prouvé qu’il savait être constant et très dominant. Reste désormais à faire cohabiter ces deux facettes.

Des côtés efficaces mais pas forcément exploités

Le PSG a eu le ballon mais l’utilisation faite a tout de même été moyenne, voire insuffisante si on est exigeants. De par son dispositif, Lille n’offrait pas les mêmes possibilités axiales que Nice quelques jours plus tôt. Les Aiglons avaient été submergés plein axe, fait rare au Parc des Princes, tandis que les Lillois avaient au moins pour eux ces 5 joueurs centraux avec une vraie culture défensive, empêchant la même mésaventure.

Paris avait donc de la place sur les côtés, au moins en théorie, et le PSG ne l’a que partiellement utilisée. En première mi-temps, les trois plus belles occasions, dont le but, viennent pourtant de centres, qu’ils soient de la part des ailiers (Lavezzi par deux fois) ou des latéraux (Maxwell). En 2ème mi-temps, cela n’a pas beaucoup plus été utilisé, seul Van der Wiel créant une occasion de la sorte. Plusieurs raisons majeures viennent expliquer pourquoi le PSG n’a pas beaucoup utilisé cette arme.

La première vient du placement du bloc lillois. Quand celui-ci était haut, les deux latéraux parisiens refusaient de monter (par peur du contre ?) et les côtés étaient ainsi exploitables uniquement par les ailiers. Sur deux des trois actions, c’est ainsi Lavezzi qui avait fait un appel sur le côté et profitait de l’espace pour ensuite distiller des bons ballons en retrait.

La première de ces actions a lieu à la 10ème minute et a eu un gros impact sur Lille. Alors qu’ils pressaient haut, cet espace dévoilé dans leur dos les a subitement fait reculer. A ce moment-là, les latéraux ont pu apporter un peu plus et la montée de Maxwell qui aboutit à l’occasion de Cavani en est la preuve (21e). Lavezzi a embarqué le latéral en décrochant, le milieu axial droit lillois n’a pas suivi Maxwell et notre gaucher se trouve en position parfaite. En 2ème mi-temps, Lucas et Van der Wiel réalisent d’ailleurs exactement la même action sur l’autre aile, pour la même fin loupée de Cavani.

Malgré tout, les deux latéraux n’ont pas assez apporté offensivement et semblent tirer un peu la langue en ce moment, même s'ils n’ont pas non plus été aidés par les relanceurs qui les ont régulièrement oubliés (particulièrement Van der Wiel qui a souvent proposé en première mi-temps) mais leur activité et leur présence dans les zones hautes du terrain restent insuffisantes par rapport à ce qu'ils devraient apporter. Ce sont eux qui équilibrent le jeu parisien sur la largeur et permettent le surnombre axial, tant en phase défensive qu'en phase offensive. 

Si les latéraux ne montent pas, c’est aux deux ailiers parisiens de faire le travail et d’écarter les blocs. Problème, depuis bien longtemps, ce n’est pas leur rôle dans le système de jeu de Laurent Blanc et ces joueurs sont habitués à évoluer dans une zone un peu bâtarde entre la défense et le milieu adverse, particulièrement en l’absence de Zlatan, Cavani s’occupant de la profondeur. Lucas a proposé des solutions dans les pieds pour enchaîner avec ses dribbles tandis que Lavezzi a par intermittence offert des appels sur les côtés. Mais le soutien était souvent trop loin.

Verratti pour aider un milieu trop statique

Laurent Blanc avait décidé de reconduire le milieu aligné lors du match précédent, une décision pas si courante cette saison. Problème, les joueurs n’ont pas été bien meilleurs que quelques jours plus tôt. Pastore, le rayon de soleil contre les Aiglons, n’a pas su prendre le jeu à son compte tandis que Motta et surtout Matuidi ont confirmé leurs difficultés du moment. Malgré de nombreuses alternances de position au départ des actions (on a vu le triangle du milieu dans toutes ses formes), les trois joueurs ont souvent semblé figé une fois la phase de possession enclenchée.

Matuidi a d’ailleurs très bien personnifié le manque de mouvement du milieu parisien tandis que Motta n’a pas su trouver les joueurs derrière la première ligne défensive adverse comme il le fait quand il est en forme. Et avec un Pastore moins tranchant qu’à l’accoutumée, l’impression que les trois joueurs de devant étaient un peu éloignés du reste a été renforcée. Lucas a pratiquement été forcé de faire des exploits, ce qu’il a réussi, tandis que Lavezzi devait à la fois apporter une solution en profondeur et un appui au cœur du jeu. Vu sa condition physique, il a logiquement disparu assez vite, le rôle demandé étant surdimensionné pour lui. Quant à Cavani, ses limites techniques et sa participation au jeu sont trop aléatoires pour qu’il soit utilisé comme un point d’appui dans cette configuration de match.

Comme souvent, la meilleure période est apparue quand Verratti a pris le contrôle du jeu, à l’heure de jeu. S’il n’a pas réussi à transformer Matuidi, il a au moins repris le rôle de premier relanceur que Motta n’arrivait pas à tenir. Ce dernier a alors pu aller jouer plus haut et a apporté balle au pied notamment, une facette de son jeu devenue rare depuis quelques temps.

Le PSG ne s’est pas forcément créé plus d’occasions avec Verratti mais l’impression collective qui en est ressortie était malgré tout meilleure et l’implication globale des joueurs semblait croissante. Le petit Italien a largement suppléé Silva comme relanceur n°1 de l’équipe et ainsi permis à toute l’équipe de jouer plus haut, confirmant ainsi l’impression visuelle d’un jeu en amélioration.

La qualité du jeu au cours de ce match et des précédents pourrait d’ailleurs amener à penser que Motta assure la constance de la possession et Verratti la qualité de celle-ci. Reste au troisième larron à amener sa touche. L’an dernier, Matuidi amenait son intensité, perdue en ce moment, et rendait ce milieu complémentaire. A Pastore de prouver qu’il peut s’y immiscer en apportant une qualité qui lui est propre, sa verticalité par exemple.

Du jeu plutôt que des points

Après le match, tout le monde semblait content du match nul. Si la situation lilloise justifie leur joie du point obtenu, la réaction parisienne paraît quelque peu exagérée. En quoi concéder un point à Lille, 16ème au coup d’envoi, est mieux que concéder un point à Rennes ou à Reims, des matches considérés comme des contre-performances ?

Le jeu a été meilleur, selon les joueurs, mais c’est bien la première fois qu’il faudrait se réjouir du jeu plutôt que des points. Et si le jeu a amené un nombre très respectable d’occasions, ces opportunités devraient encore plus faire regretter les deux points perdus plutôt que le point obtenu.

Avant le match, le discours avait été axé sur les points, le match contre Nice ayant été particulièrement pénible pendant une mi-temps. Après Lille, vu que Paris a mieux joué, il faudrait désormais se contenter du jeu plutôt que des points. Dans les deux cas, un point commun, le score de Marseille était connu avant le match. Et on a surtout l’impression que la lecture du résultat du PSG dépend plus du contexte de la journée de L1 que d’une ligne directrice claire…


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