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Mbappé, Barcola, Ndour, Ugarte, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant Le Havre/PSG

Publié le samedi 2 décembre 2023 à 16:02 par Philippe Goguet
A la veille de Le Havre/PSG, Luis Enrique était en conférence de presse et l'entraîneur parisien a été pour le moins bavard. L'état de l'attaque avec Mbappé, Kolo Muani Ramos ou Barcola évoqués, mais aussi le cas Cher Ndour, le style de jeu de son équipe, la situation en Champions League, l'entraîneur a fait le tour de l'actualité de son équipe.

Vous avez eu énormément d’occasions lors des derniers matches, mais un problème d’efficacité. Est-un un souci lié au dernier geste ou plutôt en amont ?

« C’est très drôle. Si nous avons un problème de finition, qu’ont les autres ? Une équipe qui marque trois buts par match et se crée dix occasions de buts contre Newcastle, ce n’est pas rien. Le football est un jeu fait d’erreurs. Je serais préoccupé si nous ne générions pas d’occasions. Certains jours, elles vont entrer et d’autres non. C’est comme ça, c’est le football. Nous ne sommes pas toujours inspirés. Je serai préoccupé si nous ne créions rien. Ce n’est pas le cas. Nous avons des chances de buts très claires. Mais s'il vous plaît, il faut réfléchir un peu.

Si nous avons un problème à ce sujet, qu’en est-il des autres ? Quand un joueur rate une occasion, le premier intéressé est triste. Je ne vais jamais critiquer un joueur qui se manque, c’est pareil pour un gardien. Le football est un jeu fait d’erreurs (il se répète). Nous aurions un problème si nous ne nous procurions pas d’occasions de buts. Le reste, ça fait partie du jeu. »

Qu’appréciez-vous chez Manuel Ugarte ? Pourquoi semble-t-il moins rayonnant qu’en tout début de saison au cours des dernières semaines ? Est-ce notamment lié à l’absence de Warren Zaïre-Emery ?

« (Il fait la moue) Non, non, je ne fais pas de lien entre l’absence d’un joueur et les performances plus ou moins bonnes d’un autre. J’ai un effectif de très haut niveau à disposition, et ce à tous les postes. Tout au long de la saison, des joueurs vont mieux ou moins bien jouer (il mime une courbe montant et descendant). Tout simplement. Il est vrai que pour que nos milieux jouent au mieux, il faut que nous soyons plus compacts et que nous ne nous élargissions pas. Ce qui est autant notre problème que notre qualité, c’est que nous sommes capables de faire des matches avec énormément de profondeur, donc en s’élargissant. Dans ce cas, les milieux vont souffrir sous la pression. Tandis que si nous enfermons bien l’adversaire, avec moins de distance, nos milieux vont plus performer. Ugarte, dont les caractéristiques sont d’être agressif, de presser et de récupérer le ballon, il va souffrir. Pareil pour (Sergio) Busquets.

« Pour moi, Manu Ugarte reste une surprise, comme pour vous »

Si le match est très « long », il va avoir du mal à faire les allers-retours d’un côté à un autre. C’est pareil pour Manu, Warren (Zaïre-Emery, Carlos (Soler) ou Fabian (Ruiz) et Vitinha. C’est un peu leur problème. Si nous n’accompagnons pas les attaquants qui vont de l’avant, il y a énormément de mètres à parcourir pour le reste de l’équipe et surtout pour nos milieux. Pour moi, Manu reste une surprise, comme pour vous. Je ne le connaissais pas jusqu’à mon arrivée. C’est un très bon joueur, qui fait partie du futur du club et va continuer de progresser. »

Que pensez-vous de la progression de Cher Ndour depuis son arrivée au PSG et de ce qu’il vous montre quotidiennement à l’entraînement ?

« Cher Ndour est une merveille »

« Cher est un joueur très jeune. Il a 20 ans. Il est international espoirs italien. C’est un joueur avec des qualités techniques et physiques de très haut niveau. Je suis certain qu’il serait titulaire n’importe où ailleurs en Ligue 1. Mais ici, il y a énormément de concurrence et c’est difficile de lui donner des minutes. Cher est une merveille. C’est un bel exemple de ce qu’un jeune joueur professionnel doit être et faire dans un grand club. Tous les jours, il est au rendez-vous en termes de performance physique et technique, c’est du très haut niveau. Même s’il n’est pas dans la première liste pour la Ligue des Champions, c’est un plaisir de le voir s’entraîner. Il est un exemple. Il a un très bon futur. »

Vous êtes à nouveau prolifique en Ligue 1 lors des derniers matches, mais toujours pas en Ligue des Champions. Le PSG et notamment ses attaquants sont-ils à nouveau confrontés à un blocage mental sur le plan européen ?

« (Il sourit lors de la traduction de la question) Vous pouvez dire ce que vous voulez. »

D’après les statistiques de vos 18 matches joués, moins le PSG a la possession, plus il est efficace. Est-ce un paradoxe pour vous qui adorez avoir la possession ?

« Nous n’allons pas être dominant demain (contre Le Havre) ? Vous voulez parier quelque chose. Je vous demande si nous allons dominer ou non. C’est une question. Oui ou non ? Oui. Moi aussi, je le pense. Avec 70% de possession en moyenne, nous sommes l’équipe la plus dominante de Ligue 1. Pourquoi nous ne l’aurions pas lors du prochain match. Pour être plus efficaces ? Contre Marseille (4-0), nous avions moins de 70% de possession ? C’est impossible (il se répète). Quelle est la question : gagner avec mon style et l’idée que je veux transmettre ? Je ne comprends pas. (Le journaliste se répète, demandant s’il est plus important d’être plus efficace au risque de moins dominer) Non, désolé, je ne suis pas d’accord.

« Je veux dominer le match au maximum, contrôler, avoir la balle le plus près du but adverse »

Je pars de l’idée que, si je domine, mon équipe se procurera plus d’occasions et je vais pouvoir gagner le match sans donner d’options à l’adversaire. C’est ce que je recherche. Une équipe qui domine ne se procure pas beaucoup d’occasions. Sinon, c’est que vous êtes très large. Si c’est ce que vous aimez en tant que fan ou journaliste, c’est très bien. Dans mon rôle d’entraineur, j’aimerais que nous multiplions les temps dans la surface adverse, à attaquer et attaquer encore et encore, sans que l’adversaire ne se procure une seule occasion. C’est le match idéal et c’est ce que je recherche partout où je passe. Je veux dominer le match au maximum, contrôler, avoir la balle le plus près du but adverse. Si la balle est près du but adverse, leurs attaquants seront loin du nôtre.

Mon expérience me fait croire ça. Je n’ai aucun doute à ce sujet. Nous sommes encore au début de ce projet, ici, à Paris. Il y a des choses qui arrivent et nous permettent d’avancer. Je suis très content de ce que j’ai vu de mon équipe lors des 18 premiers matches. Nous devons encore beaucoup nous améliorer. Mais nous allons jouer comme je le veux et le demande. Que ça plaise ou non, ça m’est égal. »

Ousmane Dembélé est à l’origine d’une grande partie du danger généré par Paris. Il sera suspendu à Dortmund (le mercredi 13 décembre). Avez-vous déjà en tête votre plan pour le remplacer ? Allez-vous vous servir des matches de Ligue 1 à venir pour tester des choses ?

« Je ne peux pas mettre en scène en avance ce qu’il va se passer contre Dortmund »

« Non. Je n’y ai même pas encore pensé. Je sais qu’il ne pourra pas jouer à Dortmund à cause d’un penalty ridicule. Mais je n’y pense pas encore. Je suis concentré sur le match face au Havre. Si l’on gagne ce match, on commencera à penser à ça. Mais il n’y a pas de problème. Il reste encore dix à douze jours. Je peux essayer des choses, mais Le Havre ne joue pas comme Dortmund. Quel serait le but ? Ça ne marche pas comme ça. Nous ouvrons un éventail de possibilités en tenant compte des joueurs disponibles, mais je ne peux pas mettre en scène en avance ce qu’il va se passer contre Dortmund. Il n’y a pas de similarité avec le Havre. »

Vous alternez entre Randal Kolo Muani et Gonçalo Ramos à la pointe de votre équipe. Quelles-sont les caractéristiques qui vous amènent à préférer l’un ou l’autre d’un match à l’autre ?

« Aussi bien Kolo que Ramos sont deux joueurs au profil typique de l’attaquant. Peut-être que Randal a plus de facilité à jouer sur le côté et Gonçalo plus un neuf de surface. Ce sont deux options très puissantes pour notre équipe. Ils travaillent tous les deux énormément. Il y a des phases du jeu durant lesquelles nous pourrions plus les aider et nous améliorer collectivement. Ce n’est pas l’équipe face à nous mais plutôt les situations d’un match qui vont m’aider à faire mon choix. Les deux jouent régulièrement et sont presque toujours alignés tour à tour dans un match. Je suis content de ce qu’ils apportent. »

Vous dites souvent que vous disposez d’un effectif parfait et d’une grande qualité. Souhaitez-vous tout de même recruter lors du mercato en janvier ?

« La direction sportive et le staff technique, nous travaillons constamment afin d’améliorer l’équipe. De là à rendre ça public, il y a une très large différence. Il faut toujours être attentif aux opportunités qui peuvent vous permettre d’améliorer votre effectif. C’est ce que nous ferons lors du mercato hivernal s’il y a des opportunités pour le faire. Si c’est à un moment et à un poste adéquat, nous le ferons. Sinon, non. J’ai toujours valorisé mon effectif et je le fais de manière sincère. »

Bradley Barcola a très bien commencé la saison avant de marquer le pas ces dernières semaines. Est-il victime du fait de ne pas cumuler de buts et de passes décisives ?

« Clairement. Le problème, et vous l’avez très bien dit, c’est qu’on va uniquement s’intéresser aux statistiques. Il y a des sports où elles ne sont pas si importantes. Si vous ne regardez que les buts et les passes décisives, vous vous dites que Dembélé n’est pas un bon joueur. Pourtant, c’est le joueur le plus déséquilibrant au monde. Il a au moins créé 70% des actions menant à nos buts cette saison. Il faut regarder les statistiques. Oui, faites-le si vous voulez. Mais en tant qu’entraîneur, ce n’est pas une donnée qui est décisive. J’aimerais bien sûr qu’il marque plus et donne plus de passes décisives, oui. Pareil pour Bradley. Les critiques au PSG vous suivent toute votre carrière lorsque vous êtes dans un grand club.

« Ce que je peux dire de Barcola , c’est qu’il est un joueur très jeune, spectaculaire et avec beaucoup de personnalité »

Ce que je peux dire de lui, c’est qu’il est un joueur très jeune, spectaculaire et avec beaucoup de personnalité. Il a la capacité de créer des supériorités numériques et de pénétrer dans la surface grâce à ses dribbles. Si le gardien fait un arrêt incroyable, ça fait partie du processus d’apprentissage. Je suis ravi que nous ayons pu signer un joueur disposant d’un tel futur. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui le critiquent. Le football est un jeu lié à des erreurs. L’autre jour, j’ai vu sur Youtube une vidéo de Michael Jordan qui disait qu’il a raté plus de 9000 tirs dans sa carrière. Celui qui ne veut rien rater ne peut pas être au plus haut niveau. L’important c’est d’oser. Oser tirer, se tromper. Bravo à Bradley. C’est une chance de l’avoir au sein de l’équipe. »

Vous disiez que les statistiques ne disent pas tout. Comment voulez-vous que votre PSG joue ? L’équilibre est-il crucial dans votre réflexion ? Mbappé a par exemple marqué 17 buts, et aucun autre joueur ne dépasse les 4 buts. Travaillez-vous pour obtenir plus d’équilibre ?

« J’aimerais bien avoir trois attaquants à 17 buts comme Mbappé, mais ça ne marche pas comme ça »

« (Enrique ne comprend pas la question) J’aimerais bien avoir trois attaquants à 17 buts comme Mbappé, mais ça ne marche pas comme ça. La saison passée, le PSG possédait des stars mondiales, et les buts étaient plus réparties entre les joueurs. Où que soit Kylian, il va marquer entre 40 et 50 buts. J’espère qu’il va pouvoir marquer encore plus, c’est ce que nous recherchons. Beaucoup de joueurs ont marqué dans notre équipe. Nous ne dépendons pas de lui. Enfin, si, nous dépendons de lui. Mais qui ne dépend pas de lui (sourire) ? Mais l’équipe est équilibrée.

Gonçalo, Kolo, Marco (Asensio), Vitinha ont marqué des buts. Bradley et Ousmane vont marquer des buts. Beaucoup de joueurs ont marqué et vont marquer. Sans Kylian, aucun joueur n’aurait marqué 17 buts, oui. Mais ces cinq buts par-ci, cinq autres par-là, peuvent faire vingt buts au total, entre les quatre. Je ne suis pas préoccupé. Nous travaillons tous les mouvements pouvant mener à un but. Que ce soit avec ou sans ballon, dans ou hors de la surface, côté ballon ou côté opposé. Mais tous les entraîneurs le font. »

Ethan Mbappé a failli faire partie du groupe convoqué pour affronter Newcastle, avant de participer au match de Youth League. Comment jugez-vous son évolution ? Peut-il être bientôt amené à avoir plus de temps de jeu avec l’équipe première ?

« L’avenir le dira. Ethan fait clairement partie du futur du club. Il n’est pas encore mûr physiquement mais il s’entraîne déjà avec nous. Personne ne peut dire qu’il a 17 ans. C’est un milieu de terrain gaucher, très joueur. Il a beaucoup de qualités. Il a une très bonne vision de jeu, se projette bien et est très intelligent. Je l’aime beaucoup. C’est sûr qu’il va bientôt faire son apparition avec l’équipe première. »


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