A la veille de PSG/Nantes, c'est un Luis Enrique un peu taquin qui s'est présenté en conférence de presse. Il a beaucoup été question du match à venir mais aussi du suivant contre Dortmund, avec également le positionnement de Mbappé ou le cas Barcola d'évoqués.
En conférence de presse
Où en sont Marquinhos et Warren Zaïre Emery dans leur réintégration et leur participation éventuellement aux deux rencontres à venir ?
« La situation de Marquinhos… Il est marié, il a des enfants, il est heureux (il sourit). Et aujourd’hui, il s'est entraîné avec l’équipe, il va bien. Et Warren va bien aussi. Il s'est entraîné avec l’équipe. Et ils sont disponibles donc c’est une merveilleuse nouvelle pour les joueurs en premier lieu, pour l’équipe ensuite et pour l’entraîneur enfin. »
Donnarumma est suspendu pour les deux prochains matchs de championnat. Vous dites depuis le début de saison que vous avez 23 titulaires et on le constate par les changements des joueurs de champ. Dans ce cas, le changement est imposé (par la sanction) mais cela peut-il déclencher un turnover après coup au niveau du poste de gardien de but ?
« C’est le football professionnel, je suis entraîneur. J’aime tous mes joueurs et je crois que l’une des missions de l’entraîneur, c’est de défendre ses joueurs, surtout quand les choses ne vont pas si bien. Quand tout va bien, un câlin suffit. Mais quand ça va moins bien, j’essaye aussi de rester à leurs côtés, de les soutenir. Je suis l’entraîneur de 23 joueurs, j’ai mon staff, nous avons les meilleurs joueurs ici et on est tous ensemble. »
Voyez-vous le match de demain comme une répétition avant le match contre Dortmund qui est probablement le match le plus important de ce début de saison ?
« [Nantes] a joué ses deux derniers matchs dans un système en 4-3-3, ce qui peut être très utile pour préparer ce match de mercredi prochain »
« Je pense que c’est un match important avant le match de Dortmund. Déjà parce que [Nantes] a joué ses deux derniers matchs dans un système en 4-3-3, ce qui peut être très utile pour préparer ce match de mercredi prochain. Les circonstances sont un peu particulières parce qu’ils ont un nouvel entraîneur avec un seul match au compteur. Contre nous, les équipes ont normalement l’habitude de changer. Donc nous croyons que le scénario du match de demain risque d’être encore plus ouvert parce qu’on ne sait pas trop comment ils vont se comporter. Mais cela ne change rien à notre objectif, on doit être prêt pour répondre à tout type de système ou d’attitude, à plus ou moins de pression. Et c’est tout. Je pense qu’il est important de faire un grand match à domicile, de se montrer supérieur à Nantes et jouer à très haut niveau pour préparer le match contre Dortmund, sans aucun doute. »
En quoi les choix demain contre Nantes dans la composition d’équipe vont être signes de la préparation aussi du match contre Dortmund ?
« C’est possible oui. »
Comment avez-vous accueilli l’annonce de l’arrivée du nouvel actionnaire minoritaire du club, Arctos ? En quoi cela peut-il changer des choses sur la partie sportive du PSG aujourd’hui ?
« Il y a sûrement des personnes plus qualifiées que moi au club pour vous expliquer les changements et les améliorations que cela représentera au sein du club. C’est en tout cas une très grande nouvelle pour le PSG. Cela montre le potentiel du club, la direction qu’ils veulent prendre, leurs standards. C’est une des meilleures équipes du monde, sans aucun doute. À tous les niveaux. Nous travaillons sur la partie économique, sur la partie sportive, et tout le reste, pour pouvoir continuer à être parmi les plus grands et être l’un des meilleurs clubs du monde. C’est l’objectif, être exigeant et ambitieux. »
Nantes est un équipe difficile à analyser parce qu’elle a beaucoup changé de système depuis le début de saison. Avez-vous identifié un aspect particulier sur lequel appuyer et qui pourrait être reproduit contre Dortmund ?
« La caractéristique la plus importante de ce match, c’est que l’entraîneur n’a qu’un seul match avec cette équipe. Tout ce qu’il y a avant n’a aucune valeur. Ils ont changé plusieurs fois de système, mais c’était un autre entraîneur, un autre type de comportement. Là ils n’ont joué qu’un match qu’ils ont gagné contre Nice et qu’ils ont joué de manière déterminée en 4-3-3, ils ont pris les devant en pressant pendant le match. On peut valoriser certaines choses mais c’est un match totalement ouvert donc il faudra être très attentif. Ils peuvent jouer à 5 derrière, ou à 4 et nous mettre la pression. En fonction du résultat, ils changeront peut-être de comportement, ou pas. C’est un match où je dirais que tous les paramètres restent ouverts. Tout peut arriver, parce qu’on va avoir en face un match et un adversaire difficiles. C’est une partie difficile à analyser, à “pré-analyser” puisque nous n’avons aucune base de référence. (Il se reprend) Si, pardon, il y a un seul match. »
Vous avez beaucoup de choix au poste de 9. Concrètement quelle est la différence entre utiliser un profil “faux 9” ou un 9 plus classique ? Qu'est-ce que ça change précisément dans le jeu et pour vous ?
« Si les espaces sont derrière la ligne de défense, on va jouer avec un 9 capable de recevoir la balle derrière la ligne, d’attaquer la profondeur, d’occuper les zones de tirs »
« Il est évident que j’ai de très bons joueurs pour assurer ce poste, avec des profils différents, ce qui est toujours très intéressant pour un entraîneur. Ce qui change ? De notre côté, on essaye toujours de voir où sont les espaces par rapport à la défense adverse et de les utiliser. Si les espaces sont derrière la ligne de défense, on va jouer avec un 9 capable de recevoir la balle derrière la ligne, d’attaquer la profondeur, d’occuper les zones de tirs. Mais si c’est un match où le 9 n’a pas d’espace derrière la défense et doit se mouvoir pour en trouver devant la défense, il nous faut alors un autre profil de joueur. La chance que j’ai c’est d’avoir des 9 qui peuvent plus ou moins assurer les deux rôles, il y a des petites différences entre eux mais elles sont minimales. C’est en cela que je suis chanceux. »
Justement, Mbappé a joué en 9 contre Le Havre. Peut-on s’attendre à le revoir à la tête de l’attaque contre Nantes ? Qu’est-ce qui vous plaît dans son profil contre ce genre d’équipes ?
« Non, Kylian a joué comme il joue toute la saison, avec une liberté totale en attaque. En défense, il a certaines consignes, comme tous ses coéquipiers. Mais en attaque il est libre, il peut prendre un côté ou l’autre, jouer entre les lignes, occuper la zone de faux neuf : Kylian a une liberté totale. On compense sa mobilité en adaptant le positionnement de ses coéquipiers. Il a joué le match [contre le Havre] de la même manière que lors de tous nos autres matchs. »
On vous a vu observer vos joueurs à l’entraînement sur un écran positionné en hauteur sur une sorte de plate-forme. Y a-t-il une volonté de vivre l’entraînement différemment ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
« En fait, c’est une chose que je pratique depuis des années déjà. On essaye d’avoir un contrôle de ce qui se passe sur le terrain et avoir cette position plus haute me permet de mieux voir ou de voir différemment le terrain, ce que je ne peux pas faire en match officiel. Comme nous avons dans l’idée d’occuper certains espaces, au bon moment et de la bonne manière, plus on a plus de contrôle et plus la vision de l’entraîneur est bonne, mieux c’est pour l’équipe. C’est ce à quoi j'aspire. A chaque exercice tactique que nous faisons, je me mets en hauteur et je peux corriger les joueurs et ainsi améliorer en direct l’entraînement. »
Hakimi n’était pas l’entraînement, comment va-t-il et pensez-vous pouvoir compter sur lui sur les deux matchs à venir ?
« Ce sont des motifs personnels, il va très bien. Demain, il sera convoqué avec le groupe pour jouer le match. Ce sont des raisons personnelles et cela n’appartient qu’aux joueurs. Je ne vais pas me prononcer à ce sujet, il n’y a rien de grave. Il n’y a rien qui puisse influer sur sa convocation pour ce match contre Nantes. »
Vous aviez titularisé Barcola contre le Havre. Malheureusement il avait dû sortir [suite à l’expulsion de Donnarumma]. Qu’est-ce qui vous intéresse chez ce joueur au point de le titulariser à son jeune âge ? Est-ce qu’il est mûr pour de gros matchs comme contre Nantes et Dortmund ?
« J’aime beaucoup Bradley Barcola depuis le départ, c’est ainsi. »
« Clairement. Bien entendu qu’il est mûr. Je l’ai déjà dit dès le départ, je suis très satisfait de tous les joueurs recrutés, surtout Bradley, qu’il a été difficile d’arracher à Lyon en raison des rivalités. C’est un joueur qui a cette capacité naturelle de déborder, il a du flow, il est très jeune, il a de très bonnes conditions, une belle attitude, un très bon profil physique et technique. Je crois que c’est un joueur du futur, d’avenir pour le club. J’espère qu’il jouera à très haut niveau pendant longtemps. Mais l’avenir, c’est demain, je pense qu’il sent qu’on lui fait confiance. Bien entendu, on veut lui faire encore plus confiance. On veut qu’il soit encore meilleur, encore plus décisif. En tout cas, c’est l’objectif. J’aime beaucoup Bradley Barcola depuis le départ, c’est ainsi. »
Au micro de PSG TV
Comment avez-vous mis cette semaine de récupération depuis le match contre le Havre à profit ? Avec du travail tactique ? De la vidéo ? Du physique ? De la cohésion d’équipe ?
« Eh bien, ce sont de très bonnes semaines pour nous les entraîneurs parce que nous avons plusieurs journées d'entraînement, la possibilité de travailler sur les aspects tactiques, de se renforcer sur les choses que nous voulons améliorer. Et comme nous avons des matchs très intéressants à venir dans les prochains jours, cela donne de très bons moments et de très bonnes séances de travail. »
Vous avez parlé à de nombreuses reprises de la qualité de l’effectif et de sa profondeur, du fait que tous les joueurs doivent être impliqués et prêts à jouer à tout moment. La semaine dernière Arnau Tenas est entré en cours de jeu. Sa performance est-elle la meilleure illustration de votre discours ?
« J’ai beaucoup de chance en tant qu'entraîneur d'avoir autant de bons joueurs mais dans le cas d'Arnau, je pense que la grandeur réside dans l'importance de son attitude quotidienne, de penser à s’entraîner pour être prêt à tout moment. Ce qui fait que le jour où il doit jouer au pied levé, il affiche un très haut niveau et réalise une performance maximale. Le mérite lui en revient parce que normalement un troisième gardien ne participe pas. Mais en raison malheureusement de blessures et de sanctions, il a eu l'opportunité de jouer et de montrer qu’il était prêt. C'est clairement une grande vertu chez Arnau. »
Vous affrontez Nantes qui vient de changer d’entraîneur avec l’arrivée de Jocelyn Gourvennec qui a imposé sa première défaite à Nice [2e au classement]. C’est plus difficile d’analyser la situation avec un seul match au compteur pour l’entraîneur adverse et des joueurs nantais qui auront à cœur de marquer des points auprès de lui ?
« Eh bien, il y a plusieurs choses qui reviennent généralement lorsque nous affrontons un adversaire. Les équipes ont l’habitude de procéder à des changements face à nous. Tout ce qu’elles ont mis en place avant de nous affronter, elles le changent, elles l’adaptent. Ca, nous y sommes préparés. Dans ce cas, c’est vrai qu’il n’y a eu qu’un seul match, même si c’est avec un système de jeu très concret, mais seulement sur un match… Changeront-ils (de système) ou non ? Notre façon de se préparer est de garder un esprit ouvert à ce qu’ils peuvent faire, et en fonction de leur pressing plus ou moins fort, de la physionomie du match et des faits de jeu, il y a forcément des changements en continu. Nous sommes habitués à vivre cela et à nous y adapter. Et c’est sur cela que nous insisterons. »
