La victoire du PSG a livré quelques enseignements intéressants, notamment dans les changements qu’impliquent le retour de certains joueurs, l’autre vision du poste de milieu relayeur gauche amenée par Rabiot et la très belle dernière demi-heure des Parisiens.
Une composition bien changée :
Bien que la tactique n’ait pas évolué, les quelques nouveaux noms de la composition (Marquinhos, Rabiot et Zlatan) ont tout de même changé de façon importante la composition du PSG.
En défense, on a retrouvé Thiago Silva dans l’axe gauche, confirmant ainsi qu’il serait le défenseur central qui changerait de côté selon le partenaire qu’il a. L’an dernier, Alex et Marquinhos l'envoyaient toujours dans l’axe gauche, une constante remise en cause par l’arrivée de David Luiz. Sur la durée, il faudra voir si cette alternance dans son positionnement ne l’impacte pas.
Au milieu, le retour de Rabiot a permis d’offrir une vraie alternative à Matuidi, chose rare depuis le début de la saison. Jusqu’à maintenant, seul Pastore avait occupé ce poste de relayeur gauche, tout en étant très libre dans son placement, comme toujours. Dorénavant, Matuidi a donc une doublure officielle à son poste.
Devant, le retour de Zlatan a eu un vrai impact sur Pastore, placé dans la ligne des trois attaquants. Alors que l’Argentin était très axial quand Cavani était en pointe, le retour du Suédois a eu pour impact de renvoyer Pastore dans une position beaucoup plus latérale qu’il n’apprécie pas vraiment. Dès la 5ème minute, on l’a vu redescendre très bas sur le côté, se positionnant dans ce rôle de relayeur droit qu’il occupait dernièrement et demandant à Cabaye de prendre sa position plus haute. Zlatan n’ayant aucun impact dans le jeu et peinant à décrocher, il a assez vite repris ses aises et une position très libre qui lui convient mieux. Avec le retour en forme prévisible de l’omnipotent avant-centre, il va falloir voir comment cette situation va évoluer.
Avec Lavezzi et Rabiot, une autre vision de l’aile gauche :
Si Rabiot a remplacé Matuidi poste pour poste, les deux joueurs ont une vision diamétralement opposée de la position. Là où Matuidi casse des lignes par ses courses et prend régulièrement des risques balle au pied, Rabiot s’inscrit dans la gestion du ballon et se rapproche bien plus d’une version Motta du rôle. On a d’ailleurs vu les deux hommes se chercher et son « Verratti » du soir était bel et bien Rabiot. On pouvait d’ailleurs noter une belle différence de jeu entre le côté gauche en petites passes avec Maxwell, Rabiot et Motta et le côté droit au jeu beaucoup plus direct avec Cabaye et Pastore, ce dernier n’hésitant pas à jouer long si nécessaire.
Ce positionnement du milieu relayeur gauche plus proche du milieu défensif qu’à l’accoutumée a ouvert une large zone d’activité à Lavezzi sur le côté gauche. Ce dernier en a d’ailleurs bien profité et a multiplié les appels en profondeur dans cette zone. Alors, on ne saura jamais à quel point le placement de Rabiot a aidé Lavezzi à se mettre en vue étant donné sa situation (on ne peut pas négliger la volonté de gagner sa place et la fraîcheur physique notamment) mais la réponse se situe peut-être dans la deuxième période.
Avec l’entrée en jeu de Matuidi à la pause, très haut dans son placement vu la configuration de la deuxième période, l’influence de Lavezzi a diminué et c’est même sur le côté droit qu’on l’a le plus vu. Cette impression s’est renforcée à l’entrée de Cavani, quand Pastore est passé au milieu. Ce dernier n’a pas hésité à utiliser Lavezzi dans un registre différent de la première période, moins en profondeur et plus en appui, le relançant dans le match.
Alors Matuidi réduirait-il l’influence de Lavezzi de la même façon que Zlatan le f(er)ait avec Pastore ?
Le coup de boost final :
Contrairement à la plupart de ses derniers matches, particulièrement à l’extérieur, le PSG n’a pas connu de coup de mou vraiment marqué. La période où Metz égalise n’est pas spécialement marquée par une domination messine, plus par la chance qui sourit aux locaux.
Et si Paris n’a pas eu de temps faible, il a par contre eu un gros temps fort, entre l’heure de jeu et la fin du match notamment. Le troisième but intervient d’ailleurs vers la fin de cette période de domination, à l’issue d’une action où les Parisiens ont trois positions de frappe dans la surface. C’est beaucoup mais c’est la suite logique de la montée en puissance du bloc parisien.
Cette bonne période peut être découpée en deux phases. Tout d’abord, Paris s’installe haut sur le terrain et le jeu ne se déroule alors que dans la moitié de terrain messine. En défense, Thiago Silva apporte énormément dans ce cadre, tant par sa présence dans les duels que par sa relance, dégoûtant les Lorrains de venir presser haut. Il faut aussi noter que Rabiot et Marquinhos se sont mis au diapason et ont permis ce positionnement très haut. Malgré tout, le PSG ne se crée que peu d’occasions jusqu’à la 75ème minute, le travail en amont de la partie basse de l’équipe étant annihilé par le manque de mouvement de la partie haute. Le déchet dans les centres est important mais les solutions sont rares, les joueurs étant plantés dans surface, quand ils y sont.
Le changement de la 75ème offre le petit coup de boost final dont les Parisiens avaient besoin. Laurent Blanc sort un milieu (Rabiot) qui devenait de moins en moins nécessaire vu le refus de jouer messin pour placer Pastore un cran plus bas, là où il brillait dernièrement. Devant, Cavani offre une alternative à Lavezzi dans le mouvement, Zlatan étant toujours immobilisé dans l’axe, entre fixation et immobilisme.
Cette fin de match n'est pas sans rappeler la situation vécue en seconde période à Reims avec un PSG très haut qui accule son adversaire sur ses buts, jusqu'à ce qu'il craque. Et on ne peut que se réjouir de voir le PSG capable de mettre un adversaire sous pression de cette façon, notamment loin du Parc, dans des contextes parfois compliqués.
