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PSG/APOEL (1-0), l'analyse

Publié le vendredi 7 novembre 2014 à 9:03
Trois éléments ont particulièrement marqué la prestation du PSG contre l’APOEL. Analyse.

Pastore en patron plutôt que Motta :

Laurent Blanc avait choisi d’aligner au milieu un triangle composé de Motta devant la défense, Matuidi à gauche et Pastore à droite. Cela faisait très longtemps que l’Argentin n’avait pas évolué de ce côté-là du triangle et le dernier souvenir qu’on en avait était le PSG/Guingamp d’août 2013 où il avait coulé, sorti sous les sifflets dès l’heure de jeu. Mardi, on a retrouvé un tout autre homme, pourtant dans le même rôle et le même poste, signe de sa belle évolution.

Au milieu, il a pris les choses en main, redescendant bas, remontant et distribuant les ballons, se positionnant réellement au cœur du jeu pour devenir le référent de l'équipe. D’habitude, ce rôle est réservé à Motta mais ce joueur fut pourtant bien Pastore mardi soir. Outre un nombre plus important de ballons touchés, cela s’est aussi ressenti dans la construction de certaines actions, plus verticales qu’à l’accoutumée, avec notamment un jeu mi-long remarquable souvent utilisé pour sauter le milieu adverse et se retrouver devant la défense.
Paris a bien évidemment multiplié les séquences de passes, notamment dans la largeur pour contourner le premier rideau adverse, mais le jeu dans les parties les plus hautes du terrain a bel et bien été remodelé, impulsé par Pastore et vitalisé par les percussions d’un Lucas qu’on avait rarement vu aussi dribbleur.

Reste désormais à voir la suite de ce basculement avec le retour de Verratti et la reconstitution de son duo avec Motta. Avec ces deux mangeurs de ballon, est-ce que Pastore pourra avoir la même influence ? Rien n’est moins sûr, surtout qu’il risque de remonter d’un cran sur le terrain, au moins après le match contre Marseille. L’évolution constatée contre l’APOEL pourrait par contre surprendre l’OM avec un PSG s’appuyant plus sur Pastore que sur Verratti.

Un rythme bien étrange :

L’autre grande caractéristique du match est le rythme de cette partie. On a alterné des phases de match de Coupe d’Europe avec des phases digne d’un entraînement d’après-match, sans aucune continuité ni signe avant-coureur. On peut trouver une explication à ce phénomène dans la prestation de l’homme orchestre Javier Pastore. Plutôt que l’habituel rythme moyen et monocorde du Barcelonais Motta, le PSG a joué à la Pastore, un jeu de flamboyance et de vide, alternant les phases où l’adversaire est au bord de la rupture et les phases où il peut être tranquille, l’équipe étant ailleurs, comme si elle était intéressée par autre chose.
Cette thèse peut être étayée par l’influence grandissante de Pastore au détriment de celle de Motta au fur et à mesure que le match avançait. En schématisant, Motta a assuré le tempo en début de match le temps que Pastore prenne vraiment l’équipe en main puis celle-ci a joué au rythme qu’il dictait, selon ses accélérations de jeu. Javier l’emmène dans son sillage entre la 30ème et la 60ème avant de baisser un peu, elle le suit. Il accélère par bribes sur la fin et tout le monde se remet à jouer. Il disparaît légèrement ? Le rythme chute avec. 

Attention toutefois à ne pas trop en faire sur Pastore et son influence. S’il a imposé le tempo du jeu parisien, l’adversaire a également eu son mot à dire et ces gros trous d’intensité lui sont largement dus. Quand Paris ne jouait pas, et c’est logique de ne pas pouvoir jouer pendant 90 minutes, l’APOEL n’a jamais su impulser de dynamique alors que les Parisiens étaient en phase de récupération. On dit souvent qu’il faut être deux équipes pour faire un bon match, c’est aussi vrai dans le cas du rythme d’une partie et on n’a pas retrouvé l’équipe adverse qui avait su accélérer à l’heure de jeu lors du match aller.

La courbe du « momentum » de l’UEFA représente d’ailleurs parfaitement ces baisses de tension du match et l’absence totale d’influence de l’APOEL sur la rencontre :

Une défense différente :

Le PSG a adopté une attitude défensive très étrange contre l’APOEL en se mettant régulièrement très bas sur le terrain pour attendre les adversaires. Alors que Paris « chasse » en général l’adversaire à partir du milieu de terrain sur les attaques placées, on les a vus attendre pas loin de 15 à 20m plus bas avec tous les joueurs dans la moitié de terrain parisienne. Ce positionnement a deux explications rapides qui viennent en tête : soit c’est un exercice en prévision du match contre l’OM, soit c’était voulu spécifiquement contre l’APOEL pour aspirer les Chypriotes afin d’ouvrir des espaces dans leur camp une fois le ballon récupéré. 

La deuxième solution paraît la plus évidente mais on a parfois vu les Parisiens refuser de jouer à fond ces phases de contre voire carrément refuser d’enclencher les contres. Sur une action de ce type, on a même aperçu David Luiz s’étonner de cette non-volonté de contrer de la part de ses coéquipiers. Dommage car les transitions offensives étaient de qualité et ont régulièrement fait mal, à l’image de quelques actions mal conclues par Cavani dans la surface après des remontées rapides.
Enfin, cela apporte au moins la confirmation que le PSG sait contrer quand il s’en donne la peine et que c’est donc une volonté absolue du milieu ou des défenseurs de ne pas jouer ses contres à fond.

 

En conclusion, si la mainmise de Pastore sur le jeu de cette équipe s’affirme encore dans les prochains mois, notamment avec les retours de Verratti et Zlatan, ce match aura marqué un des grands tournants du jeu du PSG, qui serait alors désormais dépendant de l’Argentin au dépend des Italiens et du Suédois. On pourrait alors retrouver un jeu plus direct utilisant parfois le contre, peut-être plus alternatif dans son intensité mais plus à l’image du football triomphant en Europe actuellement, basé sur la verticalité et la transition rapide quand le jeu placé n’est plus possible. Une sorte de retour à ce que prônait Carlo Ancelotti.


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