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PSG/OL, l'analyse

Publié le lundi 22 septembre 2014 à 20:51
Le match d’hier soir aura montré un PSG à plusieurs visages, tant dans ses attitudes que dans son jeu. Retour sur ce Paris très changeant.

Alors que le score est le plus banal du moment, la prestation du PSG a été une des plus paradoxales depuis le début de la saison, changeant complètement d’attitude selon le moment du match. La partie la plus visible de ce changement est d’ailleurs la différence entre chacune des deux mi-temps.

La 1ère mi-temps :

De loin la meilleure du match, comme souvent dernièrement, de par la qualité de certains mouvements, l’animation globale ou encore le pressing. Et, pourtant, le PSG s’est procuré plus d’occasions en deuxième mi-temps.

Jeu long et centres :

Ce qui interpelle dans cette première mi-temps, c’est le jeu parisien. Si la possession est toujours là, le jeu est plus varié. Marco Verratti, à la base de tout ou presque, joue moins haut que d’habitude et sans Motta. Son comportement est différent et cela rejaillit complètement sur le jeu de son équipe. Avec Matuidi et Cabaye qui lui proposent moins de solutions courtes qu’habituellement, il joue parfois long et on retrouve sa précision dans ce domaine. L’action où Cabaye rate l’immanquable est l’illustration parfaite de ce changement d’attitude : Verratti joue long pour Zlatan à l’entrée de la surface. Ce dernier fait une remise pour le milieu relayeur, positionné haut et donc indisponible au départ de l’action mais bien présent à l’arrivée, dans une zone où son impact est plus fort.
Ce genre de combinaisons n’a pas non plus été l’option n°1 mais voir Verratti ouvrir le jeu vers les autres plutôt que de s’enfermer dans le schéma habituel reste rafraichissant.

L’autre grande différence dans le jeu parisien, ce sont les centres, en nombre important. A la pause, le PSG avait déjà fait près de 20 centres, alors qu’il oscille habituellement entre une dizaine et une vingtaine sur la totalité du match. On peut juste regretter la différence de qualité entre le côté gauche et le côté droit. Si Digne et Lavezzi ont multiplié les centres intéressants, il faut noter la qualité des mises en position  avec Matuidi et David Luiz qui apportaient un surnombre latéral. De l’autre côté, Serge Aurier était moins en forme que Digne, Cavani est moins à l’aise que Lavezzi pour combiner, Cabaye était trop axial et Marquinhos n’a pas eu l’impact dans la relance de David Luiz. Cela fait beaucoup pour un seul côté et la différence a été flagrante.

L’OL joue avec le feu :

Pour justifier cette orgie de centres, il faut également tenir compte du dispositif lyonnais. Le 4-4-2 en losange aligné aura présenté autant de faiblesses défensives que d’avantages à la relance. Sur les phases défensives, les Lyonnais étaient régulièrement en sous-nombre, leurs milieux « de côté » peinant à suivre le mouvement. Sur le but, on voit le milieu droit qui décroche pour suivre Lavezzi et ouvre le couloir, Digne se retrouvant tout seul pour centrer le temps que l’arrière droit monte sur lui. Cette mise hors de position de la défense lyonnaise a été réalisée à plusieurs reprises, avec plus ou moins de succès.

Mais ce dispositif avait également des bons aspects. Avec 4 milieux de terrain lyonnais contre 3 parisiens, ils avaient pour eux le surnombre au moment de relancer. Le pressing parisien dans le camp lyonnais a globalement été de très bonne qualité vu ce déséquilibre mais les quelques fois où les Lyonnais ont réussi à s’en sortir, les actions ont été dangereuses et il s’en est fallu d’un rien pour que cela ne paye (carton jaune pour Aurier, grosse faute de David Luiz, retour in extremis de Cavani, etc).

A ce niveau là, les deux équipes ont donc fait un choix risqué. Le PSG n’a pas hésité à presser haut malgré le surnombre adverse tandis que l’OL n’a pas eu peur de prendre le bouillon et a gardé ses deux attaquants pour pouvoir s’offrir des opportunités très intéressantes suite aux sorties de balle.

La deuxième mi-temps :

Une mi-temps très particulière, jouée parfois à un rythme très faible et avec un PSG à réaction, notamment suite aux changements effectués.

Des contres qui préviennent :

Jusqu’à l’heure de jeu, le PSG est plus ou moins dans la continuité de la 1ère mi-temps, avec plus de gestion toutefois, Verratti gardant plus la balle. On constate que Serge Aurier monte moins, qu’il y a moins de balles longues pour jouer en remise et que le soutien des milieux aux attaquants se fait plus rare, et vice versa. Bref, le PSG s’use peu à peu et perd à la fois en qualité offensive et en efficacité défensive : les attaques sont moins tranchantes et le pressing haut baisse en qualité. On voit ainsi quelques contres lyonnais avec une équipe parisienne qui commence à être vraiment coupée en deux.

La phase statique :

Pour s’éviter ça, le PSG va progressivement commencer à reculer sur le terrain et ce changement d’attitude est confirmé par l’entrée de Thiago Motta à la place de Cabaye. Pendant une période de 5 à 10 minutes, on a même un cliché du PSG à la possession tranquille. Le PSG est bas, les milieux sont proches les uns des autres car ils n’ont plus la force ou l'envie d’attaquer et si le PSG ne se met pas en danger derrière, il n’a guère plus de chance de marquer, les attaquants étant trop éloignés du reste de l’équipe. Mais vu que les Lyonnais ne pressent pas vraiment, c’est une sorte de statu quo au milieu. On atteint les sommets du rythme lent et le match ressemble à un affrontement entre deux équipes qui paraissent épuisées. Au final, cette période de vide a surtout profité aux Parisiens qui grignotaient le chronomètre.

Pastore, l’allant inadapté :

A la 72ème minute, Pastore fait son entrée, rééquilibrant en nombre le duel du milieu et apportant sa fraîcheur. Si l’Argentin amène instantanément du liant du jeu, il amène aussi un déséquilibre dans l’équipe avec sa volonté de jouer. Le PSG rejoue beaucoup plus haut et se retrouve de nouveau en position de se faire contrer. Alors qu’on mène 1-0 à quelques minutes de la fin, on se retrouve à devoir gérer des contres de 60m avec des Lyonnais à égalité de nombre avec les Parisiens. Sur une action, on voit notamment trois des quatre milieux parisiens aux abords de la surface de l’OL.

Suite au but, le PSG continue dans cet état d’esprit et se met encore plus en danger en partant à l’abordage pour gagner coûte que coûte, à l’image de l’occasion de Tolisso où le milieu du PSG est absent car déjà reparti attaquer après avoir vu la défense récupérer le ballon. Problème, la défense l’avait reperdu immédiatement.

Finalement, ce déséquilibre final aura plus servi les Lyonnais que les Parisiens, l’attaque ne réussissant pas à doubler la mise. Et si Pastore a rempli son rôle, les autres milieux n’auraient pas du être aspirés par sa volonté offensive et se concentrer sur la partie défensive, au moins à tour de rôle.

Paris vraiment mis en danger ?

A la fin du match, tant Hubert Fournier que Laurent Blanc s’accordaient à dire que l’OL avait été plus intéressant que le PSG en 2ème mi-temps. De notre côté, on ne comprend pas vraiment cette affirmation. Avant le but lyonnais, on a surtout eu l’impression de voir une équipe qui ne savait pas quoi faire du ballon et était inoffensive dès qu’elle s’approchait de la zone de vérité.  Ainsi, on ne dénombre pas la moindre opportunité réelle de la 45ème à la frappe de Njie à la 83ème, cette frappe amenant le corner du but. Et si l’OL finit très bien, s’engouffrant dans les espaces offerts par des Parisiens qui partaient à l’abordage, ce n’est pas du à son jeu mais en conséquence d’un but chanceux. Durant toute la deuxième période, on n’a plus ressenti les frissons de la première, quand les Lyonnais se sortaient du pressing et trouvaient des bonnes situations entre la défense et le milieu pour partir à l'assaut du but de Sirigu.

 

Pour conclure, il y a eu de bonnes choses dans ce PSG, dans l’utilisation différente du ballon et la capacité à se mettre en bonne position de centre notamment. Bien évidemment, tout n'est pas à garder sur ces 90 minutes et le déséquilibre aura parfois fait mal. Mais, au final, l'impression qui domine est que le PSG a écrit le scénario du match pratiquement à lui seul et que son allant pour aller marquer ce fameux deuxième but s'est retourné contre lui.


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