Retour sur les performances individuelles des joueurs parisiens lors de PSG/OM.
Sirigu : Une seule alerte sur tir cadré d'Alessandrini à la 30ème minute, pour le reste il a oscillé entre bonnes interventions dans les airs sur coups de pieds arrêtés et jeu au pied imprécis. Etait battu sur la tête de Gignac de la cinquième minute. Un match neutre terni par une énorme tuile sur une relance envoyée directement sur ce même Gignac après le repos, qui n'en a pas profité.
Aurier : On a senti dès les premières minutes une autorité retrouvée de la part de l'international Ivoirien, qui n'a fait que défendre en avançant tout du long du match. Il a ainsi réalisé le record d'interceptions de son équipe (7, devant le deuxième de ce classement qui en a réalisé 3, c'est dire sa performance). En confiance et très concentré, il a allié le geste à la parole tout du long du match et a énormément replacé ses coéquipiers. Un choix de tir assez moyen dans la surface, sur son pied gauche alors que l'angle était bouché à la 50ème, mais il a su être décisif plus tard, trouvant la tête de Cavani d'un centre magistral. Une prestation de haute volée et une très belle promesse pour la suite.
Thiago Silva : Au coeur d'une défense très sollicitée pendant les vingt premières minutes, le capitaine n'a pu que constater la domination marseillaise aux débuts des débats, impuissant à remettre son camp dans le bon sens. Et quand la mer s'est calmée après le départ canon des visiteurs, il a manqué de coûter cher à son camp d'un dribble raté en position basse face à Gignac, finalement sans conséquence. Un début moyen donc, jusqu'à sa première montée à la 38ème, où il allonge une superbe ouverture pour Lavezzi à 65 mètres de ses buts, et on connaît la suite avec l'ouverture du score de Lucas. Plus à l'aise en seconde période avec des Marseillais éteints et impuissants à revenir dans le match (à l'exception d'une interception manquée à la 48ème dans sa surface), il n'a pour autant pas été aussi dominant que lors des précédents matchs.
David Luiz : A subi le cours des évènements du début de match de même que son coéquipier de l'axe central, comme les autres dépassé par le surnombre des visiteurs. Défensivement, il s'est vite remis dans le sens de la marche avec de la concentration et une belle autorité au duel. S'est essayé à quelques montées pour créer des décalages lors de la première demi-heure, sans la même réussite que son compère Brésilien et il a même perdu un ballon dans une zone reculée sur l'une d'elle à la demi-heure. On retiendra sa belle copie défensive, qui confirme son très bon premier tiers de saison.
Maxwell : Gêné par la position haute de Dja Djedje tout du long, il a été bien moins en vue que dernièrement, où son apport contrastait avec celui d'Aurier. La situation a été radicalement inversée ce soir, et sans n'avoir rien eu à se reprocher, le Brésilien a été l'auteur d'un match sans éclat, en dépit d'une position moyenne très haute dans son couloir gauche passée les vingt premières minutes. Sur l'une de ses incursions dans la surface adverse à 27ème, Cavani lui enlève une offrande de Pastore alors qu'il était idéalement placé.
Verratti : Présent sur le terrain pendant une grosse heure, il a été l'auteur d'un match en deux temps. D'abord sans influence sur le jeu et incapable de souder son bloc équipe du haut de sa position de sentinelle devant la défense, il a ensuite évolué à un niveau colossal quand Paris a recommencé à mettre le pied sur le ballon. Conscient de la nécessité de se sortir de l'étouffant pressing de départ des Marseillais par des différences individuelles, il a pris des risques. Ils se sont tous avérés payants balle au pied, et l'Italien a ainsi proposé plusieurs séquences de conservation de balle de haute volée qui ont donné un grand bol d'air à son camp. Sorti grimaçant au profit de Cabaye, qui a eu le mérite de se signaler par une lourde frappe instantanée dès son entrée, puis par une roulade qui a précipité l'expulsion d'Imbula.
Pastore : Pendant dix minutes, il n'a quasiment pas touché la balle, gêné par un Imbula qui l'a efficacement pris en tenaille, et on était très loin du rayonnement exercé par l'Argentin mercredi dans cette même position contre l'APOEL. Mais progressivement, Pastore a desserré l'étau grâce à une meilleure mobilité et un jeu vers l'avant en peu de touches de balle qui a créé des différences. A l'exception de quelques gestes spectaculaires mais peu utiles, comme cette tentative ratée de sombrero contre deux Olympiens à la 21ème, il a joué juste et avec inspiration tout du long, avec en bonus une bonne implication défensive. Comme depuis le début de saison, il n'a manqué qu'un but pour parachever sa bonne prestation. Il a pourtant encore eu des situations, comme sur ce tir de près détourné par Mandanda lors de cette même minute, ou en fin de match où il n'a pas pu prendre le dessus, de la tête, sur Nkoulou face au but vide. Remplacé par Marquinhos en toute fin de match.
Matuidi : L'international français a été l'auteur d'une prestation quelconque. Il n'a pas su organiser autour de lui un pressing efficace pour enrayer les périodes de possession marseillaises du début, et quand le match s'est équilibré, il s'est peu aventuré dans le camp adverse. Avec six pertes de balle, il se signale même par le record en la matière côté parisien. A son crédit, des compensations intelligentes sur les montées des autres milieux, qui ont permis de stabiliser le bloc parisien.
Lucas : Deux tendances se confirment pour celui qui a été récemment rappelé par son sélectionneur avec la sélection brésilienne. La première, c'est qu'il est de plus en plus décisif, avec un nouveau but ce soir à la 38ème. La seconde, vérifiée sur cette même action, c'est qu'il se regarde de moins en moins jouer et s'arrache davantage pour aider son camp. Sur l'ouverture du score, il démarre avec trois mètres de retard sur son vis-à-vis au départ du centre de Lavezzi, et pourtant c'est lui qui pousse le ballon dans le but d'un tacle rageur à l'arrivée. A beaucoup couru tout du long, et il a considérablement aidé Aurier dans son couloir. Avec le ballon, même s'il gâche un contre à 3 contre 2 à 1-0 d'un tir malvenu, il s'est signalé par quelques douceurs, comme cette sublime talonnade pour Pastore en pleine surface (la passe était peut-être involontaire) ou cette belle remontée de balle à la 54ème minute.
Lavezzi : Toujours un mal fou à se mettre dans le sens du jeu, pas aidé par un premier contrôle du pied droit approximatif et qui le place en situation de vulnérabilité face au pressing adverse. Celui qui vient d'enchaîner trois titularisations en huit jours pour son retour à la compétition a encore déçu dans le jeu. Toutefois, sa prestation est sauvée par un très bon une-deux avec Cavani conclu par un centre bien placé pile entre le tacle de Fanni au départ du ballon, et Mendy qui marquait Lucas à la destination, pour le premier buteur parisien. Remplacé par Ibrahimovic à la 65ème : bonne nouvelle, le Suédois a des jambes et il a toujours faim de ballon. Auteur d'un très bon décalage à droite pour Aurier sur le second but, il a en revanche joué tous les coups à l'envers par la suite, oubliant par trois fois un Cavani idéalement placé dans la surface.
Cavani : Comme l'autre ancien Napolitain de l'équipe, celui qui s'est signalé par un but inscrit lors de chacun de ses cinq derniers matchs, au bénéfice de sa belle tête pour le 2-0 ce soir, a souffert techniquement tout du long du match. L'Uruguayen ne sera jamais un avant-centre possédant l'aisance balle au pied d'Ibrahimovic, mais ses limites pour participer à la construction font d'autant plus redouter son prochain retour sur l'aile gauche de l'attaque. Il a tout de même tordu le cou à ce postulat à au moins une occasion ce soir : il a parfaitement participé au une-deux qui a placé Lavezzi en situation de passeur décisif à la 38ème minute sur l'ouverture du score. Avec un but et une avant-dernière passe, son bilan est bon ce soir, et il aurait pu être encore meilleur s'il avait été plus servi en fin de match.
Iaro
