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Un ballon bien mal utilisé par le PSG

Publié le mardi 23 février 2021 à 13:57 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Pour mieux comprendre la défaite parisienne face à Monaco, nous avons cherché à analyser, via les statistiques, comment chaque équipe avait utilisé le ballon ce dimanche. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que de grosses différences ont pu être mises en évidence. Explications.

Deux fois moins de ballons joués pour Monaco mais autant dans la surface que le PSG

Avec 986 ballons joués, le PSG a failli battre son record de la saison sur un match. Il n’a fait « mieux » que face à Lens lors de la première journée de la saison (1 086). C’est près de 20 % de plus que sa moyenne de la saison (832). Et cela génère un taux de possession de 74.7 %, seulement battu face à Lens et Nîmes.

La question est de savoir ce que le PSG a fait de cette possession gargantuesque. Les Monégasques, avec seulement 443 ballons, soit plus de deux fois moins que le PSG, sont allés aussi souvent dans la surface adverse. Le site fbref.com comptabilise en effet 18 touches pour le PSG dans la surface adverse contre 17 pour Monaco.

Cela signifie que moins de 2 % des ballons joués par le PSG se sont conclus dans les 18 mètres, c’est moitié moins que d’habitude.

Les Monégasques ont donc été souvent capables de mener leurs actions jusqu’au but adverse. Leur objectif était de faire mal chaque fois qu’ils récupéraient le ballon et de terminer le plus souvent possible dans la surface.

A l’inverse, Paris a monopolisé le ballon au milieu de terrain sans réellement déstabiliser le bloc adverbe, faute de rythme et de percussion suffisants.

La « heatmap » ci-dessus, avec son extrême concentration de rouge au milieu du terrain, traduit bien la monopolisation du ballon par les coéquipiers de Paredes mais aussi l’incapacité à trouver les attaquants ou des joueurs dans la surface. 

Manque de jeu long et vers l’avant côté parisien

Les statistiques relatives aux passes sont très représentatives des philosophies de jeu différentes des deux équipes lors de cette rencontre.

L’indicateur le plus parlant est celui relatif à la progression du ballon par la passe : 36 % des mètres parcourus par le ballon lors des passes monégasques ont permis de gagner du terrain, contre seulement 27 % pour le PSG.

Les Parisiens, qui tournent habituellement à 31 %, ont eu plus de mal qu’à l’accoutumée à jouer vers l’avant, tant le bloc monégasque était bien organisé et empêchait les passes dangereuses. Seul Marquinhos, par son jeu long (9 sur 10 dans cet exercice), arrivait parfois à renverser un peu le jeu. Paredes, qui restait par exemple sur un match de championnat face à Nice avec 789 mètres gagnés par la passe, n’a pu faire mieux que 484 cette fois-ci.

On constate aussi qu’Herrera a eu du mal à créer ce liant entre le milieu et l’attaque, puisqu’il n’a fait gagner que 91 mètres par la passe. A titre de comparaison, Verratti a gagné le double de distance avec moins de temps de jeu (il a remplacé l’Espagnol à la 55e).

Ce taux de 27 % traduit à la fois le jeu de possession parisien qui cherche la faille en redoublant de passes, mais aussi les difficultés à trouver de la verticalité, faute de solutions claires devant le porteur. La faute à qui ? Au quadrillage du terrain par les Monégasques d’une part, capables à la fois de cadrer leur adversaire en possession du ballon et de resserrer le bloc empêchant ainsi toute profondeur, mais aussi au manque de mouvement des Parisiens, peu mobiles, peu disponibles pour le porteur. Mbappé a systématiquement demandé le ballon dans les pieds et Icardi a été introuvable (15 ballons touchés).

Cela se traduit par ces chiffres de possession et de passes réussies très élevées (90 %) mais parce que tentées avec une prise de risque minimum. Hormis Marquinhos, le jeu long a par exemple été ignoré. Les passes longues ne représentent en effet que 4 % des passes parisiennes.

C’est tout l’inverse côté Monégasque : du jeu long, des prises de risques, des passes vers l’avant.

 

PSG

Monaco

Nombre de passes

794

264

Taux de passes réussies

90,4%

70,8%

Passes vers l'avant (en mètres parcourus)

27%

36%

Part des passes longues

4%

22%

 

Les hommes de Kovac avaient pour mission de faire mal dès le ballon récupéré et donc de privilégier le jeu direct. On le voit avec le taux de passes vers l’avant et le taux de passes longues (un des plus hauts pour un adversaire du PSG cette saison). On a notamment vu ce jeu long à l’œuvre sur les deux buts avec un reversement pour Aguilar trouvé au second poteau sur le premier et un long ballon dans la boite pour Maripan sur le second.

Le revers la médaille pour les Monégasques, c’est le déchet que cela génère. Car cette prise de risque entraîne forcément un taux de réussite moindre que l’on retrouve d’une part dans les passes ratées (près de 30 %), mais aussi dans le taux de ballons perdus (26 %) bien supérieur à celui des Parisiens (14 %).

Même s’il faut pondérer l’analyse en prenant en compte que c’est le gardien Lecomte qui a réalisé le plus de passes côté monégasque, l’écart des indicateurs relatifs aux passes reste important.

Moins de tirs pour Monaco mais dans de meilleures positions

Paris n’a subi que 5 tirs, soit son total le plus faible de la saison (à égalité avec Marseille, Nîmes et Montpellier) et en a réalisé 10. Deux fois plus de tirs pour le PSG donc mais des tirs deux fois moins dangereux que ceux de Monaco. La probabilité que chaque tir génère un but est en effet beaucoup plus forte chez les Rouge et Blanc puis que le ratio expected goal/tir est de 0.21 pour Monaco contre 0.1 pour Paris.

L’explication : deux des cinq tirs monégasques ont été pris dans les 6 mètres parisiens (le but de Diop et la tête de Volland à la 61e) alors qu’au contraire, le PSG a pris la moitié de ses tirs de l’extérieur de la surface (5/10). Les deux seuls matches où Paris avait pris la majorité de ses tirs de loin sont Lens (défaite 1-0) et Rennes (victoire 3-0).

Le ratio moyen des adversaires du PSG cette saison est de 0.1. Les Monégasques ont donc su trouver des positions de tirs beaucoup plus avantageuses. A l’inverse, le PSG, dont le ratio moyen habituel est de 0.15, n’a pas su mettre ses attaquants dans de bonnes conditions (0 tir pour Mbappé, 1 pour Icardi).

Et qui dit positions avantageuses, dit précision plus importante : les Monégasques ont cadré 60 % de leurs tirs (3/5) contre seulement 10 % pour les Parisiens (uniquement la tête de Kean). Le taux de précision des adversaires du PSG jusque-là était de 30 %.

Un ballon, mais deux équipes qui l'utilisent bien différemment

A travers ces trois séries d’indicateurs, ceux des tirs, des ballons joués et des passes, nous avons essayé de mettre en évidence combien l’utilisation du ballon fut différente entre les deux équipes dimanche soir. Avec de la prise de risque et de l’efficacité pour les hommes de Kovac, et de la prudence et de l’impuissance côté PSG.


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