Après un match intense mais frustrant de par le résultat final et les occasions ratées, c'est un Luis Enrique pourtant plutôt satisfait du contenu qui s'est présenté en conférence de presse. Il a été question de la partie, évidemment, avec un point sur Barcola ou Marquinhos, mais aussi de l'approche générale et de la suite. Voici ses propos complets, retranscrits et traduits par nos soins.
Est-ce que vous êtes frustré après ce match nul ?
« Frustré ? Pourquoi ? Il n'y a rien de fustrant. Je pense que ça a été un match très intense, très différent. Nous savions le type de match que l'Athletic et les fans allaient faire. Je pense qu'on a bien fait le boulot. On a démarré le match de manière claire et précise, avec beaucoup de difficultés parce qu'ils ont pressé très bien. Mais en deuxième mi-temps, ça a été différent. On a surmonté leur pressing et je pense qu'on aurait pu gagner cet match parce qu'on a créé beaucoup d'occasions. Mais Unai Simon a été le meilleur joueur sur le terrain.
« Il va falloir gagner encore plus de points pour se classer dans les huit premiers »
Incroyable l'ambiance, comme je le savais. Le pressing de l'Athletic durant tout le match a été de très haut niveau, ils méritent plus de points que ce qu'ils ont mais c'est comme ça le football, il n'y a pas de frustration. Pour nous, c'est un petit peu dommage parce que le groupe est très serré. Il va falloir gagner encore plus de points pour se classer dans les huit premiers. »
Vous avez dit que l'ambiance était incroyable. Est-ce que vous pensez que vos joueurs ont été un peu gênés par cette ambiance ?
« 0-0, c'est un résultat moche »
« L'ambiance a été, comme nous le pensions, incroyable. C'est beau de jouer dans cette ambiance. Je pense qu'on a profité de cette ambiance pour montrer le type d'équipe que nous sommes et pour les deux équipes, sans aucun doute, la pire chose de cette soirée, c'est le résultat. 0-0, c'est un résultat moche parce que les deux équipes ont créé des occasions et et on aurait pu voir un résultat différent. »
Par rapport au contenu de la rencontre, est-ce que vous estimez que c'est un match qui va vous servir dans la construction de votre saison parce qu'il y a eu beaucoup d'intensité en face mise par Bilbao ? Est-ce que c'est un bon moyen de juger votre équipe à l'instant T ?
« En tant qu'équipe, on est beaucoup mieux que l'année dernière »
« Je pense qu'on juge notre équipe tous les jours, à tous les matchs, à tous les moments. Je pense qu'il faut savoir qu'après ce début de saison très particulier parce qu'on n'a pas pu jouer avec tous les joueurs, je suis très excité, très motivé à récupérer tous les joueurs pour penser à jouer la deuxième mi-temps (de la saison) après Noël avec toute l'équipe. Mais je suis très content de ce que j'ai vu pendant ces derniers mois parce qu'ils sont des joueurs qui ont montré qu'on a le niveau. En tant qu'équipe, on est beaucoup mieux que l'année dernière et vous ne devez pas oublier que nous avons gagné la Champions League. Nous sommes les actuels champions, donc positifs et optimistes pour l'avenir. »
Marquinhos est sorti à la mi-temps, pour quelle raison ?
« Je ne sais pas quel est son problème, rien de grave, mais il faut attendre demain pour savoir quel est le problème. »
Quel regard portez-vous sur la prestation de Bradley Barcola ? On vous a vu après son occasion énervé parce qu'il avait raté avec la transversale. Est-ce que vous retenez cette occasion ratée ou la demi-heure où il a été plutôt performant ?
« Je pense qu'on a eu deux ou trois occasions claires où, normalement, quand tu as cette opportunité et qu'il y a un coéquipier mieux positionné... Mais c'est assez facile de voir de l'extérieur, comme entraîneur ou comme supporter. La chose plus difficile pour un joueur, c'est de voir à cette vitesse, à cette vitesse, les coéquipiers mieux positionnés. Rien de plus, c'est normal. C'est une manière en tant qu'entraîneur de montrer et de libérer mon énergie, mais rien. Je pense qu'avec Barcola, Kvara, Senny Mayulu, après Gonçalo, Desiré Doué, tous les attaquants ont montré leur niveau et on a créé beaucoup de situations pour marquer un but. »
Est-ce que le manque d'efficacité offensive de votre équipe justifierait des recrutements lors du mercato d'hiver, selon vous ?
« (il rigole) Vous êtes motivé par le mercato, toujours ! Bien sûr, nous sommes ouverts à tout. Ouverts à recruter ou avoir quelques possibilités. Manquer d'efficacité, non ! Ça a été parce que le gardien Unai Simon a été incroyable, il a été nommé meilleur joueur du match, et ça signifie qu'on a mérité, je pense, la victoire. Sans aucun doute, le match de l'Athletic a été de très haut niveau et ils ont pu gagner, parce qu'ils ont eu quelques occasions aussi, mais je pense que, sur la balance du match, on a mérité de le gagner. »
La suite de la conférence de presse se passe en espagnol
Tout au long de cette année, la saison dernière, le PSG a été l'équipe qui a le mieux résisté à la pression offensive des équipes adverses. C'était impressionnant. Cependant, ils ont eu beaucoup de mal en première mi-temps aujourd'hui. Qu'avez-vous dit aux joueurs pour qu'ils jouent mieux et puissent sortir de la pression de l'Atlético en deuxième mi-temps ?
« Normalement, je ne dis jamais ce que je dis aux joueurs, mais... »
« Normalement, je ne dis jamais ce que je dis aux joueurs, car je ne pense pas que ce soit nécessaire. C'est intéressant pour vous, mais pas pour moi. Mais bon, je vais vous dire ce que je leur ai dit avant et pendant la mi-temps.
Avant le match, le message le plus clair était le suivant : si un joueur est déconcentré aujourd'hui, ils nous écraseront. Sans aucun doute. Cela ne s'est pas produit et mes joueurs ont été à la hauteur. Et la différence entre la première et la deuxième mi-temps, parce que nous avons mieux joué, n'a rien à voir avec ce que j'ai dit, à savoir qu'ils allaient ralentir le rythme parce qu'il est impossible de jouer 90 minutes à ce rythme et à cette intensité. Je pense que si nous parvenons à agrandir le terrain et à profiter des espaces pour sortir, nous allons leur créer des problèmes et il y a eu 30 minutes de cette deuxième mi-temps où nous avons été supérieurs et où nous avons créé des occasions.
Mais c'est le football et, dans les 10 dernières minutes, ils sont revenus dans le match. San Mamés s'est encore plus motivé et a aidé son équipe dans ces 10 dernières minutes et là, nous avons même pu perdre le match. Donc, bravo à mes joueurs, match très complet. Et le seul regret que j'ai, c'est que dans un groupe aussi compliqué et disputé que le nôtre, et avec les points dont nous allons avoir besoin pour nous classer parmi les huit premiers, il aurait été vital de gagner aujourd'hui. »
Tu as mentionné à plusieurs reprises le match qu'a fait Unai Simón, qui, grâce à son talent et à la confiance que lui ont accordée les entraîneurs qu'il a eus ici, est arrivé là où il est aujourd'hui. Mais aussi grâce à toi, qui lui as donné sa chance à l'époque. Qu'as-tu pensé de ce match et que lui as-tu dit à la fin du match lorsque vous vous êtes retrouvés ?
« Eh bien, Unai, je lui veux beaucoup de bien. Vous vous souvenez des critiques que j'ai essuyées de la part de la presse lorsque je l'ai titularisé (en équipe d'Espagne) alors qu'il était troisième gardien ? Personne ne s'en souvient, mais moi oui. Quoi qu'il en soit, je suis ravi, il le mérite, c'est un garçon formidable, un footballeur de très haut niveau. Nous avons pris un risque en le nommant troisième gardien, personne ne s'y attendait, mais je pense qu'il a largement prouvé qu'il méritait vu le niveau qu'il a atteint. Sans aucun doute, le top niveau, pour jouer dans n'importe quelle équipe du monde. Et je suis très heureux, je lui ai dit à la fin du match : "Bon sang, tu dois faire ton meilleur match contre moi, je ne te convoquerai plus !" »
