Article
50 pensées rapides sur PSG/Arsenal (2-1)
Le PSG est en finale de la Ligue des Champions après avoir dominé Arsenal au match retour (2-1) comme à l'aller (1-0). Retour sur ce PSG/Arsenal en 50 pensées rapides, à propos du match, de l'adversaire, des joueurs ou encore de l'ambiance.

- Le PSG est finaliste de la Ligue des Champions et cela a une saveur bien différente de 2020, plus juste et plus forte, sans pour autant dénigrer cette parenthèse enchantée que fut le mois d'août 2020.
- L'histoire retiendra que le PSG s'est qualifié en signant ce qui est probablement son plus mauvais match de la phase éliminatoire, malgré la victoire.
- Signer un match aussi moyen et malgré tout gagner dit également beaucoup de choses sur l'écart entre les deux équipes à beaucoup de niveaux. Paris est une équipe mûre pour les derniers tours de Champions League, Arsenal pas encore.
- Il faut malgré tout reconnaître aux Gunners d'avoir empêché le PSG de jouer comme il sait le faire, gagnant même la bataille de la possession et l'empêchant régulièrement de ressortir depuis l'arrière. Même Liverpool n'a pas aussi bien réussi à empêcher le PSG d'être lui-même.
- Après le retour catastrophique à Villa Park et ce mercredi très emprunté, Marquinhos ne pourra pas se permettre un troisième match aussi fébrile en défense centrale en finale face à une équipe dont l'attaque repose énormément sur son duo Thuram/Martinez.

- Donnarumma a sauvé deux fois son équipe à la 9e minute, d'abord en réussissant un arrêt tout bonnement hallucinant sur la reprise d'Odegaard puis en restant au sol pour une prétendue blessure pendant plusieurs minutes. De quoi faire redescendre la frénésie d'Arsenal et permettre à son équipe de se remobiliser.
- Le PSG a régulièrement eu du mal à gérer ses sentiments collectifs. Lorsque le pressing anglais était enfin éliminé, les Parisiens ont trop souvent perdu leurs repères entre ceux qui voulaient jouer les contres à fond et ceux qui voulaient au contraire faire redescendre le tempo du match. D'où des incompréhensions et des ballons perdus bêtement.
- Arsenal est devenu la caricature de l'équipe forte sur coups de pieds arrêtés avec ses longues touches et ses coup-francs joués dans la boîte. Pour au final un résultat assez quelconque.
- Le but de Fabian Ruiz est probablement le moment le plus décisif de cette demi-finale, tant il fait basculer la confrontation très en faveur de Paris alors qu'Arsenal avait signé un excellent début. Un but qui casse le moral adverse et gonfle celui des Parisiens.
- Thomas Partey devait tout changer pour Arsenal, il a effectivement tout changé : les touches longues se sont rajoutées à l'arsenal des coups de pieds arrêtés et le Ghanéen a été plus vu en train de prendre de l'élan sur le bord du terrain pour lancer des ogives qu'en train de briller au milieu.
- Il faut reconnaître à Arsenal la qualité exceptionnelle du pressing dans leur temps fort initial. Jamais le PSG n'avait été autant en difficulté pour sortir le ballon cette saison, et encore moins à domicile. La première période a d'ailleurs un peu ressemblé à celle d'octobre dernier et l'absence de Dembélé au cours du jeu s'est fortement faite ressentir. Quand Paris souffre et que Vitinha est neutralisé, il est le relais axial le plus évident.
- Dans le plan de jeu des Gunners, Vitinha avait été particulièrement visé et les visiteurs ont réussi à totalement faire disparaître la sentinelle parisienne du jeu, ce qui n'est pas une mince affaire. L'Inter ne fera pas pareil en finale, car cela oblige à jouer très haut sur le terrain, mais Arteta a réussi une brillante adaptation tactique sur ce point par rapport au match aller.
- Au cours de la première demi-heure très à l'avantage des Londoniens, les Parisiens ont finalement été les plus dangereux avec un poteau de Kvaratskhelia, un but de Fabian Ruiz et des frappes dans des positions très avantageuses. Mais c'est bien Donnarumma qui a sorti les arrêts les plus impressionnants.
- Achraf Hakimi et Nuno Mendes ont franchement souffert dans les un-contre-un ce mercredi soir mais il faut souligner leur abnégation, s'arrachant à chaque fois pour revenir et gêner.
- Comme au match aller où le calcul avait été faussé par l'occasion de Martinelli très dure à mettre car aérienne mais pourtant valorisée à 0,8xG, les Expected Goals ne disent pas tout du match. Ils sont très en faveur d'Arsenal, notamment grâce au but et au loupé de Saka dans la foulée, mais Arsenal a surtout raté beaucoup le cadre quand Paris a été dangereux avec des frappes de faible valeur mais bien placées. La stat des PSxG semble donc plus pertinente :
- Lors de la demi-finale de la saison passée contre Dortmund, Fabian Ruiz avait déjà été l'un des meilleurs Parisiens dans le jeu, ce que l'entraîneur du BVB Edin Terzic avait signalé après coup, mais ses loupés face au but avaient gâché ses matches. Cette fois-ci, il n'y a eu aucun loupé.
- A l'heure de jeu et avant même l'enchaînement du penalty et du deuxième but parisien, Arsenal semblait déjà totalement sur un fil, très entamé physiquement, et n'avait d'ailleurs pas réussi à refaire le même début qu'en première période. Le PSG a véritablement donné un second souffle aux Londoniens en offrant ce but du 2-1.
- Mais que mange Achraf Hakimi avant les matches pour avoir une énergie pareille ?
- Oui, notre coeur s'est arrêté lorsque l'arbitre est parti vérifier un éventuel penalty, avec des images de Kimpembe qui remontent en tête.
- Outre Ousmane Dembélé et ses 8 buts, le PSG a pu compter en Champions League sur pas moins de sept buts de ses deux arrières latéraux (plus un contre-son-camp provoqué), un total absolument énorme qui dit aussi beaucoup de l'animation offensive très libre du PSG.

- Le PSG est l'équipe qui a pris le moins de buts sur les demi-finales, un seul, et cela tient autant à la bonne tenue défensive de l'aller qu'aux immenses performances de Gianluigi Donnarumma lors des deux matches.
- A l'exception de Mbappé 2021/2022, un joueur du PSG a-t-il déjà réalisé une meilleure saison en cours de négociations pour une prolongation que Gianluigi Donnarumma ?
- Vitinha a tiré son penalty exactement comme à Anfield, négligeant probablement un peu trop à quel point les clubs anglais sont avancés dans l'étude des données sur ce point. David Raya désespère régulièrement les fans d'Arsenal dans l'exercice du penalty mais il n'a eu qu'à suivre les consignes données pour repousser le tir du Portugais.
- Luis Enrique a eu l'intelligence de ne pas s'entêter dans son choix initial de mettre Barcola dans l'axe et Doué à droite. Au bout d'un quart d'heure à peine, les deux attaquants avaient inversé, de façon assez logique.
- Heureusement que le PSG a eu le score en sa faveur du début à la fin de la partie car Ousmane Dembélé était tout de même très loin d'être à 100% sur le peu qu'il a joué.

- La capacité de Kvaratskhelia à bonifier pratiquement chaque ballon en attaque est précieuse. Que ce soit par son talent balle au pied, son énergie ou sa volonté d'aller toujours de l'avant, le Géorgien parvient à obtenir quelque chose de presque chaque ballon touché.
- La confiance de Bradley Barcola devant le but n'est malheureusement pas revenue malgré le but du week-end dernier à Strasbourg. Mais outre la confiance, l'attaquant parisien doit aussi travailler tant son rapport au but est parfois peu naturel, avec des choix absolument pas logiques au moment de vérité.
- Le but de Fabian Ruiz était probablement l'occasion la moins franche de la première période, c'est pourtant la seule qui a fini au fond des filets. Une histoire de talent, de chance et de pied de nez aux analytics.
- Dans ce rôle axial que Dembélé interprète si bien, Désiré Doué a aussi eu des instants brillants. En première période, ses percées balle au pied ont fait un bien fou à son équipe.
- Kvaratskhelia ne sera probablement jamais un ailier totalement fait pour la rugueuse Ligue 1, mais quel formidable joueur de Champions League il est.

- Si William Saliba veut quitter Arsenal un jour, qu'il n'hésite vraiment pas à faire un arrêt à Paris pour tester une association avec Pacho. Comme ça, juste pour voir.
- Mikel Merino titulaire face au PSG, c'est quatre matches, quatre défaites et des exhibitions de son concurrent en sélection Fabian Ruiz en prime. Vivement la prochaine rencontre.
- Que le jeu placé d'Arsenal est faiblard tout de même, à l'exception du généreux Bukayo Saka qui porte littéralement l'animation offensive sur ses épaules.
- La frappe de Martin Odegaard à la 9e minute n'est pas sans rappeler celle de Bernardo Silva avec Monaco en janvier 2017, lorsque l'ASM avait arraché le nul au Parc (1-1). Areola n'avait pas bougé, Donnarumma a sorti un arrêt colossal.
- Mikel Arteta était parti du PSG en pleurant en juin 2002, il repart du Parc des Princes en pleurant en 2025, mais il est bien le seul à être triste cette fois-ci. Le joueur avait laissé un souvenir fabuleux, l'entraîneur passe pour un mauvais perdant.
- Le football avance dans le bon sens à chaque duel aérien que João Neves gagne face à Mikel Merino.
- La façon dont le PSG a essoré la Premier League de façon clinique et méthodique devrait peut-être ouvrir les yeux à cette dernière sur le football qui se joue dans le reste de l'Europe.
- Nicolas Jover, des combinaisons petit train façon chenille de Guy Lacombe, des touches longues dignes du Stoke City de Tony Pulis et un cirque pas possible à chaque fois pour finalement prendre un but sur un second ballon avec un Parisien tout seul aux 18m, t'en penses quoi de ta carrière ?
- Outre l'horrible saison en cours, il doit être particulièrement pénible d'être un supporter du Milan AC et de devoir choisir en finale entre Donnarumma et l'Inter Milan.
- Voir Willian Pacho être aussi fort individuellement alors qu'il était pourtant entouré par Marquinhos, Nuno Mendes et Vitinha, soit les trois moins bons Parisiens, dit pas mal de choses de la capacité de résilience de l'Equatorien.

- Après avoir été autant en difficulté à Strasbourg, il était improbable de voir Lucas Hernandez entrer en jeu et les premières minutes ont été compliquées. Mais Diego Simeone a probablement applaudi devant sa télé quand il a vu son ancien protégé balancer Saka avant le duel puis récupérer la faute et le carton d'énervement de l'Anglais.
- Comme à l'aller, Luis Enrique n'a fait que trois changements et n'a d'ailleurs utilisé que 15 joueurs sur la double confrontation, confirmant que les derniers tours de Coupe d'Europe se jouent avec des effectifs restreints.
- La campagne de Champions League de Donnarumma est digne des meilleures de Bernard Lama ou Keylor Navas. Il est donc normal qu'il soit le troisième gardien parisien à jouer une finale de Coupe d'Europe.
- Meilleur milieu parisien lors du match perdu en octobre à Arsenal (0-2), Zaïre-Emery n'a joué que la dernière minute du temps réglementaire du match aller et les arrêts de jeu qui ont suivi sur la double confrontation. C'est dire à quel point le trio Neves/Vitinha/Ruiz s'est imposé et à quel point Luis Enrique a confiance en eux. Ce mercredi, Vitinha n'est même pas sorti malgré un match pourtant très compliqué.
- Le futur stade du PSG devra être sacrément réussi pour supplanter l'irremplaçable Parc des Princes du 24 Rue du Commandant Guilbaud.
- Le PSG a d'ores et déjà gagné plus de matches lors de la phase éliminatoire que lors de la phase de championnat de la Champions League : six victoires en huit matches contre quatre victoires et un nul en huit parties.
- 1995 avait été face au Milan AC une demi-finale d'apprentissage, 2021 face à City un pétard mouillé qui n'avait duré qu'une mi-temps, 2024 face à Dortmund une frustration immense, 2025 est enfin une demi-finale de patron du PSG.
- Heureuses les personnes qui étaient au Parc des Princes et ont pu profiter de la joie au coup de sifflet final plutôt que des bande-annonces de Canal+ pour du rugby ou des séries TV. Vraiment à cet instant, on avait très envie de savoir quelle affiche du Top 14 entre deux sous-préfectures de province allait être diffusée dimanche soir.
- Luis Enrique semble vivre une histoire totalement fusionnelle avec le public parisien, lui qui a pourtant joué dans deux des plus grands clubs du monde puis coaché l'un d'eux jusqu'au sommet. A chaque interview, l'entraîneur du PSG a une pensée ou un mot pour les supporters et les remercie pour leur soutien.
- Malgré toutes nos superstitions toutes plus débiles les unes que les autres, le PSG est en finale de la Ligue des Champions uniquement car il a été meilleur qu'Arsenal et tous les adversaires croisés. Est-ce que vous devez arrêter pour autant ? Sûrement pas.

Cet article vous a plu ? Partagez le :