Arteta, Dembélé, les clés du match, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant PSG/Arsenal
Publié le mardi 6 mai 2025 à 16:00
par Jean Chemarin
C'est un Luis Enrique serein et confiant qui s'est présenté en conférence de presse à la veille de la demi-finale retour PSG/Arsenal de ce mercredi soir. L'entraîneur espagnol a diffusé de la confiance, mais a prévenu que le match de demain serait totalement différent de l'aller. Luis Enrique a également confirmé qu'Ousmane Dembélé était disponible, sans garantir sa titularisation. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Est-ce que vous vous aidez du souvenir de la demi-finale un peu frustrante de l'an dernier pour mieux aborder ce rendez-vous de demain ?
« Non. Je n'utilise rien de particulier. Il s'agit de vivre une soirée spéciale, comme le sera le match de demain, comme nous l'avons fait jusqu'à maintenant. Je crois que c'est ça l'état d'esprit que doit avoir l'équipe. Nous sommes là parce que nous l'avons mérité. Nous avons gagné ce droit par rapport à tout ce que nous avons fait au fil de la saison. C'est mérité et maintenant il faut jouer le match retour. Nous avons gagné ce premier match et maintenant l'objectif est de gagner le deuxième match. »
C'est le retour demain de Mikel Arteta au Parc des Princes. Vous l'avez connu joueur, il est désormais entraîneur. Quel regard portez-vous sur l'évolution et la personne de Mikel Arteta ?
« Le match aller a été compliqué, le retour le sera aussi »
« J'ai eu la chance de connaître Mikel quand j'étais joueur. Il était alors très jeune. Nous étions ensemble au Barça et je conserve de lui le souvenir d'une personne avec un gros caractère, de la personnalité. C'est un grand entraîneur et nous avons pu le voir à Arsenal, une équipe avec une évolution très clairement positive, qui a amélioré de nombreux aspects de son jeu. Je lui souhaite évidemment le meilleur, mais pas pour le match de demain. Je pense que c'est évident que le match sera complexe et que ce sera une double confrontation complexe puisque le match aller a été compliqué. Le match retour le sera aussi. »
Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir construit cette année une équipe qui vous ressemble mieux ? Est-ce qu'elle vous donne un peu plus confiance qu'il y a un an avant la demi-finale retour contre Dortmund ?
« Je crois que nous avons parlé de cela même avant la demi-finale. C'est normal dans un processus de construction d'une équipe que la première année il y ait encore des choses à observer, à saisir, à analyser. La deuxième année est une année de croissance plus claire en terme footballistique, mais aussi en terme de confiance en tes propres ressources. Et je crois que notre objectif dans les années qui viennent sera encore de s'améliorer et d'améliorer ce processus et cette équipe. Et en ce sens, je pense que nous vivons une grande évolution et que nous désirons continuer de brûler des étapes et d'améliorer les résultats de la saison dernière. »
Est-ce que votre milieu de terrain aura constitué votre principale réussite cette saison ?
« Nous ne calculons jamais avant un match, même si on a un petit avantage »
« Sincèrement, je ne crois pas qu'il y ait une seule ligne de l'équipe supérieure aux autres. Je dirais même que c'est l'une des grandeurs de ce PSG. Indépendamment des joueurs qui manquent, l'équipe est clairement compétente pour être compétitive, quel que soit le match. Nous ne sommes pas une équipe qui calcule. On essaye toujours de répéter un même mécanisme de match, que ce soit au Parc des Princes ou à l'extérieur. Et c'est quelque chose qui n'est pas très facile. On ne le voit pas souvent, ce n'est pas facile à faire. Cela demande une équipe avec un état d'esprit, un caractère et des principes très clairs. Nous ne calculons jamais avant un match, même si on a un petit avantage comme c'est le cas ici, ou comme c'était le cas contre Brest, où on avait déjà 3 buts d'avance avant le retour. On ne calcule rien. Demain, le match sera difficile. C'est une demi-finale de Ligue des champions contre Arsenal, qui pour l'instant a un but à rattraper. Donc bien sûr que c'est compliqué sur le papier, mais nous allons essayer de répéter ce que nous faisons au jour le jour, ce que nous avons fait depuis le premier jour. Nous allons répéter les mêmes aspects : être agressif, avoir de la personnalité avec le ballon. Ce sont des aspects du jeu que nous essayons de répéter constamment. Avec la qualité de joueurs dont je dispose, je vois ça comme un avantage et en ce sens, je suis très content de ce que je vois. »
Comment va Ousmane Dembélé ? Il s'est entraîné depuis deux jours avec le groupe, comment est-ce que vous l'avez trouvé ? Est-ce qu'il va pouvoir postuler pour une place de titulaire demain ?
« Cela fait deux jours qu'il s'entraîne avec le groupe. Vous avez pu le voir lors de l'entraînement qui est ouvert au public et oui, il sera disponible demain. »
On sent une évolution du grand public vis-à-vis du PSG, au-delà de Paris. En France historiquement, c'est le club de la capitale donc il n'y a pas forcément une adhésion dans toute la France. Les choses sont un petit peu en train d'évoluer. On sent que c'est aussi lié à votre travail, avec plus de collectif, moins de stars, mais aussi votre personnalité, le fait de vous voir très ouvert avec les supporters, de venir au Campus en vélo. C'est une image un petit peu moins bling bling du PSG, une image un petit peu plus ouverte. Est-ce que c'est quelque chose qui vous fait plaisir ? Est-ce que vous le ressentez et est-ce que pour vous c'est une satisfaction ?
« Le football est avant tout un spectacle »
« Le vélo, c'est seulement 9 kilomètres entre le Campus et chez moi donc je n'ai pas beaucoup de mérite. C'est surtout que ça me permet de m'aérer l'esprit. Mais au fil de la saison et même la saison dernière, l'équipe a reçu beaucoup d'éloges du fait de sa manière de jouer, de sa manière de se comporter en compétition. Et ça a été l'un de mes objectifs depuis le premier jour : offrir à nos supporters une manière de jouer qui soit très attractive, offensive, leur offrir un spectacle parce que le football est avant tout un spectacle. Les gens payent une entrée, comme pour aller au cinéma ou au théâtre. Le football, c'est la même chose et je crois que nous avons réussi cela. Il y a des éloges de nos supporters, et c'est clairement notre objectif, mais il y a aussi des éloges d'autres personnes du monde du football liés à notre manière de jouer. C'est merveilleux. Nous sommes ravis de cela. C'est quelque chose de très positif parce qu'au final c'est un sport et dans le sport, ce qui est le plus important, ce sont les valeurs. Donc oui, c'est probablement le meilleur éloge que nous puissions recevoir. »
On parle beaucoup d'Ousmane Dembélé comme d'un joueur instinctif et virevoltant, mais on met un peu moins en avant sa science du jeu, sa compréhension du jeu. Est-ce que c'est un aspect qu'on sous-estime chez lui et est-ce que vous parlez souvent avec lui de l'aspect tactique ou de ce côté vraiment purement lié au jeu ?
« Ousmane Dembélé a un passé footballistique très clair. Je crois qu'il a tiré profit de ses passages dans différents clubs avec différentes manières de jouer et bien sûr que l'expérience à Barcelone lui a été très utile. Simplement parce qu'il a vécu auprès de joueurs de très haut niveau durant des années avec une philosophie de jeu qui est très semblable à celle que nous tentons de transmettre ici. Oui, avec Ousmane je parle de beaucoup de choses, plus particulièrement quand il y a un changement dans les espaces libres selon les matches. L'un de nos objectifs, bien sûr, c'est de trouver nos meilleurs joueurs, les joueurs qui déséquilibrent le plus l'adversaire, de les trouver le plus souvent possible. Cela dépend des matches, des adversaires, c'est quelque chose qui change et moi j'aime beaucoup partager cela avec mes joueurs. »
Ce soir, il y a l'autre demi-finale entre l'Inter Milan et le Barça. Est-ce que vous avez un favori et est-ce que vous avez une préférence en vue d'une éventuelle finale ?
« Ça y est, je transpire rien qu'en pensant à cette demi-finale, celle de ce soir, même pas celle de demain (sourire). Plus sérieusement, j'ai seulement un objectif pour les demi-finales, que le PSG y soit et se qualifie pour la finale. Pour le reste, il se passera ce qui doit se passer. Si nous arrivons en finale, c'est bien et si ce n'est pas le cas, nous souhaiterons le meilleur aux autres adversaires. Mais bien sûr que j'ai un passé, un passé dont je suis très fier et cet amour que j'ai pour le FC Barcelone ne disparaîtra jamais. »
Quelle va être la clé selon vous de cette demi-finale retour face à Arsenal ?
« Rester fidèles à nos idées qui nous ont mené jusque-là »
« C'est une très bonne question parce que je ne le sais pas. Il y a beaucoup de clés potentielles, mais je crois qu'à travers notre manière de jouer, nous allons devoir montrer de la confiance. Nous connaissons tous l'ambiance qu'il y a ces soirs-là avec nos supporters au Parc des Princes. Nous devons tenter de leur rendre leur confiance à travers nos efforts et de l'intelligence émotionnelle, c'est-à-dire savoir que le match va avoir des phases dans lesquelles nous allons forcément souffrir parce que l'adversaire n'a pas un résultat favorable. Donc comme à l'aller, ça va être un match assez équilibré. Il va y avoir des détails qu'on va pouvoir contrôler et je pense qu'il faut se rapprocher au maximum de la performance du match aller pour avoir du succès au retour, mais surtout rester fidèles à nos idées qui nous ont mené jusque-là. »
Quand vous étiez à Barcelone, vous aviez dit qu'il vous suffisait de rentrer dans le vestiaire et de dire "abracadabra" pour que la magie opère. Ici, il y a un travail plus collectif. Est-ce que l'impact de l'entraîneur sur une équipe est exagéré selon vous ?
« C'est évident que tous les entraîneurs de toutes les équipes ont un impact sur leurs joueurs et sur leur équipe en fonction de ce qu'ils tentent de transmettre. Moi dans toute ma carrière, j'ai essayé de dire, surtout dans les grandes équipes où il y a beaucoup de pression, que j'avais un niveau de joueurs excellent, très haut, et dans chaque club j'essaie d'apporter une amélioration en termes individuel et collectif et je ne change jamais ma manière de gérer une équipe, que le joueur soit très connu ou moins. Mon travail consiste toujours à faire en sorte que les joueurs montrent leur meilleure version, en tant qu'individualité mais aussi en tant que collectif. »
Pour revenir sur les clés de la rencontre, est-ce que la gestion des transitions sera importante ? Arsenal va devoir forcément se découvrir et il y aura des espaces.
« Cela n'aura rien à voir avec le match aller »
« C'est évident que le résultat va conditionner des choses. Les matches retour ne ressemblent jamais aux matchs aller, il y a un résultat qui conditionne l'ensemble, surtout quand le résultat n'est pas un match nul à l'aller. Dans une finale, c'es la même chose, le résultat conditionne l'attitude des équipes, ce qui veut dire que demain le match peut pencher d'un côté ou de l'autre. Que devons-nous faire en tant qu'équipe ? Nous appuyer sur l'idée que nous n'allons pas spéculer, que nous allons rentrer dans ce match pour dominer notre adversaire dans les secteurs où nous pensons être meilleurs que lui. Et si le match ne se passe pas comme nous le voulons, nous allons essayer d'être compétitifs quand même et de nous comporter comme nous l'avons fait dès la première minute à Londres. On pense que ces matches vont ressembler aux matchs aller, mais vous allez voir que non, cela n'aura rien à voir avec le match aller. »
Comment fonctionnez-vous à J-1 d'un grand match ? Est-ce que vous essayez de parler du match, mais pas trop, pour essayer de préserver vos joueurs et leur enlever de la pression ? Ou est-ce que pour vous il n'y a pas d'importance par rapport à cela ?
« Je pense que tout est assez simple. Nous avons la même routine que d'habitude. Par exemple, nous avons parlé aujourd'hui aux joueurs des choses que nous pouvions améliorer au niveau offensif et défensif dans une causerie spectaculaire avec Rafel Pol (son adjoint). Donc, l'idée est de parler très rapidement et très brièvement de ce qu'on peut améliorer, que les joueurs puissent voir les choses à la vidéo, qu'ils puissent prendre conscience et ensuite nous avons pu nous entraîner sur le terrain pour améliorer ces points-là. A partir de là, nous entrons dans ce genre de matches en essayant de faire en sorte que les choses soient fluides. Nous sommes arrivés ici grâce à un travail qui a été fait en amont, un travail de tous les joueurs, de toute l'équipe au fil de la saison, donc il n'y a rien de bizarre ou d'étrange à faire, rien de spécial. Il faut se reposer, passer ce temps avant le match avec ses proches, sa famille et essayer de profiter de ce qui se passe avant le match, pendant le match et si possible après le match. »
Il sera peut-être minuit quand vous quitterez le stade après la fin du match, donc ce sera votre anniversaire (Luis Enrique est né le 8 mai, ndlr). Je vous souhaite déjà un bon anniversaire en avance. Ensuite, quel genre de cadeau d'anniversaire serait pour vous une qualification en finale au vu de ce que vous avez déjà accompli dans votre carière ?
« Merci beaucoup de me souhaiter cet anniversaire. Je dois dire que je ne pense pas vraiment à mon anniversaire pour le moment, mais c'était la même période l'an dernier contre Dortmund, c'était pareil, nous avions joué la veille de mon anniversaire et ce n'était pas vraiment une très bonne journée. J'ai une deuxième chance d'avoir une belle célébration, mais si ce n'est pas le cas, je suis sûr que je vais l'accepter et il n'y aura pas de problème. Je vais essayer de profiter du match avec mes joueurs, donner mon meilleur, essayer de transmettre ma mentalité aux joueurs pour les aider. »
Vous avez parlé de l'évolution de cette équipe, mais cette saison, est-ce qu'il y a eu un moment particulier, un déclic, peut-être le match de Manchester City ? Est-ce que vous pourriez pointer du doigt un de ces moments particuliers ?
« Non, je ne crois pas. Le match contre Manchester City était bien sûr très particulier parce qu'on a eu beaucoup de problèmes pendant ce match, mais on a réussi à résoudre ces problèmes. J'ai toujours été très confiant. L'année dernière, c'était ma première année dans un nouveau club avec beaucoup de nouveaux joueurs et je dois dire que cette confiance, je l'ai senti depuis le premier jour. »
Quelles étaient vos attentes avec Kvaratskhelia à son arrivée et qu'est-ce que vous avez pu constater ces derniers mois ?
« Je suis très content de ce que Kvaratskhelia fait avec et sans le ballon »
« Quand on a eu l'option de pouvoir le faire signer ici, il y a une ou deux saisons, nous n'avons pas pu le faire. On le connaît très bien. Il est jeune, mais avec beaucoup d'expérience, c'est difficile de trouver ça chez un attaquant. Au début, c'est difficile quand on change de pays, quand on change de football, ça a été un peu dur de s'adapter pour lui, mais il est entré dans ce processus avec beaucoup d'ouverture d'esprit. Et aujourd'hui, c'est l'un des joueurs qui joue presque tous les matches et ses qualités sont au-dessus de la moyenne. Je suis très heureux de ses performances et très content de ce qu'il fait avec et sans le ballon. Ici, il faut être compétitif à la fois avec et sans le ballon, et je pense qu'il s'est très vite adapté à cela. Nous sommes très heureux de l'avoir ici à Paris. »