Dans un long entretien accordé au Corriere della Sera, le président du Napoli Aurelio De Laurentiis est revenu sur le transfert hivernal de Khvicha Kvaratskhelia au PSG, expliquant avoir été menacé de vendre le Géorgien par son agent. Le dirigeant italien a aussi fait part de son regret de ne pas avoir vendu Kvara et Osimhen à Paris six mois plus tôt.
Homme de cinéma, Aurelio De Laurentiis est réputé pour être un beau parleur et un négociateur tenace lorsqu'il s'agit de transferts. Pour le Corriere della Sera, le président du Napoli est revenu sur le transfert hivernal surprise de Khvicha Kvaratskhelia au PSG contre 70 millions d'euros plus 5 de bonus et a raconté sa version de l'histoire. Un transfert que personne n'attendait en plein cours de saison et qui a forcément irrité Antonio Conte, même s'il n'a pas empêché Naples de remporter le Scudetto.
« Il n'y a pas eu de tensions (avec Conte), a assuré De Laurentiis. Je devais le faire (vendre Kvara). Personne ne pouvait remplacer Kvara à égalité, mais nous avons essayé : le PSV, par exemple, ne nous a pas donné Noa Lang, mais heureusement, il s'est laissé convaincre cet été. D'ailleurs, si le mercato de janvier est appelé « mercato de réparation », ce n'est pas pour voir un joueur du niveau de Kvara être vendu en milieu de saison. Cela dit, j'étais conscient que Conte, concentré sur la lutte pour aller le plus haut possible, aurait du mal à accepter cette opération. Disons que j'ai parié sur sa capacité à gagner quand même, et ce fut un bon pari ».
L'agent de Kvara aurait brandi la menace de l'article 17 de la FIFA
Le Corriere della Sera a ensuite demandé à De Laurentiis pourquoi il s'était senti dans l'obligation de vendre son meilleur joueur l'hiver dernier : « Parce que son agent menaçait de recourir à l'article 17 du règlement de la FIFA, a répondu ADL. Il faut expliquer l'histoire. Après la première saison formidable du Géorgien, nous nous sommes immédiatement occupés de négocier un renouvellement de contrat, en améliorant son salaire et en lui offrant une somme très importante, car il était évident qu'un salaire trop bas allait attirer la moitié du monde prêt à lui offrir des ponts d'or. Mais son agent, Mamuka Jugeli, avait d'autres projets pour lui-même et pour le footballeur. Il voulait obtenir d'un autre club une commission très élevée pour lui, en plus d'un salaire à deux chiffres pour Kvara. »
« J'aurais dû le vendre à ce moment-là, le PSG avait offert plus de 200 millions pour le duo Kvara-Osimhen »
De Laurentiis estime donc avoir été contraint par l'agent de Kvara de vendre : « À la fin de la deuxième année du contrat, il y a eu l'Euro en Allemagne, poursuit De Laurentiis. Manna, Chiavelli et moi-même avons pris l'avion pour Düsseldorf afin de régler la question, mais Mamuka a continué à gagner du temps en affirmant que Giuntoli (ancien directeur sportif de Naples, parti à la Juve en 2023) lui avait promis de l'argent qui n'avait pas été versé. C'était un mensonge, il n'a pas été difficile de le vérifier. J'aurais dû le vendre à ce moment-là, le PSG avait offert plus de 200 millions pour le duo Kvara-Osimhen. Mais j'avais promis à Conte de le garder et je n'ai pas osé le faire. »
Comme cela avait filtré à l'époque dans la presse italienne, De Laurentiis soutient donc que le PSG proposait 200 M€ pour Kvaratskhelia et Osimhen à l'été 2024, ce que le club parisien a toujours démenti. Concernant la menace de l'agent de Kvara de recourir au fameux article 17 du Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs (RSTJ) de la FIFA, De Laurentiis a précisé au journal italien pourquoi il avait pris cette menace très au sérieux : « Il s'agit d'un article qui permet à un joueur de résilier son contrat après trois ans en versant une indemnité calculée sur la base de son salaire restant et du montant dépensé pour son transfert. Ces deux montants étant faibles, l'indemnité aurait été dérisoire par rapport à la valeur du joueur. En pratique, nous l'aurions perdu presque gratuitement cet été. »