En juin 2007, les benjamins du PSG gagnent le tournoi d’Arousa en venant à bout de l’Inter Milan en finale. Parmi les joueurs qui vivent à l’époque dans l’ombre de Hervin Ongenda, attaquant vedette de la génération 95 et auteur de 18 des 25 buts de son équipe dans la compétition, on retrouve un frêle latéral gauche, Presnel Kimpembe, arrivé deux ans plus tôt à Paris à l’âge de 10 ans. Personne ne pouvait deviner que 18 années plus tard, le natif de Beaumont-sur-Oise soulèverait face à ce même club italien le trophée de la Ligue des Champions avec son club de cœur. A quelques heures de l’hommage prévu en son honneur, CulturePSG vous propose ainsi de replonger dans le début de son aventure parisienne, entre 2008 et 2015.
2008-2010 : un concurrent nommé Ferland Mendy
La génération 95 du PSG intègre le centre de préformation à Verneuil-sur-Seine au cours de l’été 2008. Au cours de la saison 2008-2009, Presnel Kimpembe est rarement titulaire au poste de latéral gauche en 13 ans DH, l’entraîneur parisien Sébastien Thierry lui préférant un certain Ferland Mendy. Le joueur madrilène figure d’ailleurs dans l’équipe type de fin de saison aux côtés notamment de son pendant à droite Georges Kevin Nkoudou. Fers de lance de cette génération, Franck Bambock, Saifoudine Sanali ou encore l’inévitable Hervin Ongenda sont quant à eux déjà surclassés tout la saison en U15.
Kimpembe, alors frêle arrière gauche, face à Lambèse, puissant attaquant, à l'été 2009
Lors de la saison 2009-2010, une vilaine blessure à la hanche prive des terrains Ferland Mendy, hospitalisé pendant six mois à l’hôpital Necker. Sous les ordres de Cédric Cattenoy, Presnel Kimpembe accumule alors davantage de temps de jeu en U15 DH, comme son coéquipier Mike Maignan, et obtient finalement en fin de saison son précieux sésame pour le Centre de formation du PSG. A l'époque, il n'est pas du tout question de jouer dans l'axe pour Kimpembe, il est uniquement un latéral.
Kimpembe lors de la Manchester United Premier Cup de 2010 face au Torino
2011 – 2013 : une entrée au Centre sur la pointe des pieds
Pour sa première année au Centre de formation, le natif de Beaumont-sur-Oise évolue majoritairement en U17 DH au poste de latéral gauche avec l’équipe de l’Association. Sous les ordres de Jean-Luc Vasseur, il parvient cependant à jouer dix matches (dont cinq titularisations) en U17 Nationaux mais il ne figure pas dans le groupe qui dispute les phases finales et remporte le titre face à l’Olympique de Marseille à l'été 2011.
Ensuite entraîné par Laurent Bonadei, Presnel Kimpembe poursuit son apprentissage en U17 Nationaux la saison suivante et participe à la première édition de la Al Kass Cup en janvier 2012 (photo ci-dessous). Si le PSG remporte la compétition, le latéral gauche passe un peu à côté de son tournoi à l’image de sa demi-finale ratée face au FC Barcelone. Kimpembe est alors un jeune joueur très frêle, bien loin du défenseur athlétique qu'il deviendra.
En haut : Rabiot, Pepe, Batubinsika, Bambock, Dembélé, Maignan
En bas : Coman, Latour, Lambèse, Ongenda, Kimpembe
Au cours du printemps 2012, il évolue pour la première fois en défense centrale et participe aux phases finales du championnat. Il réalise des performances solides sur le plan défensif mais il peine à créer du danger offensivement. Ce replacement, alors seulement ponctuel, dévoile toutefois un potentiel bien plus important que sur le côté où ses limites sont nombreuses.
Au cours de la saison 2012-2013, Presnel Kimpembe évolue en U19 Nationaux et participe à la NextGen Series, ancêtre de la Youth League. Désormais doté de qualités athlétiques intéressantes, il participe au cours des trêves internationales à quelques entraînements avec le groupe professionnel aux côtés de Antoine Conte, Romain Habran ou encore Sorel Chemin.
2013-2015 : le basculement
Début octobre 2013, Presnel Kimpembe figure pour la première fois sur le banc de l’équipe réserve à Aubervilliers et il participe à son premier match en CFA le 19 octobre contre Ivry au poste de latéral gauche. A l’image de sa campagne de Youth League (première édition), c’est au poste de défenseur central qu’il joue cependant de plus en plus et prend une autre envergure. Son appétit pour les duels, ses qualités athlétiques et sa force de caractère en font petit à petit un élément incontournable du groupe de David Bechkoura.
Kimpembe face à Poulsen en juillet 2014, lors d'un match amical contre le RB Leipzig (2-4)
Fort de cette saison prometteuse qui représente une véritable bascule dans sa jeune carrière, Presnel Kimpembe dispute ses premières minutes en professionnel le 8 juillet 2014 sous les ordres de Laurent Blanc en remplaçant Zoumana Camara en fin de match face à Hartberg. Le jeune défenseur central ne quitte plus le groupe et fait ses débuts officiels avec le PSG en entrant en jeu contre le RC Lens au Stade de France lors de la 10ème journée de Ligue 1. Débutera alors un long conte de fées qui le mènera de la signature de son premier contrat professionnel le 17 mars 2015 à la victoire en Ligue des Champions dix années plus tard.
Au moment de la signature de son premier contrat professionnel en mars 2015
2016 : les dernières piges avec la réserve
Mais signe que rien n'a été donné à Kimpembe pour autant tout au long de sa carrière, on le retrouve encore avec la réserve en février 2016 lors d'un (pénible) déplacement à Arras (0-0) alors qu'il fréquente pourtant l'équipe première depuis un an et demi. En mai 2016, il évolue encore avec l'équipe bis alors qu'il vient pourtant d'enchaîner deux titularisations en Ligue 1. On le retrouve même pour son dernier match avec la réserve à plus de 21 ans, le 2 octobre 2016, deux jours seulement avant sa première convocation en équipe de France en remplacement d'Eliaquim Mangala !
Kimpembe à Arras avec l'équipe réserve en février 2016
Moins de deux ans après son dernier match en CFA, il sera sacré champion du monde à l'été 2018, après deux saisons sous la coupe d'un Unai Emery qui l'a véritablement intégré à la rotation de l'équipe première. La persévérance a payé, Kimpembe n'est plus ce latéral gauche fin qui était souvent plus petit que tous les autres sur le terrain. Dix ans plus tard, il part même avec l'affection de tout un club, après un hommage qu'il aura bien mérité.
