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Brandao, à qui la faute ?

Publié le vendredi 19 septembre 2014 à 13:16
Brandao a pris 6 mois de suspension ferme hier soir et rejouera donc cette saison, après 24 matches de suspension. Pour certains, c'est trop, pour d'autres, c'est un minimum. Passage au crible des différents intervenants du dossier.

Brandao :

Le grand protagoniste du procès connaît enfin sa sanction. Avec 6 mois de suspension qui équivalent à 24 matches, il n’est pas prêt de rejouer. Mais rejouera quand même. Vu le déroulement du dossier, c’est même pratiquement celui qui s’en sort le mieux. Alors que les débuts avaient été impitoyables et que sa tête paraissait déjà au bout d’une lance (preuve de l’acte en vidéo, communiqué maladroit, excuses qui disparaissent), il a reçu des soutiens inattendus de la part d’anciens joueurs qui ont préféré charger Motta plutôt que lui, pourtant un habitué des sales coups.

Au final, le temps a fait son œuvre, il a su se faire oublier tout en faisant passer des messages et son avocat a visiblement été convaincant, introduisant Motta dans le rôle du salaud avec les fameuses « insultes raciales ». Bien évidemment, elles sont invérifiables mais mettent le doute, la réputation de Motta aidant pour le diffuser.

La LFP :

La commission de discipline de la ligue a mis du temps pour prendre une décision. D'entrée, ils ont décalé la décision d'un mois pour faire retomber la pression médiatique. Hier, ils ont encore mis plusieurs heures avant de se décider pour finalement lui infliger six mois de suspension ferme.

Avec cette suspension de six mois, c’est même une des cinq sanctions les plus lourdes jamais prononcées par la commission de discipline. Si la sanction paraît légère par rapport à ce qui était annoncé, il est malgré tout difficile de l’alourdir vu le nombre d’éléments flous dans l’affaire, notamment concernant l’attitude de Motta avant l’agression. Ce dernier a lui-même reconnu lors de son audience avoir insulté le joueur bastiais…

Le PSG :

Au club, un seul est réellement monté au créneau, le président Al-Khelaïfi. Et en demandant une sanction complètement disproportionnée, à plusieurs reprises qui plus est, on peut se demander s'il n'a pas joué contre son club au final. Dès le soir de l'agression, Vincent Duluc, journaliste n°1 de l'Équipe sur le foot, se moquait d'ailleurs de sa demande sur Twitter: « Personne pour dire que c'est ridicule ? ».

L’affaire s’est ensuite tassée, et le club, plusieurs fois fragilisé par cette même commission, n’a pas osé monter au créneau pour enfoncer Brandao. Alors que le PSG était cette fois-ci en position de force puisqu’agressé, le club a donc plus ou moins laissé couler, Motta n'étant pas spécialement blessé ni indisponible.

Thiago Motta :

Le joueur a une sale réputation, il le sait, le milieu du football le sait et le milieu de terrain s'en cache à peine. Alors qu'il donne une interview dans un media largement diffusé le week-end dernier, il se défend rapidement sur ce sujet et l'interview est majoritairement orientée sur le jeu. Si elle est intéressante, elle ne met pas du tout la pression sur la commission, confirmant la ligne directrice du club. Au contraire, le joueur semble plus s’intéresser à continuer à jouer comme il le fait qu’à sanctionner Brandao.

Le staff :

Alors que Motta est touché au nez, il revient à l’entraînement dès le début de la semaine suivante et est dans le groupe pour Evian. Il s’assoit finalement sur le banc et ne rentre pas, devenant spectateur du match. Le message envoyé est un modèle de non-sensationnalisme : le joueur est là donc tout va bien mais il ne joue pas parce qu’on veut le protéger (de quoi ?). Pour Brandao, c’est bénéfique, le type n’a pas grand-chose au final sinon il serait chez lui ou aux soins. Et le grand perdant est une nouvelle fois le club puisque la présence inutile de Motta fait perdre du poids à la quête d’Al-Khelaïfi d’une lourde suspension.

L'agent :

Alessandro Canovi, l'agent de Motta, est celui qui a réagi avec le plus de véhémence dans cette histoire. A plusieurs moments de l’affaire, il s’est enflammé pour défendre son protégé. D’abord sur Twitter au moment du coup de tête avec la photo de Motta le nez en sang et cette phrase « Et Thiago c'est le tricheur??? ». Quelques jours plus tard, il se confie à Simone Rovera et Goal.com sur l’affaire. Un mois plus tard, il relance péniblement le sujet en disant qu’il n’est pas au courant des excuses de Bastia ou de l’agresseur. Hier, après l’annonce de la sanction, toujours sur Twitter, il ose cette comparaison : « Un an a leonardo et 6 mois a brandao.je devrais recommencer mon cours de jurisprudence »

Problème, Alessandro Canovi revendique 775 followers, son tweet a été retweeté 110 fois et son compte Twitter est plus alimenté en photos de vacances qu’en annonces footballistiques.  Les rares medias dans lesquels il s’est exprimé sont des medias « mineurs » et personne ne l’a entendu. Une question évidente se pose : comment peut-il espérer peser en faveur de son joueur avec une communication pareille ?

 

Au final, la sanction paraît juste. Brandao a sa saison largement tronquée et il est en danger au niveau de son club, Motta n’a rien, le club qui ne semblait pas vouloir se battre n’a donc pas obtenu grand-chose et la LFP s’en sort avec une sanction référence pour ce type d’acte, sanction qui pourra être modulée selon les circonstances. Le grand perdant ? Vu les postures des uns et des autres, on le cherche.


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