Yohan Cabaye a confié son mal-être actuel au PSG dans un long entretien à l'Équipe. Il confirme qu'il veut partir et estime que son avenir est bouché à Paris.
Actuellement en stage avec l'équipe de France, Yohan Cabaye a accordé un long entretien dans l'Équipe où il confie son besoin de changement, le joueur estimant que son avenir est complètement bouché à Paris.
Le milieu défensif parisien a enfin du temps de jeu avec les Bleus, lui qui en manque tant avec Paris et il revient sur cette période qu'il considère comme « la plus dure » de sa carrière. Pour autant, il refuse d'en faire trop : «Je l’affronte sans jamais me plaindre. Et je travaille tous les jours pour vite m’en sortir. » Alors qu'il a très peu joué en fin de saison, il revient sur ses difficultés à Paris : « J’avais bien repris l’année 2015, avec de bons matches, jusqu’à ce que je me blesse (aux adducteurs contre Caen, 2-2, le 14 février) puis me re-blesse (au genou, à Bordeaux, 2-3, le 15 mars). Pour être épanoui, physiquement et psychologiquement, je dois enchaîner, avoir du rythme, pour garder mes repères sur le terrain. Là, ça devenait difficile. »
La situation paradoxale dans laquelle il se trouve, remplaçant en club et titulaire en équipe de France, fait que le séjour actuel en bleu, comme les précédents, est « un grand plaisir, même si le stage a lieu deux semaines après une longue saison. Ça fait vraiment du bien. » Cabaye insiste sur le rôle positif du sélectionneur Didier Deschamps : « Ça fait toujours du bien de parler, que ce soit des choses positives ou négatives. Hier encore (lundi), on a parlé tous les deux. Il m’a dit qu’il me faisait confiance. Ça fait du bien de sentir que le coach est derrière moi. Maintenant, c’est à moi de faire en sorte que la saison prochaine, ça se passe mieux. Comme je le lui ai dit, j’ai juste besoin et envie d’être sur le terrain. »
Une situation bien loin de celle qu'il vit au PSG et Cabaye peine d'ailleurs à trouver un point de départ à ses problèmes parisiens : « C’est un ensemble de choses. La première partie de saison a été compliquée collectivement. Individuellement aussi. J’étais bien revenu en janvier et il y a eu un arrêt net dans ma progression. Je ne sais dire si cela aurait été différent sans les blessures, mais c’est sûr que, malgré tous les trophées, ma saison n’est pas trop réussie. » Sa relation avec Blanc est d'ailleurs évoquée : « J’ai eu une discussion avec lui, après la victoire contre Lille (6-1, le 25 avril). Pour lui, le joueur à ma place est meilleur que moi, voilà ! C’est son opinion, pas de problème. J’ai toujours tout fait pour changer la donne mais cela n’a pas fonctionné. Et je pense qu’aujourd’hui ce sera compliqué pour moi de changer cette situation. »
Aujourd'hui, le joueur sait qu'il ne peut revivre la même saison : « C’est clair et net. Je le sais. Au club, ils le savent aussi. Ça va être important de bien se poser et de faire le meilleur choix possible. » Et quand on évoque un club de moindre standing pour se relancer, le joueur ne dit pas non : « Parfois, c’est mieux de reculer pour mieux se relancer, et trouver son plaisir. Je me suis régalé en Angleterre, dans un Championnat qui me correspond bien. Aujourd’hui, je suis au PSG. Certes, j’aurais aimé que ça se passe différemment, le club aussi, mais il y a une réalité. Si j’ai l’opportunité de retourner en Angleterre, j’espère que tout le monde sera assez intelligent pour bien faire les choses. Après, il peut y avoir d’autres destinations... »
Le PSG est dans l'obligation de bien le vendre à cause du fair-play financier et Cabaye est au courant de cette situation : « J’y ai pensé. Moi, je ne veux être l’otage de rien, ni de personne, même si j’ai conscience que toutes les parties doivent s’y retrouver. Ça doit se passer du mieux possible. Mes représentants travaillent et le font très, très bien. » Et malgré ce contexte compliqué, rester à Paris semble impossible pour lui : « Je sais que si je reste, je pourrais tout faire, rien ne changera. »
Toutefois, le joueur ne fait pas de sa situation compliquée un drame et reste très digne : « Comme je le disais, je ne vais pas exagérer le positif comme je ne vais pas dramatiser le négatif. Aujourd’hui, ma convocation en bleu me conforte dans l’idée que le coach garde confiance en moi mais je sais qu’il faut que ma situation change. »
NB : Propos recueillis par L'Équipe.
