Dans la foulée de sa nomination au poste d'entraîneur du PSG, Luis Enrique était face à la presse ce mercredi, aux côtés de son président Nasser Al-Khelaïfi. Cette première prise de parole, en espagnol la majeure partie du temps, lui a permis de donner les grandes lignes de son programme et il peut être résumé en un mot : offensif.
Les mots de Nasser Al-Khelaïfi avant le début de la conférence de presse de Luis Enrique :
« Une première chose, bienvenue dans notre nouveau centre d’entraînement, avec notre nouveau coach. C'est un moment historique pour le club, pour vous aussi les médias. On est très heureux d’être là avec vous. Avant de commencer la conférence de presse, je veux remercier Christophe Galtier. Il a fait le maximum pour le club, c’est un homme formidable et il a beaucoup de respect pour tout le monde. J’en ai aussi beaucoup pour lui, encore plus après son passage à Paris.
Je remercie aussi Sergio Ramos et Lionel Messi, le plus grand joueur du monde. Les deux ont été des joueurs magnifiques au PSG. Maintenant, il est l’heure d’entrer dans un nouveau cycle. On a l’un des meilleurs coachs du monde. Pas nécéssairement vis-à-vis de ce qu'il a gagné, mais surtout grâce à son style de jeu très offensif qui fera plaisir à tous nos supporters. »
Les premiers mots de Luis Enrique :
Luis Enrique va dire ses premières phrases en français, puis basculer en espagnol :
« Bonjour ! Tout d’abord, je veux remercier le club, le président et le directeur sportif pour leur confiance en moi. Je suis ravi d’être ici et j’espère pouvoir rendre cette confiance avec des trophées importants. Je ne parle pas français, mais j’ai commencé à l’étudier. En cinq minutes, nous étions déjà en train de parler de choses concrètes avec Luis Campos et Nasser Al-Khelaïfi. J’aime le projet et ce qu’il m’offre. Mon idée du football est un football d'attaque, offensif, divertissant pour les supporters et qui donne des résultats. Mon défi est d’avoir une équipe compétitive.
J'ai l'aide du club et je pense que les supporters vont beaucoup aimer ce qu'il va se passer. Évidemment quand on arrive au plus haut de l’élite, on va voir de quoi on est capable. Je suis vraiment ravi d’être là en tant qu'entraîneur du PSG. J'ai très envie d’apprendre une nouvelle langue, de connaître une ville aussi merveilleuse. Je suis très enthousiaste.
Je peux vous présenter brièvement les gens qui m'accompagneront. En premier, Rafel Pol. Ça fait des années que je travaille avec lui et il a beaucoup d'expérience. Aitor Unzué m'accompagnera aussi, j'ai totalement confiance en lui. Ce sont des gens jeunes qui ont un très haut niveau et une grande envie de s'améliorer encore. Le quatrième de mon staff est Joaquin Valdes, le psychologue qui me suit depuis le début de ma carrière.
Il manque encore une personne qu’on fera rentrer dans l’équipe. On essaie de signer son contrat et il sera prêt le 10 juillet pour que le staff technique soit au complet. On va essayer de tirer le meilleur profit de tout ce qu'offre le PSG. Je crois que je suis la première personne à avoir dormi au Campus et je peux vous dire que c'est merveilleux. C’est un super centre d’entraînement, très confortable, mais pas luxueux. Il faut gagner les matches à la sueur de son front. Il ne faut pas que les joueurs soient dans un confort, mais dans une attitude de travail. »
- Quelle image aviez-vous du PSG avant d’arriver ici et comment comptez-vous travailler au quotidien avec Luis Campos et Nasser Al-Khelaïfi ?
« On a travaillé comme ça jusqu'à maintenant. Ça fait pas mal de temps qu’on travaille sur l’effectif. Tout au long de ma carrière, je me suis toujours bien entendu avec les directeurs sportifs. C’est un grand honneur de travailler avec Luis Campos, je connais sa carrière depuis très longtemps.
On a beaucoup échangé ces derniers temps et on est totalement raccord sur nos idées. Le mercato est complexe, mais c’est le moment de toutes les possibilités. Je suis satisfait et absolument convaincu qu'on aura une grande équipe, je n’ai aucun doute. Je suis enchanté de pouvoir compter sur des gens aussi compétents. »
- Vous avez un style de football très identifié, qui plaît beaucoup aux amoureux du football. Est-ce que vous venez ici à Paris avec les mêmes préceptes, les mêmes valeurs et la même identité de jeu ?
« L’identité offensive, c’est non-négociable. Si on ne pense pas que l’on peut jouer de manière offensive, on ne vient pas, c’est ma philosophie. Évidemment, on doit s’adapter avec les joueurs qu’on a. Mon travail en tant qu’entraîneur, c’est de tirer le meilleur profit, individuellement et collectivement, de mes joueurs. Je peux vous garantir qu’on jouera en tant qu’équipe, c’est mon travail, ma première fonction en tant qu'entraîneur. Je suis sûr qu'ils vont aimer travailler comme ça. »
- Quand vous avez signé au PSG, avez-vous eu la garantie que Kylian Mbappé sera encore dans l’effectif cette saison ?
« Lorsque j’ai signé et qu’on a évoqué la formation de l’effectif, on reste toujours ouvert. Il peut arriver une foule de choses et toutes ces choses-là sur l’effectif, on le garde privé. C'est un peu le secret professionnel. Je ne peux pas délivrer de confidences, mais on va essayer de garder le meilleur effectif possible. »
- Quel est le style de Luis Enrique dans un vestiaire, avec des stars et des égos surdimensionnés ?
« Écoutez, mon style c'est celui avec lequel je vis au quotidien. Probablement qu'il est influencé par mon expérience de joueur, j'ai joué 5 ans à Barcelone et 9 ans au Real Madrid. J’ai entraîné des grands clubs, trois ans avec des stars à Barcelone. J’estime que les joueurs sont égoïstes et très intelligents. Je crois qu’ils savent parfaitement que si on est là pour les aider, ils s’engagent avec toi. L’essentiel, c’est de leur offrir une scène sur laquelle ils peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes pour ramener des titres. »
- Pensez-vous que Mbappé sera encore au club l’an prochain ? Qu'est ce que Nasser Al-Khelaïfi a pu vous dire à ce sujet ?
« Je crois en tous les joueurs qui ont un contrat en vigueur et ceux sur qui nous travaillons en ce moment. Tout ça, c’est ce qu’il se passe en coulisses, le mercato bouge en permanence. Je crois qu’on aura une grande équipe, j'en suis sûr. Mais ce dont on discute entre nous (avec Luis Campos et le président), cela reste entre nous. »
- Vous aviez eu des relations un peu difficiles avec les journalistes par le passé. Que pensez-vous des journalistes français et est-ce que vous pensez que ça se passera bien ?
« Ça va se passer parfaitement parce que je ne comprends rien du tout (rires). Vous pouvez dire ce que vous voulez, ça se passera bien. Je n’ai pas été très bon dans mes trois premières phrases en français. J'ai essayé de les apprendre par coeur. Ma femme parle parfaitement français, j'ai essayé de les apprendre par coeur avec elle et je la remercie pour ses efforts.
Je pense qu’on va s’amuser, c’est toujours comme ça que j’ai pensé. S’amuser dans le respect. Je comprends l’intérêt de votre profession, vous devez communiquer et transmettre l’information. Vous devez aussi comprendre qu’il y a beaucoup d'informations que je dois garder en privé, pour mes joueurs. Mon travail n'est pas de parler un peu n'importe où. Je pense que ça va bien se passer. Peut-être que je me trompe mais c'est ce que je désire en tout cas. »
- Pouvez-vous nous décrire votre fonctionnement sur ce mercato avec Luis Campos ? Avez-vous eu un regard sur les nouvelles recrues et même sur les fins de contrat comme Sergio Ramos et Lionel Messi ?
« Évidemment, on en a parlé. Il y a des joueurs qui ont terminé leur contrat avant même que moi je ne sois en communication avec le club. Mais depuis le jour du début des négociations, on travaille main dans la main. Une personne du niveau de Luis Campos qui gère et qui négocie, c’est une bonne chose. A partir de là, les trois parties travaillent dans le consensus, main dans la main. Ce serait ridicule qu’une des trois parties partent de son côté et travaille seul. On veut tous faire une grande équipe. Je comprends en tant qu’entraîneur la difficulté qu’il y a, mais je fais confiance à ce club.
C'est un club qui veut gagner, il suffit de voir les installations où vous êtes aujourd’hui, tous les investissements depuis des années. Je pense qu’on a choisi le bon entraîneur pour ce projet, je le pense vraiment et on est tous obligés de travailler sur la même ligne. Évidemment, on va avoir des succès mais aussi des échecs dans ce mercato. Mais quand on parle d’un club aussi grand que le PSG, c’est très difficile pour certains joueurs de s’adapter. Mais je ne peux dire que du positif depuis que je suis arrivé, mon expérience est très positive. »
- Un mot sur Neymar que vous connaissez. On ne sait pas trop dans quel état d’esprit il est, ni son état physique, avez-vous parlé avec lui ? Doit-il être l’un des hommes de base de votre équipe ?
« Non, je n’ai pas encore parlé avec Neymar. J’ai parlé avec Kimpembe, Mukiele et Nuno Mendes, parce que je les ai vus ici, au centre. Mais je n’ai parlé avec aucun autre joueur de l'effectif. On aura bientôt la chance de se connaître. Mais je vous répète ce genre d’informations, j’adorerai vous la donner mais ça fait partie de l’interne, je dois en parler directement avec les joueurs concernés. J’aime arriver dans les lieux et ne rien imposer. Évidemment, je vais prendre des décisions mais j'aimerais que ce soit des décisions prises dans le consensus. Je veux d’abord voir comment les joueurs s’entraînent, les écouter et voir comment ils se comportent, voir comment cela va se passer dans des rencontres en tête à tête.
Évidemment, l’effectif du PSG est de très haut niveau. Il va y avoir des changements, c’est sûr, c’est une nouvelle ère, un nouveau moment, il y a une idée et un style très clairs comme l'a dit le président. On va essayer de rester attaché à ce style, très offensif, qui plaira beaucoup aux supporters. On veut qu’ils prennent du plaisir à nous regarder jouer toutes les semaines. »
- Quelle est votre position vis-à-vis des jeunes joueurs du centre de formation ? Avez-vous pour habitude de vous appuyer sur ce type de joueurs ?
« Le PSG a un super centre de formation, le club a d’ailleurs beaucoup investi dedans, ses jeunes joueurs ont beaucoup de chance. Je suis le genre d’entraîneur à faire confiance aux jeunes joueurs. Dans le quotidien, je veux qu’ils s’engagent avec nous. Je ne les connais pas tous, je l'avoue, je ne connais pas tous les joueurs du monde mais j’ai très envie de voir ces joueurs jouer et je les invite à avoir de l’ambition, une ambition démesurée. Parce que j'adore ça et j’aime leur donner leur chance, pour qu'ils puissent eux aussi rentrer dans l'équipe.»
- Vous savez que vous arrivez dans un club particulier. Depuis des années, le PSG a l’ambition de remporter la Ligue des Champions. Ressentez-vous cette pression ?
« J’adore cette pression. Elle est magnifique. Il y a des dizaines d'équipes de ce niveau qui ont ce même rêve, même parfois des équipes en Europe qui ont plus d’expérience que nous. Mais ce n’est pas parce qu’ils ont plus d’expérience qu’on ne peut pas atteindre leur niveau. La Ligue des Champions, c’est presque injuste. Il suffit de faire un mauvais match et tu sors de la compétition. Mais ce n’est pas une excuse, c’est un objectif pour nous. Être ambitieux est une chose très positive dans la vie. On ne peut pas avoir tout ce qu’on veut dans la vie sans donner son maximum. On veut tirer la meilleure version de l’équipe. C'est un de mes défis, il est difficile, c'est clair, mais je l'assume entièrement. »
Les derniers mots de Nasser Al-Khelaïfi
Pourquoi avez-vous choisi Luis Enrique ?
« Luis Enrique est l’un des meilleurs entraîneurs du monde. Il a fait un travail incroyable : son système de jeu, la façon dont ses équipes jouent au football, un football offensif. Le fait qu’il rejoigne l’équipe, c’est formidable. Aujourd’hui, on a de l’ambition. La manière dont mon équipe va jouer au football, j’ai envie de profiter de ça. »
Pouvez-vous nous parler de ce nouveau centre d’entraînement ? Est-ce que ça va vous servir à gagner la Ligue des Champions ?
« J’espère qu’il vous plaît. Demain, je vais lire ce que vous avez écrit sur le centre d’entraînement. J'en ai visité beaucoup dans le monde, de la plupart des très grands clubs mais aussi de plus petits clubs. On essaye de faire quelque chose d’unique et j’espère que je lirai ça dans vos papiers demain. J'espère que c’est vraiment l’un des meilleurs centres de formation et d'entraînement du monde, qu'il sera bon pour la jeunesse.
Notre centre de formation est aussi un grand investissement qu'on a fait. On a vraiment envie de voir nos jeunes joueurs se rapprocher de l’équipe première. Si on me demande le meilleur investissement depuis que je suis au PSG, c’est celui-ci, et maintenant ce nouveau coach qui arrive. »
Petite question sur Kylian Mbappé. Ces derniers jours, on a beaucoup parlé de lui. Pouvez-vous garantir qu’il sera encore au PSG l’an prochain ?
« Notre position est très claire et je ne vais pas la répéter à chaque fois. Si Kylian veut rester, nous, on veut qu'il reste mais il a besoin de signer un nouveau contrat. On ne peut laisser quelqu'un, le meilleur joueur au monde aujourd'hui, partir gratuitement. C'est impossible. C'est un club français, son pays, et je suis sûr qu'il a déjà dit qu'il ne partira jamais gratuitement. Il l'a promis. Si aujourd'hui, quelqu'un a changé d'avis, ce n'est pas ma faute. On ne veut pas laisser un des meilleurs joueurs au monde partir gratuitement, c'est très clair et je ne vais pas répéter. »
