Après la victoire précieuse obtenue cette semaine face à la Juventus, Christophe Galtier était en conférence de presse à la veille de la réception de Brest au Parc des Princes. L’occasion pour l’entraîneur du PSG d’aborder la relation Neymar/Mbappé, les états de forme de Fabian Ruiz et Carlos Soler ou encore de revenir plus largement sur la gestion de la rotation de l’effectif avec le calendrier très dense.
Au micro officiel du club, avant la conférence de presse :
- Comment on revient à la réalité après un succès en Ligue des Champions dans une ambiance pareille ?
« On savoure quelques heures. Les joueurs ont dû évidemment apprécier. Ils ont eu une journée de repos après le match. Après, nous les entraîneurs, on est vite projettés sur le calendrier et donc la réception rapide de Brest. On a savouré quelques heures pour vite analyser ce qui a été bien fait face à la Juventus, ce qui a été moins bien fait aussi pour en parler aux joueurs et apporter des corrections. Et vite se projeter sur notre match de championnat. »
- Vous affrontez Brest, 17e du championnat. C'est important de ne jamais se relâcher, même face à une équipe qui joue le bas du classement ?
« Non, on ne peut pas se relâcher. Quand on est le PSG, on est dans l'obligation du résultat, l'obligation de gagner. On a maintenu notre exigence derrière les jours qui ont suivi notre belle victoire face à la Juventus avec beaucoup de précision dans le travail, avec quasiment tout le monde sur le terrain. Ce matin, nous avons fait une séance très intéressante où tout le monde était à l'écoute et très projeté sur le match de demain. »
- Brest est l'équipe qui a marqué le plus en dehors de la surface (3). Est-ce que ces détails rentrent en compte dans la préparation ou bien c'est au PSG d'imposer son jeu ?
« On doit imposer notre jeu bien évidemment. Les joueurs ont besoin d'informations par rapport à un adversaire. Ils ont marqué trois buts de l'extérieur de la surface, quatre sur coup de pied arrêté. C'est l'une des équipes les plus dangereuses. Sur ces quatre buts sur coup de pied arrêté, il y a des seconds ballons à l'extérieur de la surface que nous avons identifiés et qui seront montrés, avec un positionnement précis sur ces phases arrêtées. »
La conférence de presse :
- Vous avez collaboré avec Pierre Gauthier, préparateur mental. Êtes-vous toujours en contact avec lui ? Quels sont les leviers que vous utilisez pour la gestion de votre groupe, notamment avec les joueurs qui ont peu de temps de jeu comme Keylor Navas ?
« Oui, j'ai collaboré avec Pierre concernant tout ce qui est préparation mentale. Tout d'abord sur moi, sur un plan personnel. Ce qui est très important. Et ensuite pour essayer d'avoir beaucoup plus d'outils, beaucoup plus de clés dans les échanges entre le joueur et moi-même. Trouver rapidement les différents accès pour que l'on puisse avoir une relation ouverte, très zen et où l'on peut éviter les non-dits, échanger et partager. C'est surtout sur cela que j'ai collaboré avec Pierre, qui est très performant dans ce domaine. »
- Un mot sur la performance de Donnarumma face à la Juventus ? Avez-vous l'intention de faire du turn-over chez les gardiens ?
« Du turn-over chez les gardiens ? Non. Me concernant, je ne suis pas ce genre d'entraîneur à faire un turn-over au poste de gardien. On oublie souvent que Gigio est un jeune gardien quand même, même s'il joue depuis un bon moment. Évidemment quon a relevé sa mauvaise appréciation de la trajectoire du ballon sur un corner qui a une incidence sur le résultat de la rencontre puisque c'est un but. Mais je préfère aussi retenir les deux arrêts décisifs. Il a deux gros arrêts décisifs à faire et il a été très présent.
Évidemment que j'en ai parlé avec lui et que j'aime toujours avoir un gardien qui sort sur les coups de pied arrêtés, qui ait beaucoup de présence dans le domaine aérien. Il a le physique, il a les qualités techniques, il a le jump et je ne veux pas que ça le freine. Je ne veux pas que cette erreur d'appréciation le freine sur ce que je veux voir de Gigio. Il n'y aura pas de turn-over au poste de gardien. »
- Est-ce qu'il faut un turn-over pour régénérer l'équipe avec les matchs de Ligue des Champions et le championnat ?
« Le terme de turn-over ne me plaît pas trop mais bon c'est comme ça. Il faut de la fraîcheur évidemment et il y en aura automatiquement puisque j'ai un effectif qui est prêt, qui est à ma disposition, et qui est un effectif de qualité. Certains manquent de repères comme Fabian Ruiz ou Carlos Soler qui sont arrivés tardivement, à quatre jours d'un match de Champions League. Ils manquent de repères dans le jeu car nous avons eu très peu de séances pour travailler sur un plan tactique. Évidemment que ce ne sera pas le même onze de départ que face a la Juventus, comme le onze de départ à Haifa sera différent de celui face à Brest. Automatiquement, il faut injecter de la fraîcheur pour faire en sorte de maintenir tout le monde concerné mais aussi que l'équipe reste performante sur un plan athlétique. »
- Comment s'est passée la relation entre Neymar et Mbappé après le match et cette passe non donnée ? Et jusqu'à aujourd'hui ?
« La relation entre Ney et Kylian est très bonne et je ne vous fais pas de langue de bois. Ils sont associés dans les exercices, ils sont souvent ensemble lors des échauffements. Oui, il y a eu cette situation de match. Pour en avoir échangé hier avec Kylian qui, je pense on a parlé avec Ney, il y a deux temps dans cette action. La première accélération où il y a peut-être une possibilité de donner le ballon mais à ce moment-là c'est peut-être un peu plus difficile. Et le deuxième temps où Kylian fait vraiment la différence, rentre dans la surface et où il ne voit pas Ney.
Évidemment, quand on voit les images tout paraît simple. Il y a deux secondes où il faut prendre une décision et Kylian est focus sur son ballon pour frapper. Mais je suis convaincu que Kylian fera des passes décisives à Ney, comme Ney fera évidemment des passes décisives à Kylian. Je n'ai rien ressenti de négatif par rapport à cette action Dieu depuis le match. »
- Fabian Ruiz et Carlos Soler sont-ils prêts à débuter face à Brest et dans quel état d'esprit sont-ils ?
« ils sont déjà heureux d'être là. Ils avaient le souhait de venir nous rejoindre depuis un certain temps. Je démarre par Carlos Soler qui lui a du rythme. Il a eu une préparation normale et il jouait son dernier match avec Valence il y a 10 jours. Il doit simplement découvrir à la fois ses partenaires et ce que je vais lui demander sur le terrain par rapport à l'organisation. C'est un joueur de haut niveau, très intelligent. Ça va vite le faire.
Concernant Fabian, il a eu une préparation très contrariée. Il a très peu joué ces dernières semaines puisqu'on pensait qu'il allait venir nous rejoindre plus rapidement. Il avait souhaité ne pas démarrer le championnat avec Naples et de ce fait-là, il s'est entraîné à part pendant 15-20 jours donc il y a un peu de retard au niveau du rythme puisqu'il est sorti du groupe pendant cette période et qu'il s'est entraîné seul. Il travaille un peu plus que les autres pour trouver un rythme plus soutenu. Bien évidemment qu'ils sont disponibles pour démarrer le match face à Brest. »
- Est-ce qu'il est envisageable que Neymar, Mbappé et Messi soient tous les trois au repos face à Brest ?
« Non (de manière sèche.) J'essaie d'être le plus clair possible (rires). »``
- Est-ce qu'il peut y avoir un turn-over tactique en défense demain ?
« Non. Donc là j'ai dit non en défense, et vous allez me dire 'Et au milieu ?' (rires). »
- Comment peut-on gérer des joueurs qui ne font pas partie de l'équipe-type ? ```
« Il y a de la déception, non pas de la colère, mais de la frustration et il faut l'évacuer à travers le dialogue »
« Moi je n'utilise pas le mot remplaçant. Je les appelle les entrants. Je trouve ça beaucoup plus positif que remplaçant. Tout d'abord, il y a des discussions quand vous constituez un effectif et que vous êtes en contact avec des joueurs, leur expliquer clairement quelle est la situation. Ils intègrent un effectif de très haut niveau avec une concurrence très élevée. Ils savent déjà qu'avec une telle concurrence, cela va prendre du temps de s'imposer quand ils arrivent.
Après, il y a aussi la réalité de notre calendrier, cette année avec la Coupe du monde au milieu. Ils savent aussi qu'ils vont jouer les matchs, ils vont entrer en cours de match, ils vont démarrer des matchs. Et là c'est à moi de voir avec mon staff et la cellule médicale à quel moment on peut intégrer quatre ou cinq joueurs sur un coup d'envoi. Des joueurs qui n'ont pas l'habitude de démarrer. J'ai vu que l'entraîneur de Marseille est arrivé à le faire face a Auxerre avec sept joueurs, ce qui me paraît beaucoup mais il est arrivé à le faire.
Il faut évidemment leur donner espoir, leur donner envie et maintenir une certaine motivation pour exister et faire partie de cette aventure que doit être cette saison avec le Paris-Saint-Germain. Évidemment, il y a des échanges. Souvent, les joueurs parlent plus facilement avec le staff. Les informations me remontent de manière plus posée. Il y a de la déception, non pas de la colère, mais de la frustration et il faut l'évacuer à travers le dialogue mais aussi à travers des actes. Un jouers est heureux quand il est sur le terrain. »
- Le système à trois peut être très énergivore. Pensez-vous à un deuxième système ?
« Oui, plus qu'une réflexion. Il y a un deuxième système. Ayant revu le match plus d'une fois, il y a l'impression que cela donne en instantané et après il y a la réalité du match quand on le revoit. À partir du moment où l'on a pas marqué à la 48e minute et qu'à la 53e, la Juventus marque, ça leur a redonné espoir. Mais malgré cela, nous n'avons pas concédé énormément de situation, et heureusement. Derrière, nous avons eu encore des situations. Évidemment que ce sont des matchs à haute intensité qui demandent beaucoup d'efforts et que c'est énergivore, mais ce n'est pas lié qu'à la défense à trois, il y a peut-être à garder à l'esprit d'injecter de la fraîcheur plus tôt en deuxième période. »
- Est-ce que vous espérez déjà vous renforcer à l'occasion du mercato hivernal ?
« Vous êtes déjà projetés sur le mercato hivernal. Moi pas du tout. Je pense évidemment que la direction technique et notamment Luis (Campos) et notre président doivent échanger et anticiper beaucoup de choses par rapport à ce mercato hivernal. Moi je suis vraiment match après match. Est-ce qu'il y aura des départs et des arrivées ? Je n'en sais rien. Ce qui a été fait a été assez bien fait. Il est important que les joueurs sur lesquels je ne comptais pas par rapport à mon modèle de jeu aient pu trouver un club pour jouer, pour avoir du temps de jeu.
Beaucoup son prêtés et sont susceptibles de revenir la saison prochaine. S'ils doivent revenir la saison prochaine, évidemment que ce sera plus intéréssant avec un temps de jeu élevé. Je sais que Mauro, ça s'est fait dans les dernières heures. J'espère qu'il sera heureux là-bas et qu'il va retrouver du temps de jeu pour être performant. »
