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[Itw CulturePSG] Echouafni : « On espère toujours finir la saison »

Publié le jeudi 30 avril 2020 à 14:24 par Bruno Hermant
Au cours d'un entretien téléphonique ce jour, l'entraîneur de l'équipe féminine du PSG Olivier Echouafni a répondu à nos questions sur cette période de confinement, l'état de son groupe, la fin de la saison, la possible poursuite de la saison européenne et enfin l'actualité de la section féminine.

Olivier, tout d'abord, merci de répondre à nos questions en cette période délicate. Dans un premier temps, comment se déroule ce confinement ? 

OE : « De mon côté, tout va bien. Ma famille et moi sommes en bonne santé, il n'y a pas eu de soucis particuliers. Pour l'équipe, c'est également la même chose. Et pour le staff, un de nos membres avait recensé plusieurs symptômes du Covid-19 et présentait beaucoup de fatigue notamment mais cela va beaucoup mieux depuis et se porte bien.

Les joueuses sont-elles toutes restées au sein de leur domicile parisien ?

OE : Nous avons fait le choix de laisser les filles rentrer au sein de leurs familles quand cela était possible. Trois des joueuses étrangères de l'effectif, qui habitent le plus loin, sont toujours à Paris. Ashley Lawrence et Christiane Endler sont restées proches du centre d'entraînement mais nous nous sommes assurés qu'elles ne restent pas seules chez elles, notamment d'un point de vue psychologique. Après trois semaines à Paris, la Brésilienne Luana est rentrée au pays pour rejoindre sa famille également. Huitema, Cook, les Scandinaves et les Polonaises étaient déjà autorisées à retourner auprès de leurs proches dans leurs pays respectifs.

Qu'en est-il de leur suivi physique également ?

OE : A leur retour de sélection, les joueuses ont pu prendre connaissance d'un programme sur quatre à cinq semaines. Nous faisions des points réguliers avec les joueuses, le staff technique et le staff médical afin de savoir comment cela se déroulait. Nous pensions à une date de reprise qui s'est depuis effacée. Il y a toujours un programme établi mais pas d'objectif à atteindre pour le moment, puisque l'on ne sait pas encore à quelle date aura lieu une éventuelle reprise de la saison en cours ou de la saison prochaine. La bonne nouvelle toutefois, c'est que l'Allemande Sara Däbritz poursuit son programme de réathlétisation après sa lourde blessure au genou et travaille très dur pour revenir. 

Pour ce qui est du championnat en revanche, la FFF a tranché après les annonces du Premier Ministre !

OE : Oui, et c'est quand même très frustrant d'un point de vue du compétiteur. Nous terminons ce championnat sur un goût d'inachevé quelque part. Tout cela s'est passé de manière assez rapide et brutale. Nous nous préparions au plus gros choc de la saison, qui aurait pu changer des choses en D1 Arkéma si le résultat nous était favorable. Imaginez une victoire parisienne 2-0 contre l'OL à Jean-Bouin et le PSG aurait été sacré champion ! Cela se joue à 48h entre le retour de nos internationales et la date supposée de la rencontre. Et d'un coup, un arrêt, comme ça, c'est assez frustrant... Même si bien entendu, cet arrêt est plus que légitime au regard de la situation actuelle.

Vous évoquiez toutefois la possibilité de terminer la saison en cours...

OE : Oui, nous avons toujours l'espoir, comme les autres clubs qualifiés, de disputer et terminer la Coupe de France, pour laquelle le PSG doit affronter Bordeaux en demi-finale et également la Ligue des Champions féminine où Arsenal nous était opposé en quart de finale. Maintenant, il y a encore plein de questions en suspens, notamment la date à laquelle les clubs seraient autorisés de nouveau à s'entraîner, en petit comité ou en groupe complet, s'il est possible de faire des points médicaux, mais aussi les dates pour lesquelles nous pourrions jouer ces compétitions, avec quels formats retenus, quel lieu, ... Sachant notamment que les joueuses, avec cette longue coupure, auront besoin forcément de reprendre par une préparation de trois, quatre voire cinq semaines, et qu'elles ont le besoin de se retrouver également !

Mais aussi avec quelles joueuses, car s'il est évoqué de reprendre les compétitions en août, quid des joueuses en fin de contrat au 30 juin ?

OE : Là encore, c'est une nouvelle interrogation qui s'ajoute à celles déjà évoquées. Aurons-nous toutes les joueuses de l'effectif actuel à notre disposition ou auront-elles déjà pris part à la préparation d'avant-saison avec leur nouvelle équipe pour celles qui seraient amenées à partir ? Je ne le sais pas. Je ne sais pas non plus si quelqu'un aujourd'hui dans les instances nationales ou européennes le sait également. 

L'UEFA a planché sur un format de compétition pour la Ligue des Champions et l'Europa Ligue, avec un match sec par tour, sur terrain neutre en Suisse, sur une ou deux semaines. Peut-on penser que cela se déroule également de la même manière pour la Ligue des Champions féminine ?

OE : Comme expliqué précédemment, il faut déjà voir aussi à quelle date serait jouée cette nouvelle formule. Après, il y a aussi d'autres possibilités, comme de terminer la compétition sur la saison sportive 2020/21, en annulant la prochaine compétition, puisque les championnats n'ont pas été terminés pour la plupart des nations. Avec les huit qualifiés, il faudrait former deux groupes de quatre après tirage au sort, les deux premiers se qualifieraient pour les demi-finales en match aller retour avant de disputer la finale. Cela correspondrait au nombre de matchs actuels et préparerait les clubs à la nouvelle formule de la compétition qui débuterait en 2021/22. Mais cela n'est qu'une éventualité.

Aussi, ce n'était pas spécialement le but de l'entretien mais l'actualité autour de la section féminine vient également ajouter beaucoup d'incertitudes, avec le possible départ de la direction sportive, du non-renouvellement de l'entraîneur U19, de votre fin de contrat, du départ annoncé de certaines joueuses de l'équipe première et de l'équipe U19, de la fin de contrat de nombreuses joueuses cadres, etc... Comment se tourner sereinement vers l'avenir malgré cette situation compliquée ?

OE : Tout d'abord, il faut savoir raison garder, notamment sur tout ce qui se dit dans la presse autour de la section. Il y a beaucoup de choses qui ont été écrites et qui ne sont pas correctes. Le club aura très certainement des annonces à faire dans les prochaines semaines. Il faut aussi être patient. De plus, l'état de l'équipe ne serait pas non plus catastrophique, il y a une base très compétitive au PSG. Nous avons comme but de développer cette équipe, de l'amener à maturité et je pense que nous avions quelques promesses qui s'affichaient au fur et à mesure de la saison, que nous pouvions en récolter quelques fruits, j'espère que ce sera toujours le cas. Après, pour ce qui est des situations contractuelles personnelles, pour se tourner sereinement vers l'avenir, il faut savoir se comporter en compétiteur. Si nous avons la chance de pouvoir aller au bout de la saison avec les deux compétitions restantes, l'équipe devra se comporter de la même manière qu'une équipe professionnelle qui a envie de tout gagner, peu importe ce qui se passera pour les joueuses après la fin de la saison. Il faudra tout donner pour pouvoir remporter ces deux compétitions, car il faut le rappeler, il y a deux trophées au bout à soulever. Je le répète, chaque situation contractuelle délicate est le lot d'un sportif de haut niveau, il faut faire avec et cela est également la même chose pour le staff. Notre but est de décrocher des trophées, que le PSG augmente son palmarès, peu importe qui se trouvera sur le terrain ou sur le banc. Mais, rassurez-vous, le PSG sera toujours une équipe très compétitive.»

Nous remercions chaleureusement Olivier Echouafni pour sa disponibilité et sa franchise. Remerciements également pour les attachés de presse du Paris Saint-Germain, qui ont rendu cet entretien possible durant cette période délicate


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