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Jocelyn Prêcheur : «On a envie que les gens qui aiment le PSG vibrent pour ces couleurs»

Publié le samedi 30 septembre 2023 à 13:50 par Bruno Hermant
Le nouvel entraîneur du PSG féminin Jocelyn Prêcheur a été intronisé par la direction sportive. Au Camp des Loges ce vendredi, l'ancien adjoint devenu numéro un est revenu sur le choix du club de lui faire confiance, ses ambitions, son discours tenu aux joueuses, avant d'évoquer la rencontre face Lyon pour la 2e journée de D1 Arkéma ce dimanche au Parc des Princes. Supporter du club étant jeune, il a également évoqué la fierté d'en être l'entraîneur. Ses propos en intégralité.

Racontez-nous les dernières heures qui viennent de s’écouler et qui ont débouché jusqu’à votre nomination au poste d’entraîneur du PSG, d'un cheminement qui était prévu…

« Comme Angelo l'a dit précédemment, c'est quelque chose qui a démarré depuis quelques temps maintenant. Après, il y a eu deux étapes : la première était quand on a appris la décision du départ de mon père. (Cela a-t'il été facile ?) Non, cela ne l'est pas car vous êtes en début de saison, vous finissez une préparation de saison qui plutôt s’est bien passée, où on a beaucoup travaillé. Pour moi, la machine était lancée. Avec des ambitions, un nouvel élan, une vraie volonté d'aller performer plus que la saison dernière, avec cette vraie volonté d'aller chercher un titre. Après les discussions, son choix ensuite.

S'en est suivie une période d’incertitude me concernant, pour certaines personnes du staff. Et une deuxième décision forte du club de vouloir poursuivre avec le staff, avec moi. Il y a eu un ascenseur émotionnel sur ces dernières semaines. Mais je ressens beaucoup de satisfaction car c’est un choix fort que fait le PSG. Pour moi, le staff. Cela met en avant le travail réalisé la saison passée. IL y avait la possibilité de couper, de prendre un autre chemin.

Justement, vous parliez d'instabilité, ce n'est pas le choix qui a été fait avec cette volonté qui m'applique aussi de préserver le groupe et l'équipe. Beaucoup de satisfaction, très content de retrouver une posture d’entraîneur que j'avais quitté il y a un peu plus d'un an et demi maintenant, content de retrouver ce job que j’adore. Content de continuer à travailler pour ce club que j’adore aussi. Finalement, si je fais fi des circonstances et que je mets le côté personnel un peu à part, il y a beaucoup de satisfaction et de fierté. Je veux remercier le club d'avoir fait ce choix-là

Quel discours avez-vous tenu aux joueuses ?

« On continue. Rassurez vous, on continue. On ne change pas le chemin qui a été tracé. On continue d'avancer. Ce qui a fait notre force l’an passé, l’exigence que mon père a mis en place, si certaines pensaient qu'elle allait diminuer, elles vont vite se rendre compte que ca ne va pas être le cas (sourire). Maintenant, il faut garder aussi cette unité, cette cohésion qui nous a un moment donné nous a fait défaut par le passé. C'est quelque chose sur lequel je vais accorder beaucoup d'importance dans les prochains jours.

Vous l'évoquiez, le timing n’est peut-être pas au top, qu'est ce qu'un bon timing quand on fait ce genre de choses de toute facon ? Mais d’un autre côté, on joue Lyon, notre rival, d’entrée de jeu. Je parlais de cohésion, c'est aussi le moment de repartir tout de suite, on n'a pas trop le temps de gamberger. On avance, on se concentre sur les échéances, il y en a d'autres derrière qui sont importantes aussi. On se remobilise sur le travail. On garde la ligne directrice et tout ce qu'on peut améliorer, qu'on peut changer, même si on peut faire des choses différemment pour faire franchir un palier aux jeunes joueuses. Faciliter l'intégration de celles qui viennent d'arriver. On va le faire et avancer, toujours, encore.»

Succéder à votre père vous rajoute-t-il une pression supplémentaire ?

« La pression est là. De toute façon, c’est quelque chose qui va avec le job. Bien sûr, c’est exacerbé par le fait que vous êtes au PSG. Exacerbé par le fait de que vous avez des ambitions. J’ai des ambitions aussi, sans être arrogant. Mais si on est au PSG, c’est qu’on veut gagner des choses, c'est indipensable. Après oui, bien entendu, le fait que je succède à mon père, mais c'est plus que cela, c'est plus profond. J’ai eu la chance d’avoir un père qui m’a appris son métier, ca peut paraître un peu old school aujourd'hui mais je le considère comme une chance.

J'ai fait mon chemin, on s'est séparé, on a eu des expériences ensemble. On s'est reséparé, il m'avait rappelé pour qu'on s'est retrouve pour ce qu'il avait jugé être sa dernière expérience ensemble. Ce qui m'interesse, c'est quelque chose de très personnel, j’ai toujours envie de faire honneur à son héritage, à ce qu’il m’a appris. Avec aussi ma façon, mes caractéristiques. J'ai été à son école, comme d'autres avant moi. Mais après j'ai d'autres choses aussi.»

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la patte Jocelyn Prêcheur ?

«Je n'irai pas jusqu'à dire la patte Jocelyn, pas encore. Je dirais que par rapport à la situation actuelle, je veux insister vraiment sur la cohésion, j'aimerais que certaines filles se libèrent un peu. On doit évoluer sur l’aspect mental, avoir un esprit conquérant qu'on a vu sur certains matchs mais pas tout le temps, apporter cette stabilité aussi dans le jeu.

On a commencé aussi à travailler sur une deuxième option sur le plan tactique, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup, pour ce qui est du court terme. Dans le moyen terme, améliorer une efficacité offensive qui a nous a fait un peu défaut l’an passé. Certaines joueuses étaient blessées mais on avait le sentiment parfois de jouer longtemps sans avoir cette capacité de la mettre au fond. C'est un travail qu'il faut continuer à poursuivre, si on veut avoir une chance d'atteindre nos ambitions. »

Débuter votre nouvelle expérience contre l’OL, est-ce un cadeau empoisonné ?

«De toute façon, il n’y a pas le choix, il faut éviter de se poser la  question. D’un autre côté, on travaille pour ces matchs, c’est super, en plus on joue au Parc. Lyon, on les joue souvent. Cela tombe bien, je n'avais pas vu Camille Abily et Sonia Bompastor depuis pas mal d'années, c'est bien, on renoue contact, on se voit souvent (sourire).

Ce sont des matchs qu’on a envie de jouer et si on pouvait en jouer tous les mois, ça ne me gênerait pas. Ça nous permet de nous focaliser tout de suite sur le terrain, de se focaliser sur nos échéances et de voir où nous en sommes.»

Au niveau du jeu, reverra t'on le 4-3-3 et le 3-5-2 qu'on a vu en cette préparation ?

« Oui, là, on ne va pas changer. Le 4-3-3 était notre système de jeu de la saison dernière. On va y apporter encore certaines évolutions mais c'est quelque chose qui est maîtrisé. On avait fait le choix dès le début de l'intersaison de pouvoir rajouter une seconde corde à notre arc, par rapport au système de l'adversaire, aux caratéristiques de certaines de nos joueuses. On va continuer pour l'instant sur ces deux systèmes.»

Marie-Antoinette Katoto, qui a fait son retour à la compétition face à Bordeaux, est-elle en mesure de débuter un match ? ou step by step, avec des entrées en jeu de 30 puis 60 minutes ?

« On va voir… Débuter contre Lyon, non pas encore. Je ne vais pas vous raconter des bêtises. Les choses évoluent bien, on est plutôt en avance sur le timing qui a été mis en place dès le début du mois de juillet. Je tiens à saluer qu'elle bosse vraiment comme une folle. C'est pour cela qu'elle est aussi en avance. On a été contents qu'une étape plus que symbolique a été franchie à Bordeaux, puisque rejouer, c'est quelque chose qui j'espère que ça va lui donner l’élan de poursuivre.

Nous sommes au jour le jour, il faut voir comment son corps encaisse la charge, comment son genou l'encaisse aussi. On a fait une petite opposition en interne et cela s’est bien passé. On va avoir une bonne discussion à la fin de la séance, puisque les choix doivent être pris aujourd'hui. Je la verrais et on verra quelle stratégie on mettra en place sur ce weekend, sur Saint-Etienne et les matchs de Ligue des Champions qui arrivent.»

Comment va Grace Geyoro qui a été touchée en Equipe de France ?

« Ca va. Elle reprend avec le groupe aujourd'hui On a eu Grace et Ramona qui ont été touchées avec leurs sélections, les deux reprenent aujourd'hui (vendredi). Ca va être un peu le test mais je suis confiant. (Calligaris ?) Viola avait une gêne de grade 1 au niveau de l'ischio. Elle a repris l'entrainement en début de semaine. L'opposition s'est plutôt bien passée même si c'était un peu tendu. On peut être optimiste pour dimanche. Elle fait partie des quatre, cinq joueuses évoquées, avec Jackie Groenen qui est revenue des Pays-Bas avec une petite contracture, on va voir comment ca va se passer aujourd'hui pour prendre une décision.»

Qu’est-ce que cela représente pour vous d’entraîner le PSG ?

« Je suis arrivé en région parisienne à l’âge de 9 ans, j’ai fait du foot en région parisienne, j’ai fait mes premières armes dans la région, même à un moment donné dans un club fillial du PSG, c’est mon club de cœur. Même si bien sûr, je ne suis plus en tribunes, je vois les choses d’une autre manière mais c’est une vraie satisfaction. Je suis très honoré, ça te donne envie de te lever le matin, de te défoncer, pardon de l'expression familière.

Aujourd'hui, je suis au bord du terrain, il y en a d'autres qui regardent, on a envie qu'ils aient la banane, on a envie qu'ils vibrent pour ces couleurs. On a envie que ces trois lettres, PSG, signifient pour tout le monde ce qu'elles signifient pour vous. C’est une vraie motivation, on ne peut être que content.»

On a le sentiment, depuis plusieurs années, que le PSG pêche dans l’approche mentale au moment d’affronter l’OL. Est-ce un point sur lequel vous allez travailler ?

« Je partage ce constat, c’est quelque chose qu’on a commencé à travailler la saison dernière. L’aspect mental aujourd'hui est vraiment un pilier de la performance. Je pense qu'on parlera de l'aspect mental dans 10 ans comme on parle de l'aspect athlétique aujourd'hui. Que les staffs seront étoffés avec des experts dans le domaine. On en est aux prémices aujourd'hui.

C’est un dossier que j’ai pris à bras-le-corps car il m’intéresse énormément depuis quelques années. Je ne me prétends pas expert mais il y a des messages que j’ai envie de faire passer. C’est un travail qui nécessite une approche plus individuelle donc certainement le club va s’étoffer dans ce domaine. C’est une problématique qu’on intègre dans la refonte du staff actuellement. Je suis convaincu que certaines joueuses en auront bien besoin.»

Un petit mot sur Tabitha Chawinga, est-elle prête pour dimanche ? Pouvez vous la présenter, c'est une joueuse que vous vouliez absolument ?

« Oui, Tabitha, on l'a découvert en arrivant en Chine en 2018. Elle venait de faire deux saisons en Suède et elle vient du Malawi. Je ne la connaissais pas, ni son nom et j'aurais été incapable de situer le Malawi sur une carte pour être complètement honnête. On a bien travaillé avec elle, elle a explosé en Chine. Elle a des caractéristiques que nous n'avions pas, à fortiori après le départ de Diani, il nous fallait une joueuse d'espace.

Cela a été un dossier très compliqué du fait qu'elle appartenait à un club chinois. C'est une vraie victoire qu'on a eu avec la direction sportive. Je suis très content qu'elle nous ai rejoint, même tardivement, ce n'est pas grave. Elle se sent bien, elle est bien, elle jouera dimanche. Elle peut démarrer, est-ce qu'elle démarrera ? Je ne peux pas vous le dire tout de suite. Mais elle fera sa première au Parc ce dimanche, c'est sûr.»


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