Le déplacement du PSG à Montpelliler va offrir à Laurent Blanc son premier casse-tête de la saison, les nombreux absents l'obligeant à revoir sa tactique habituelle.
Le PSG joue dès ce vendredi sa quatrième rencontre de la saison et son entraîneur Laurent Blanc doit faire face à un nombre important d'absents, bien plus que lors des derniers matches. Parmi les indisponibles du jour, tous n'ont pas de doublure attitrée et c'est bien là que les choses se corsent pour le technicien parisien, forcé de revoir ses plans.
Quelques absents dont l'irremplaçable Verratti
Avec quatre joueurs potentiellement titulaires absents du groupe parisien (Ibrahimovic, Di Maria, Verratti et Van der Wiel), le match à Montpellier est soudainement devenu plus compliqué qu'il n'y paraissait en début de semaine, quand l'affrontement se résumait alors à un déplacement du leader chez la lanterne rouge. Pour autant, tous les absents n'ont pas le même poids : Van der Wiel n'existe aujourd'hui que par la polémique qu'il vient de créer, Di Maria est une recrue dont le PSG n'a pas encore pu profiter tandis que l'absence d'Ibrahimovic fait même un heureux en la personne de Cavani, de nouveau dans l'axe. Il ne reste donc plus qu'un joueur à remplacer : Marco Verratti. Problème pour Blanc, il est le seul joueur de l'effectif à ne pas avoir de doublure désignée et l'entraîneur parisien va donc devoir composer sans lui, pour la première fois de la saison.
Un gaucher, un défensif ou un offensif ?
Le 4-3-3 parisien va devoir se trouver un nouveau relayeur côté droit et les candidats sont au nombre de trois, faciles à identifier puisqu'ils se nomment Adrien Rabiot, Benjamin Stambouli et Javier Pastore. Et si Verratti n'a pas de remplaçant naturel, c'est parce que les trois joueurs cités sont plus à l'aise à un autre poste : Rabiot est un gaucher qui s'épanouit logiquement sur le côté de son pied fort, Stambouli un milieu plus défensif et Pastore plus à l'aise un cran plus haut. Les trois peuvent dépanner mais aucun n'a le profil parfait, celui capable de mêler travail défensif, construction du jeu et soutien naturel au latéral. La dernière apparition de Rabiot à ce poste, lors de la défaite au Parc contre le Barça (1-3), avait été pénible et montré ses limites, Stambouli n'a pas souvent dû jouer aussi haut dans sa carrière tandis que Pastore manque de rythme et s'est épanoui depuis quelques mois en jouant dans la ligne des trois attaquants. En replaçant l'Argentin au milieu, Blanc se verrait aussi obligé de reconstruire son attaque en titularisant Lavezzi ou Augustin pour accompagner Cavani et Lucas. Or, aucun des deux joueurs n'a le coffre pour tenir 90 minutes, un problème qui se pose déjà avec le milieu offensif, pas encore à 100%.
Motta déplacé ?
Malgré ce souci physique, et si Pastore est le joueur qui semble malgré tout le plus à même de reprendre le poste de Verratti, notamment parce qu'il est celui des trois qui y a le plus souvent évolué, une tendance des dernières semaines offre une autre possibilité à Laurent Blanc. Contre le Gazélec, c'est le plus souvent Verratti qui s'est retrouvé devant la défense, Motta se situant souvent un cran plus haut, à la place théorique du grand absent du jour. Durant la préparation, notamment contre Chelsea, on avait également vu l'Italien se situer haut sur le terrain, laissant à Rabiot le rôle devant la défense. Aujourd'hui, si Blanc valide ce replacement de Motta en relayeur droit, c'est alors Rabiot et Stambouli qui se retrouveront favoris pour incorporer le onze de départ. Et vu la prestation du jeune Parisien à Lille, l'ancien Montpelliérain filerait tout droit vers une titularisation devant son ancien public.
Le retour du 4-2-3-1 ?
Il reste finalement une dernière solution, régulièrement employée l'an passé lorsque le génial petit Italien était absent (donc suspendu), transformer le milieu de terrain d'un triangle avec une pointe basse (Motta) en un avec une pointe haute (Pastore), le 4-3-3 parisien devenant un système plus proche du 4-2-3-1. C'est notamment la solution qui avait été employée à Caen avec la doublette Motta/Cabaye derrière Pastore, Lavezzi et Lucas occupant les couloirs et Cavani la pointe. Techniquement, il suffit de remplacer Cabaye par Matuidi et le tour est joué pour la composition de ce soir. Mais comme dans le cas de Rabiot remplaçant Verratti poste pour poste, le problème d'un gaucher se retrouvant légèrement côté droit se pose, même si Motta (qu'on imagine plus volontiers que Matuidi dans ce rôle) se retrouverait alors moins proche du côté que ne l'est Verratti dans le système habituel.
Du côté de Blanc, il va falloir trancher en faveur d'une des solutions, même si aucune ne semble parfaite, et le technicien parisien a au moins pour lui l'embarras du choix concernant les remplaçants de Verratti, lui permettant de changer l'homme ou le système. Ce confort de début de saison ne se retrouvera pas forcément à chaque fois que le roi du carton sera absent et cette situation doit au moins forcer le PSG à entamer une réflexion sur deux points : comment remplacer Verratti et, surtout, est-ce normal que le joueur le plus indispensable de l'effectif n'ait pas de doublure ?
