C'est un Eric Roy conscient de la supériorité du PSG, mais avec pas mal de regrets quand même, qui s'est présenté en conférence de presse mardi soir à l'issue de la défaite 3-0 de Brest face au PSG en barrage aller de Champions League. Voici ses propos, retranscrits par nos soins.
Est-ce que vous avez un peu de regrets ce soir, notamment en fin de première période où vous avez un grand temps fort avant le second but parisien ?
« La victoire du PSG est assez méritée et assez logique »
« En fait, on sort toujours de ces matches contre le PSG avec pas mal de regrets parce que c'est vrai que ce premier but déjà est un peu malheureux. Et puis après, avant la mi-temps, on a l'opportunité peut-être de revenir. Comme vous l'avez dit, on a eu un bon temps fort. Sur ce match-là, même si je n'ai pas grand-chose à reprocher à mon équipe dans l'état d'esprit, dans l'attitude, dans la volonté d'essayer de proposer des choses, malheureusement on a manqué de réalisme offensif et défensif. À partir de là, tu ne peux pas exister contre une grande équipe et notamment le PSG, qui est dans sa meilleure période actuellement. Et j'avais dit hier (lundi) qu'il faudrait des concours de circonstances favorables et ils n'ont pas été pour nous ce soir. Donc c'est décevant, un peu frustrant, 3-0 je trouve que c'est lourd, mais après dans le sport de haut niveau, il n'y a pas de secret, il faut être réaliste et on ne l'a pas été. À partir de là, la victoire du PSG est assez méritée et assez logique. »
Il y a un match retour dans une semaine. Est-ce que c'est déjà plié ou pas ?
« Cela paraît dans tous les cas mission impossible »
« Si on peut imaginer qu'on peut gagner 4-0 au Parc... Maintenant, je ne sais pas s'il y en a beaucoup qui l'imaginent. Le problème en plus, au-delà de marquer quatre buts au Parc, c'est qu'il faudrait déjà ne pas en prendre et on voit qu'en ce moment le PSG marque des buts pratiquement à tout le monde. Donc cela paraît dans tous les cas mission impossible, mais bon, nous on n'est pas du tout focalisé sur ce match retour. Nous on est focalisé pour remobiliser tout le monde pour le match dans trois jours (face à Auxerre, ndlr) puisqu'on a eu la bonne idée de nous programmer dans trois jours donc voilà, vendredi on va devoir être performant pour faire un bon résultat parce qu'on veut, comme je l'ai déjà dit, exister dans cette Ligue 1 et ce sera l'opportunité pour nous de continuer à avancer. »
Sur votre composition de départ, est-ce qu'il y avait la volonté de densifier votre milieu de terrain ? Et est-ce que vous pensez que la technique d'un Vitinha a fait la différence ?
« Comme je l'ai dit à Luis (Enrique), ça doit être un kif de pouvoir entraîner ce genre de joueurs »
« Clairement parce qu'en fait au milieu de terrain, on se retrouvait en supériorité numérique mais on ne l'a jamais réellement senti dans le match. Et notamment quand on avait pas le ballon pour plus les gêner dans la construction du jeu. Mais bon, quand on voit Vitinha, João Neves, ce sont des joueurs d'une qualité incroyable. Ruiz aussi... C'est évident que cela fait une grande différence et quand tu tutoies le très haut niveau comme on a pu le faire à Barcelone ou ce soir, on se rend compte de la qualité de ces joueurs. Comme je l'ai dit à Luis (Enrique), ça doit être un kif, un plaisir incroyable de pouvoir entraîner ce genre de joueurs et ce genre d'équipe parce que je pense qu'il doit prendre beaucoup de plaisir sur le banc de touche. »
Vous avez dit avant le match que vous vouliez que votre équipe propose des choses, à la différence de certaines équipes qui peuvent avoir des résultats en proposant moins. Vous n'avez pas de regrets ? Vous ne vous dites pas que face à ces équipes il y a trop d'écart et que même en proposant quelque chose, ça ne passe pas ?
« C'est vrai que ça ne passe pas, mais après il y a une logique aussi, c'est une équipe qui est bien meilleure que la nôtre. On en est conscient même si sur un match ou une double confrontation, tu peux toujours espérer avoir un bon résultat. Il fallait des concours de circonstances favorables et on ne les a pas eus. Mais globalement, je pense sincèrement qu'on peut rentrer sur un score de parité à la mi-temps, par rapport au contenu, et à l'arrivée tu perds 2-0 donc c'est compliqué. Après on sait que le troisième but est important. Tu as un bon temps fort aussi en début de deuxième période. Malheureusement, tu ne concrétises pas. À partir de là, si tu ne concrétises pas... Le sport de haut niveau, c'est du réalisme offensif et défensif. Je pense qu'en plus sur les trois buts qu'on prend, il y en a deux qu'on doit largement éviter. Le premier, on récupère le ballon et on le reperd instantanément alors qu'on avait dit justement qu'il fallait ressortir des zones dangereuses et du contre-pressing adverse, ce qu'on n'a pas su faire. Sur le deuxième but, je pense qu'on doit faire tomber avant. On essaye de récupérer le ballon sur une zone de pressing, mais à partir du moment où tu ne peux pas, tu dois être capable de faire des fautes tactiques, comme le PSG le fait bien, de temps en temps. Et puis sur le troisième, c'est pareil, on récupère, on a des contres défavorables, mais on manque de méchanceté et d'agressivité dans le bon sens du terme. Et on a vu qu'une grande équipe, quand elle se sent un peu en difficulté, que ce soit Marquinhos ou Pacho, il n'y a pas de problème, ils mettent des grands coups de savate devant et si ça ne gagne pas, au moins ça dégage. C'est vrai que nous sur ces situations, on doit encore apprendre et être plus mature. »
Est-ce que ce PSG est taillé pour gagner la Champions League cette saison ?
« Je pense qu'ils sont sincèrement collectivement plus forts que l'année dernière »
« Je l'ai déjà dit, je pense que c'est l'une des 4-5 équipes favorites de cette compétition. Même si j'ai senti Barcelone très fort quand on a joué contre eux, je ne pense pas que le PSG soit inférieur. Quand on voit beaucoup d'autres équipes, je ne pense pas qu'ils ont grand-chose à envier à beaucoup d'équipes de cette compétition. Comme je l'ai dit, je pense qu'ils sont sincèrement collectivement plus forts que l'année dernière. Quand on voit les efforts que font les attaquants notamment, sur le pressing, la capacité à gérer le ballon après, à avoir des fulgurances, que ce soit sur du jeu placé ou du jeu de transitions. Ils sont capables de tout faire. Donc à mon sens, ils sont effectivement une des équipes favorites. Après, il y a d'autres très bonnes équipes et on sait que dans ce genre de compétitions, il faut non seulement une grande équipe, comme ils l'ont, mais aussi avoir un peu de réussite et ça on verra à l'avenir ce qui leur arrivera. Après, ils ne sont pas encore qualifiés, il y a un match retour. On verra bien (sourire). »
Le PSG vous a dominé et a maîtrisé le match, mais sur les coups de pieds arrêtés, il y avait peut-être quelque chose à aller chercher, non ?
« J'en avais parlé avant le match en disant que c'était des situations qu'on devait prendre comme de véritables occasions et être très déterminés. On l'a été et on a frappé de la tête, avec Sima, sur la barre transversale. Ce sont des petits détails qui font qu'un match tourne. Malheureusement, ce ballon au lieu de faire barre rentrante, il sort du but. À l'arrivée, ces petits détails font de grandes différences parce qu'au lieu de 1-1, c'est 2-0 à la mi-temps. C'est ce que j'ai déjà dit. Après bien sûr que cette équipe du PSG a maîtrisé, mais je pense qu'on a eu des périodes où on les a mis en difficulté. On les a un peu secoués, mais bon, en plus d'être talentueux, ils sont très solides et ils l'ont montré ce soir. »