Forcément très satisfait de la belle victoire 3-0 de son équipe sur la pelouse d'Angers, l'entraîneur du PSG Mauricio Pochettino a aussi évoqué d'autres sujets : la défense à trois qu'il avait mise en place, l'état de santé d'Icardi, la gestion des gardiens qu'il pense devoir changer l'an prochain ou encore le dixième titre qui se rapproche.
Pourquoi avoir choisi ce système de jeu à trois défenseurs axiaux (Marquinhos, Ramos et Kehrer) aujourd’hui ?
« Nous avons joué à trois derrière à plusieurs moments de matchs depuis le début de saison. Vous pouviez penser que nous jouions à quatre en défense, mais le positionnement de Danilo Pereira, en numéro 6 capable de basculer plus bas, permettait aux latéraux de monter. Les systèmes ne font pas tout. L’animation était bonne. Nous avons fait un bon match, très pro. Je suis très satisfait du résultat, des trois points et de nous placer en position de remporter le championnat. »
Est-ce que cette animation de jeu peut représenter le futur du PSG, aussi bien sur la fin de saison que lors du prochain exercice ?
« Je ne sais pas. C’était l’option la plus adaptée aujourd’hui du fait des circonstances, des profils et des qualités de chacun, notamment après la blessure de Mauro Icardi. Je ne sais pas si ce sera un projet pour le futur à long terme, mais c’est une des possibilités. »
Justement, pouvez-vous nous donner des nouvelles d’Icardi, présent sur la feuille de match mais blessé à l’entraînement. Que s’est-il passé et quelle pourrait être sa durée d’indisponibilité ?
« Au moment de l’échauffement, il a ressenti une douleur au quadriceps sur une frappe. Nous devons attendre demain pour connaître l’évaluation précise de sa blessure. Nous espérons que ce ne soit rien de grave. Mais quand on évoque le quadriceps, c’est un muscle très puissant et utile, que ce peut être plus long qu’une semaine d’absence. Nous attendons demain pour nous informer sur la situation. »
N'êtes-vous pas trop déçu de ne pas être champion dès ce soir ?
« Non, même si cela nous aurait plu de l’être dès ce soir. Nous ne sommes pas déçus parce que nous avons fait ce que nous avions à faire : prendre les trois points. »
Keylor Navas a déclaré après la rencontre que sa situation doit changer au terme de la saison. Comprenez-vous son sa frustration et son envie de jouer ?
« Je ne sais pas exactement à quoi Keylor se réfère. Nous devons l’écouter, je ne sais pas. La saison a été ce qu’elle a été. Je ne crois qu’aucun autre club dans le monde a vécu une situation de la sorte entre ses gardiens, en ayant deux numéros un comme Keylor et Gigio. La cohabitation a été bonne entre eux, la compétition également. Le futur s’écrira sûrement différemment. C’est clair que les deux aimeraient jouer bien plus que ce qu’ils n’ont eu l’occasion de le faire.
On peut aussi penser à un autre type de gestion après un an de connaissance commune. Avoir vécu cette expérience sera toujours utile au staff technique que nous formons, c’est inédit. Je m’excuse si quelqu’un d’autre l’a vécu auparavant dans un club, mais je ne crois pas. C’est une expérience positive et utile dans l’adaptation, la prise de décision. Nous avons beaucoup analysé et pris les décisions que nous puissions les plus justes pour l’équipe tout au long de la saison. C’est un élément sur lequel capitaliser, non pas pour améliorer le rendement au niveau individuel, mais plutôt pour améliorer le rendement collectif. C’est ce que nous cherchons. »
Depuis l’élimination en Ligue des Champions contre le Real Madrid, la saison du PSG semble pesante. Avez-vous hâte d’être samedi pour tenter de remporter le titre devant vos supporters et d’apporter une forme de communion ?
« Oui, bien sûr, c’est pesant depuis l’élimination en huitièmes de finale, d’autant plus du fait des circonstances. J’en profite pour remercier l’entraîneur d’Angers, Gérald Baticle, pour les mots qu’il m’a glissés après le match. Cela m’a beaucoup plu. C’est ce qui est attendu à Paris : remporter la Ligue des Champions. Gagner un titre en Ligue 1 peut paraître peu important, mais il faut apprendre à donner de la valeur à chaque compétition que dispute le club. Il faut le faire en interne, au sein du club. Chaque compétition à laquelle le club participe doit être aussi importante que la Ligue des Champions. C’est le trophée rêvé, dont on parle beaucoup, et dans le cas d’une déception comme celle connue récemment, le reste ne semble plus valoir grand-chose.
Il faut travailler, continuer à y croire. J’espère que gagner ce titre en Ligue 1 va nous permettre de renouer avec nos supporters. S’ils le veulent, ils seront avec nous. Je le répète, mais nous respectons leur colère, leur déception, qui sont similaires à ce que nous ressentons également tous. Mais le club doit être placé devant tout le reste. Il faut montrer le respect lié à un dixième titre en championnat. C’est important pour le club. Il faut donner la valeur que cela mérite au fait d’être champion, que ce soit en France, en Angleterre, en Italie, en Allemagne ou en Espagne. »
