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La forme physique, Zaïre-Emery, la motivation, Marquinhos, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant PSG/Rennes

Publié le samedi 24 février 2024 à 22:29 par Fouzia
C'est un Luis Enrique bavard et de bonne humeur qui s'est présenté à la presse ce samedi à la veille de PSG/Rennes (dimanche, 17h05). L'entraîneur parisien a construit la plupart de ses réponses, sur des thèmes aussi variés que la forme physique de son équipe, les qualités de Zaïre-Emery, la motivation avec autant d'avance et d'autres thèmes encore. Voici ses propos, traduits en intégralité par nos soins.

AU MICRO DE PSG TV

Vous êtes sur une bonne série de victoires, à domicile comme à l'extérieur. Cela donne-t-il au groupe la confiance nécessaire pour affronter Rennes demain soir ?

« C’est toujours positif d'être sur une bonne série de résultats, évidemment, mais nous autres entraîneurs devons toujours veiller à ce que les choses ne se compliquent pas. Bien sûr que c’est positif d'être dans une bonne dynamique, mais un excès de confiance peut conduire à un relâchement et c'est ce que j'essaie d’empêcher chaque semaine au centre d'entraînement et avant la préparation d’un match. »

Vous débutez un marathon de matchs jusqu’à la trêve. Comment vont les joueurs physiquement ? Comment vont leurs organismes ?

« Toutes mes équipes ont toujours été en forme physiquement »

« Très bien. Et moi aussi, parfaitement (plaisante-t-il). En tout cas, je les vois en bonne forme. Honnêtement, ce n’est pas un sujet qui me préoccupe parce que la préparation physique en football est une chose très complexe que je ne saurais personnellement développer (ici) de manière appropriée. Mais le staff qui assure ce travail a l’expérience nécessaire. Et il ne s’agit pas d’être en forme pendant un mois ou pour un match (précis). Et si tu perds un match à cause de ta seconde mi-temps, ça ne veut pas dire que tu n’es pas bien physiquement. C’est un sujet plus complexe, plus élaboré. Toutes mes équipes ont toujours été en forme physiquement. Je n’ai eu aucun problème avec aucune équipe (que j’ai entraînée) dans aucune situation pour des raisons physiques. Cela ne veut pas dire pour autant que tu ne vas pas perdre des matchs. Mais ce qui m’intéresse, c’est l’intensité, et ce que je ressens et ce que je vois est positif et nous en sommes heureux.  »

Vous avez beaucoup parlé de votre philosophie de jeu axée sur la possession et l’attaque. La possession de balle de votre équipe est en moyenne de 65% à ce stade de la saison, avec un taux élevé de 83% de passes réussies, notamment dans les 30 derniers mètres. Est-ce un motif de satisfaction pour vous ?

« N’importe quel résultat positif qui tend à prouver que nous faisons les choses correctement tout en obtenant des résultats me plaît. Il y a beaucoup de statistiques très positives et très bonnes. Si je devais faire le bilan depuis notre arrivée jusqu'à aujourd'hui, je ne pourrais qu'être satisfait. Mais je suis de nature à vouloir toujours faire mieux. Et je veux que les joueurs fassent toujours mieux. Je ne veux pas qu’on se complaise dans notre confort. Le confort ne peut pas exister pour une équipe de haut niveau. C’est l’idée que nous essayons d’inculquer chaque semaine à l’entraînement et le groupe y répond bien. »

EN CONFÉRENCE DE PRESSE

Vous aviez dit après le match contre Nantes que votre avance de treize points en championnat pouvait conduire à un manque de motivation, ce qui paraît logique. Comment y pallier et sur quels aspects souhaitez-vous vous améliorer pour maintenir votre groupe sous pression jusqu’à la fin de saison ?

« Je crois que c’est le cas depuis plusieurs semaines maintenant. C’est une bonne chose et nous sommes très contents de distancer encore davantage le second du championnat. Mais cela soulève effectivement la question d’un potentiel manque de motivation contre lequel nous devons lutter encore pendant de nombreuses semaines. C’est un petit handicap que nous devons contrôler. Notre objectif est de gagner les matchs et de remporter toutes les compétitions auxquelles nous participons.

« Évidemment, si nous avions un adversaire plus proche au classement, nous serions mieux préparés, peut-être que les joueurs se prépareraient de manière plus spontanée. »

Évidemment, si nous avions un adversaire plus proche au classement, nous serions mieux préparés, peut-être que les joueurs se prépareraient de manière plus spontanée. Là, il faut un peu plus forcer la motivation mais jusqu’ici, cela s’est bien passé pour nous. Nous sommes de loin l’équipe la plus régulière du championnat. Nous entrons maintenant dans le dernier tiers de la compétition et nous devons être performants dans toutes les compétitions. Nous avons beaucoup de (matchs) tests qui nous attendent. Demain, le match sera très compliqué et nous servira de préparation pour les suivants.  »

Marquinhos est forfait dimanche, après avoir été bon contre Nantes. Il est parfois critiqué pour son inconstance, notamment en Ligue des champions, et une rumeur évoque un possible intérêt du Bayern Munich. Est-il un pilier intransférable pour vous ?

« Je ne parle jamais des transferts de joueurs. L’histoire prouve que le PSG ne vend pas ou peu ses joueurs. Peu de joueurs partent. Ceux qui partent, c’est soit parce qu’ils sont en fin de contrat soit parce que le club souhaite les vendre. Je ne crois pas que ce soit le cas de Marquinhos. Mais les nouvelles règles financières (FPF) obligent les clubs à acheter et vendre des joueurs régulièrement donc… 

Et concernant les critiques sur Marquinhos… Quand on veut jouer au Paris Saint-Germain pendant de nombreuses années, il faut savoir l’accepter. C’est comme ça que ça marche. Si je dois parler de Marquinhos, c’est pour moi un joueur top, toujours performant, toujours au niveau, un joueur très important pour nous. »

Vous avez régulièrement installé Warren Zaïre-Emery depuis plusieurs mois dans une position hybride entre latéral et milieu de terrain. Quel bilan faites-vous de ce positionnement ? Sa progression globale correspond-elle à vos attentes ?

« Concernant Warren, c’est impossible de comparer (son bilan) avec mes attentes le concernant tellement il les a dépassées, et de très loin. Je ne vais pas reparler de sa condition parce que je l’ai déjà fait à de nombreuses reprises en conférence de presse. Je ne vais pas parler de ses capacités techniques, physiques ou personnelles en termes de professionnalisme. Je vais parler de sa capacité à produire un jeu qui répond aux besoins de ses coéquipiers. Pour nous, cela paraît basique parce que nous voulons occuper les espaces à l’intérieur du jeu et ces espaces changent constamment. 

« Je n’ai jamais vu un joueur aussi intelligent que Warren au moment de compenser pour ses coéquipiers »

Je n’ai jamais vu un joueur aussi intelligent au moment de compenser pour ses coéquipiers. Pour l’entraîneur que je suis, c’est inestimable. Presque personne ne le remarque mais moi je le vois beaucoup. Je suis content que Warren ait pu confirmer son niveau [“devenir une réalité” dans le texte] et j’espère qu’il puisse continuer avec cette faim et cette envie qu’il a chaque jour à l’entraînement pendant de nombreuses années parce que c’est un joueur vital pour nous.  »

Concernant le trio d’attaque Barcola, Mbappé et Dembélé, comment ce trio est devenu complémentaire au fil de la saison ?

« Vous autres journalistes aimez beaucoup parler des joueurs qui jouent le plus. Moi, je parlais de tous les attaquants. Pour qu’une équipe fonctionne, à ce niveau, surtout une équipe qui aspire à gagner toutes les compétitions, elle a besoin de sous les attaquants, de tous ses joueurs offensifs ; ceux qui participent plus et ceux qui participent moins. 

Depuis mon arrivée, j’ai dit clairement le bien que je pensais du niveau de mon effectif, pas seulement de mes attaquants mais aussi de mes milieux, de mes défenseurs, de mes gardiens… Mais évidemment que nous avons en attaque beaucoup de joueurs qui peuvent créer des déséquilibres et faire des différences. C’est parfait. J’en suis très heureux en tant qu’entraîneur. »

Vous aviez affronté le PSG d’Artur Jorge, qui nous a quittés cette semaine, en 1994 avec le Real Madrid : avez-vous des souvenirs de lui ou de ce match ? Un mot pour sa famille ? 

« En 1994 ? Oui, j’étais au Real mais je ne me souviens pas de ce match. Je ne suis pas très bon pour me rappeler d’anecdote ou de résultats ou du championnat. Mais nous déplorons sa perte. En ce qui me concerne, je déplore sa perte et je souhaite le meilleur à sa famille. Et je le répète, j’ai une très mauvaise mémoire, surtout si nous avons perdu le match.  »

Comment Kylian Mbappé, annoncé au Real Madrid, vit-il ces dernières semaines agitées ? Le sentez-vous toujours aussi concerné par le projet du PSG ?

« Je n’ai vu aucune différence chez aucun de mes joueurs cette semaine. Ce qui se rapproche, et ce qui nous attend dans un futur proche, c’est ce match très important pour nous demain. Il est très important parce que nous voulons continuer à prouver que nous sommes compétitifs face à n’importe quel adversaire et dans n’importe quelle compétition, parce que nous jouons à domicile devant nos supporters, parce que nous sommes un club qui doit lutter pour tous les titres et parce qu’être joueur du PSG ne vous permet pas de vous relâcher ne serait qu'un match. C’est mon objectif d’entraîneur.  »

Les 8es de finale aller de Ligue des champions ont tous été disputés. A part le PSG et Manchester City qui ont gagné avec deux buts d'écart, peu d'équipes ont pris de l'avance pour le retour. Il n'y a pas un club qui est apparu particulièrement dominant ou impossible à battre. Cela ouvre-t-il plus de perspectives pour vous cette saison ?

« Cette observation me paraît très sensée et intelligente. Cela signifie vraiment que le football actuel se dirige vers cette situation : des résultats très serrés, des concurrents qui auraient pu se qualifier mais se retrouvent éliminés. Après cette phase aller, il y a beaucoup d’égalités. Il n’y a aucune équipe dont la qualification est assurée. Je crois que c’est positif parce que tout le monde peut se qualifier lors de la phase retour. C’est important pour la préparation du match. 

En ce qui nous concerne, après notre résultat, nous sommes les premiers conscients de la difficulté que cela représente d’affronter cette bonne équipe qu’est la Real Sociedad et de se qualifier pour le prochain tour. Mais je le répète, nous sommes extrêmement motivés, aucune équipe de Champions League n’est plus motivée que nous. Et c’est le message que nous devons transmettre. »

Quel regard portez-vous sur Rennes, votre prochain adversaire ce dimanche, qui a de très jeunes joueurs et qui a gagné cette semaine (contre Milan) en Europa League ?

« Concernant Rennes, nous avons eu un calendrier très positif dernièrement parce qu’avant d’aborder les deux compétitions à venir, en Champions League comme en Coupe de France, contre des adversaires difficiles et très importants, nous avons dû affronter les meilleures équipes du championnat français. Demain, ce sera contre Rennes, une équipe qui reste sur une des meilleures dynamiques en Europe, sans aucun doute. Sur leurs onze derniers matchs, ils en ont gagné dix et ils n’ont perdu que contre Milan, à Milan.

Ils ont des joueurs de très haut niveau individuel, très bien rodés, en défense comme en attaque. Ce sera très compliqué et donc un nouveau test pour nous. J’aime beaucoup ce type de matchs, comme celui que nous jouerons à Monaco ensuite. Pour préparer la Coupe et la C1, ce sont des adversaires idéaux, très difficiles et qui nous obligeront à montrer notre meilleur visage. »

Pour Marquinhos, est-ce grave ? 

« Non, ce n’est rien de grave. Je ne sais pas ce qui a été écrit dans le point médical, mais ce n’est pas grave du tout. Il ne sera pas dans le groupe demain mais il est en parfait état. »

Vous avez effectué beaucoup de rotations ces dernières semaines, notamment pour maintenir chaque joueur motivé. À quel point est-ce difficile de trouver un équilibre pour trouver une alchimie au sein de votre équipe titulaire ?

« Quelle équipe titulaire ? Vous avez des certitudes sur les compositions à chaque match, vous ? Je ne pense pas mais bon, mon but est d’avoir 22 joueurs titulaires. Je sais que c’est impossible mais c’est mon objectif, qu’il y ait deux joueurs disponibles par poste, pour créer cette émulation. Parce que si je me relâche, si je lève ma garde parce que tel joueur est titulaire et va bien jouer pendant deux matchs, il faut que je me ressaisisse vite. C’est le but en tant que coach. C’est basique, assez simple, et à la fois compliqué parce qu’en théorie, si un joueur ne joue pas, il se démotive et abandonne. Alors que là, non, pas du tout, il n’abandonne pas, il lutte pour être titulaire. Et s’il ne joue pas et que l’équipe gagne, puis s’il joue et que l’équipe gagne aussi, cela crée de la concurrence, de la rivalité.

C’est primordial et c’est ce que j’ai essayé d’instaurer dans toutes les équipes que j’ai entraînées. C’est très positif, très bénéfique. Peut-être moins pour les joueurs individuellement parce qu’ils jouent moins, mais l'objectif ici n’est pas individuel mais collectif pour que le supporter du PSG puisse voir une équipe qui lutte, qui se bat et qui donne tout à chaque match, peu importe les joueurs alignés. C’est ce à quoi j’aspire. »

Vous êtes arrivé il y a huit mois. À quel stade en êtes-vous de votre feuille de route dans le jeu ? Sur quels aspects du jeu travaillez-vous un peu plus ces dernières semaines ?

« Cette semaine, nous avons travaillé la phase de relance »

« Tout notre travail, tout ce que nous faisons en termes de football est en relation directe avec les prochains matchs que nous allons jouer. Cela dépend des situations de jeu que nous rencontrons et qui nécessitent des rappels. Par exemple, cette semaine, nous avons travaillé la phase de relance. Nous avons travaillé la défense en situation de pressing haut et en phase de repli. C’est un travail normal et logique pour n’importe quel entraîneur, que tous mes confrères font sans doute avec leur équipe. Nous essayons de faire des rappels en fonction de l’objectif, de ce que nous voyons ou de ce qui nous attend lors des prochains matchs. Il n’y a rien d’étrange ou de différent de ce que font mes confrères entraîneurs. 

La feuille de route dans une équipe comme celle-ci est très facile. Nous devons améliorer l’équipe chaque année. Cette année, nous avons consenti un effort financier important. L’année prochaine, il y aura beaucoup moins de recrues mais il faudra toujours se renouveler et générer de la concurrence entre les joueurs si nous voulons une équipe candidate à tous les titres. Quand il y a deux joueurs ambitieux à chaque poste, ce n’est pas important qu’il s'agisse de jeunes ou de joueurs expérimentés. Ils doivent avoir de l’ambition et l’envie de s’améliorer à leur poste. C’est notre objectif, c’est mon objectif, c’est l'objectif du directeur sportif Luis Campos, du club et du staff que je dirige évidemment. C’est une philosophie de jeu attractive qui plaira à nos supporters, une idée de jeu offensive, efficace, avec une récupération rapide du ballon. Nous voulons que nos supporters aiment voir jouer leur équipe. C’est simple et difficile à la fois. »


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