C'est un Christophe Galtier évidemment ravi du match de son équipe qui s'est présenté en conférence de presse après la raclée infligée à son ancienne équipe de Lille. Il a commenté le match, les ajustements faits, la nouvelle bonne prestation de Vitinha ou encore la suite de la saison pour des Parisiens royalement lancés.
Vous attendiez-vous à ce que votre équipe soit prête aussi tôt ?
« Par rapport au travail effectué depuis le 4 juillet, l’état d’esprit des uns et des autres, l’état de forme de ceux revenus à l’heure voire en avance, j’ai senti très rapidement que les joueurs avaient envie de bien se préparer. Il y avait une envie de démarrer très fort le championnat. »
Nous avons vu une animation offensive différente des deux premiers matchs ce soir, avec Neymar et Lionel Messi plus sur les côtés, et un Kylian Mbappé plus axial. Vous l’avez travaillée cette semaine à l’entraînement, mais pourquoi ce changement ?
« L’animation évolue avec la présence de Kylian. Au départ, nous étions concentrés sur le Trophée des Champions (contre Nantes, 4-0), pour lequel il était suspendu, puis il y a eu sa petite blessure (avant Clermont, 5-0). Nous essayons de trouver le meilleur équilibre pour les trois de devant, donc Messi, Kylian et Ney’. Ils ont déjà joué ensemble l’an dernier, mais dans une autre animation. Celle que nous utilisons me semble être la plus adaptée aux profils des uns et des autres. Ce soir, ils ont joué les uns pour les autres, avec des images très marquantes sur le terrain, avec des efforts faits collectivement. Ces courses défensives et offensives étaient très importantes. Tout comme la complicité perçue entre eux. Chacun a faire sa part de travail, mais j’ai apprécié la manière dont ils se sont exprimés, avec, je le répète, l’envie de jouer les uns pour les autres. »
Voir vos joueurs s’accorder de la sorte, jouer simple et les uns pour les autres, vous rend-t-il admiratif au delà de votre rôle d’entraîneur ?
« Admiratif n’est pas le mot. Vous savez, après notre match contre Montpellier, que nous avions quand même remporté 5-2, il y a eu tous les débats. Je les ai tous suivis, délibérément. Mais j’ai senti dès le début de semaine, lors de la première séance, que ce qu’il s’était passé était resté derrière nous. Nous avons vécu une semaine parfaite. Sur le plan de jeu, sur l’intensité et le comportement que doit avoir une équipe. Je n’avais aucune appréhension avant le match, mais il me tardait de voir si cette semaine parfaite allait donner un match parfait. Cela a été le cas. »
Comment vit-on de donner deux fessées à son ancienne équipe : 4-0 la saison passée avec Nice, et cette fois-ci 7-1 avec Paris ? Vous n’avez pas été tendre avec vos anciens amis, si vous l’êtes toujours.
« (Sourire) Nous sommes toujours amis, bien sûr. Je n’oublierai jamais ce que nous avons vécu ici pendant trois saisons. Le match a bien démarré. Nous marquons au bout de 8 ou 9 secondes, don cela nous met dans les meilleures conditions, évidemment. Ensuite, je le répète, mais à partir du moment où l’équipe a décidé de jouer de manière collective, nous savions que cela allait être difficile pour l’adversaire. Il n’y a pas chez moi une envie d’avoir un score large, mais simplement de l’emporter. Il vaut mieux l’emporter lorsque vous êtes entraîneur à Paris. J’attendais ce soir. J’ai beaucoup travaillé avec mon staff technique, et notamment hier, et notamment sur ce premier but. C’est un clin d’oeil que je leur fais. Le staff technique a été très bon. Et avant de se quitter, j’ai dit à mes adjoints que cela allait être très difficile pour l’adversaire si l’équipe se comportait comme elle l’a fait tout au long de la semaine. »
On parle énormément des joueurs offensifs, mais Vitinha, arrivé pendant l’intersaison, a encore été impressionnant ce soir au milieu. L’attendiez-vous si vite à ce niveau-là ?
« Oui ! Quand Luis (Campos) m’a parlé rapidement de Viti’, je le connaissais très peu, et j’ai rapidement regardé son parcours et ce qu’il avait fait avec Porto. C’est un joueur très intelligent, toujours en mouvement, très mature pour son âge. Il a l’esprit très collectif et est le liant entre la défense et notre secteur offensif. Quand Luis me l’a présenté, j’ai été très surpris de son niveau, et ne suis donc pas étonné de le voir s’intégrer si rapidement au système. »
Avec votre staff technique, vous avez ciblé spécialement la défense centrale lilloise, identifiée comme principale faiblesse ?
« Non, ce n’est pas la première fois que cela se passe dans un des championnats européens. Ce type de buts est déjà arrivé. Hier, en travaillant sur des images, nous avons même découvert que c’était arrivé aux U19 du PSG, qui avaient marqué sur le même type de situation contre Salzbourg. Nous l’avons montré aux joueurs. Ils étaient d’accord pour le tenter, et l’avons donc travaillé à l’entraînement. Ce n’était pas ciblé par rapport à Lille, mais par rapport à ce que nous avions vu dans le championnat allemand, anglais, espagnol… C’est bien de le retrouver également en France. Vous avez beaucoup de jeu à l’intérieur, de relation technique, de redoublements de passes, de la vitesse également. On me demande souvent s’il va être difficile d’intégrer Kylian avec les performances de Leo et de Ney’. Il n’y a aucun inconvénient. »
Le tirage au sort de la Ligue des Champions aura lieu jeudi. Comment l’abordez-vous ? En souhaitant à tout prix éviter Liverpool ?
« Non, pas forcément. Nous attendons le tirage. Pour l’instant, je suis concentré sur le championnat et l’enchaînement des matchs. À partir de la semaine prochaine, nous allons jouer tous les trois jours, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue des Champions. Ce sont des calendriers très compacts. Nous verrons comment les choses vont se passer, j’attends le tirage. C’est surtout une gestion d’effectif à avoir, avec l’envie de trouver la meilleure rotation possible des joueurs. Il faudra essayer d’avoir les meilleurs joueurs possibles en championnat, tout en ayant le maximum de fraîcheur en Ligue des Champions. »
Le principal adversaire du PSG pourrait être le relâchement cette saison au vu de la qualité de vos premières sorties. Sur quels leviers allez-vous vous appuyer pour l’éviter ?
« La réponse est simple : l’exigence au quotidien. Cela passe aussi par le fait de faire participer tout le monde à ces enchaînements de matchs. Ce soir, j’ai fait cinq changements, mais ils arriveront peut-être plus rapidement ou dans d’autres secteurs certains soirs. Il faudra que certains acceptent de laisser leur place à certains moments pour qu’un partenaire puisse s’exprimer. Cela permettra également de gérer les joueurs sur le plan physique. Cela aidera à ce qu’il n’y ait aucun relâchement selon moi. Les échanges avec le groupe, mais aussi mes cadres, devront être très transparents, et seront sans aucun doute précieux. Ce sont des joueurs qui ont envie de réussir, et ont peut-être une revanche à prendre de manière collective par rapport à la saison dernière malgré le titre de champion obtenu. Ce groupe vit bien ensemble, il y a des relations entre les uns et les autres au quotidien. Nous essayons de nous aérer au maximum avant d’entrer dans un tunnel durant lequel nous serons presque tout le temps ensemble. Je le répète, nous chercherons à donner du temps du jeu à chacun, et c’est pour cela que nous ne devions pas avoir un effectif trop large. Pour que chacun se sente heureux et concerné par le projet cette saison. »
