Même s'il a déjà été dans des situations encore plus périlleuses, c'est un Luis Enrique bien conscient de l'ampleur de la tâche qui s'est présenté à Liverpool en conférence de presse avant le 8e de finale retour. L'entraîneur du PSG a tenté de rester mesuré, rappelant tout ce que son équipe devait faire dans un contexte compliqué. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
AU MICRO DE PSG TV
Cette rencontre face à Liverpool est très importante. Peut-on dire qu’elle se jouera sur le plan physique mais aussi sur le plan mental ?
« (En français) Bien sûr, je crois que demain, ce sera un match très très exigeant, très intense. Et on doit être prêt et être en capacité de gérer le match, quel que soit le type de match. Je pense qu’on est prêts, comme d'habitude.
À chaque match à l'extérieur, vous avez un petit mot pour les supporters parisiens qui sont toujours là pour vous soutenir. Demain, leur passion, leurs chants et leurs encouragements seront-ils encore plus importants dans un tel stade ?
« Les supporters seront là, comme d’habitude. Je pense que c’est très important d’avoir leur soutien. C’est à nous de tout donner pour qu’ils soient fiers de nous.
EN CONFÉRENCE DE PRESSE
Depuis mercredi soir, vous êtes persuadé de pouvoir vous qualifier. Est-ce que votre conviction a été cette fois facile à transmettre à vos joueurs ?
« Il ne nous reste donc qu'une seule option : aller chercher la victoire »
« Nous avons suivi le déroulé habituel de la semaine. Nous avons procédé à une petite analyse du match de Liverpool le lendemain. Puis, nous nous sommes préparés pour le match contre Rennes. Aujourd'hui, nous allons nous entraîner. Et demain, nous parlerons de la rencontre, du type de match auquel nous nous attendons. Mais notre approche ne change pas vraiment. Dans ce cas précis, peu importe le résultat (du match aller), et même s’il avait été différent, cela n'aurait pas changé notre façon de préparer ce match. En revanche, ce qui est vrai, c'est que nous sommes, à l’heure qu’il est, éliminés avec ce résultat. Il ne nous reste donc qu'une seule option : aller chercher la victoire. Et c'est ce que nous aurions fait de toute façon, même si le résultat avait été différent… »
Des milliers de supporters parisiens vont déferler sur Liverpool et mettre une ambiance de dingue à Anfield, dans un stade mythique du football. Comment préparez-vous vos joueurs à cette atmosphère qui les attend demain ?
« Je ne pense pas qu'il y ait un seul joueur de l'équipe qui ne soit pas impatient de jouer à Anfield demain. Nous savons que c'est un stade mythique en Europe, avec une histoire très puissante à son actif. C’est une motivation pour nous, à la fois en tant qu'équipe et individuellement, de montrer que nous pouvons réaliser un très bon match contre un très bon Liverpool sur son terrain. Et pourquoi pas ? C'est notre objectif et notre motivation. »
Concernant la motivation, il est évident qu'il n'y a pas besoin de pousser les joueurs pour ce genre de matchs. Mais cela peut être un piège dans l'autre sens. Sur quoi allez-vous insister dans les prochaines heures dans cette gestion des émotions ?
« Être à 105 % n'est pas une bonne chose parce que vous risquez de réagir de manière excessive »
« Je crois que je vous l’ai répété à maintes reprises à chaque fois qu'il y a eu un match de ce niveau-là la saison dernière : gérer ses émotions n'est facile pour personne, peu importe l’expérience que l’on peut avoir. Ce type de matchs implique une préparation particulière et être à 100 % n'est pas facile. Donc être à 105 % n'est pas une bonne chose parce que vous risquez de réagir de manière excessive. Je pense qu’il sera vital pour tous les joueurs qui seront sur le terrain de bien gérer leurs émotions. »
Après le match face à Southampton, Arne Slot a déclaré qu’il fallait se mettre à quatre/cinq niveaux d’intensité supérieurs pour répondre à l’intensité du PSG. Est-ce pour vous une fierté que votre équipe soit à un tel niveau d'intensité et est-ce que ce sera la clé du match selon vous demain de remettre cette énergie à la récupération ?
« Notre objectif est clair : essayer d'être meilleurs que nos adversaires. C’est un objectif ordinaire que nous visons à chaque match, surtout quand on joue à l'extérieur. Et même si nous avons principalement eu des résultats très positifs dans tous les matchs joués en championnat, c'est toujours très difficile de jouer à l'extérieur. A cela s'ajoutent toujours des éléments qu’on ne peut pas contrôler. Mais dans ce contexte, je pense que pour nous, tout est une question de football, c'est ça qui nous donne confiance, de savoir ce que nous faisons correctement et ce que nous devons produire à un niveau encore plus élevé. Nous nous en remettons toujours au football, qui est ce qui nous intéresse. Si nous avons le ballon, ce qui est notre objectif, nous serons en mesure de gérer au mieux nos capacités et nous verrons ensuite comment nous nous sentirons pendant le match. »
Vous avez fait un grand match européen à l'aller. Faut-il faire plus ou mieux demain ?
« Demain, la rencontre sera plus équilibrée, c'est certain »
« Oui, on peut toujours faire mieux, c'est évident. Le contexte sera différent. A domicile, chaque action du match est portée par nos supporters, et cela se ressent dans l'atmosphère. Je crois que nous avons été très bons dans de nombreux compartiments du jeu essentiels pour nous. Demain, la rencontre sera plus équilibrée, c'est certain, mais je suis toujours optimiste quant à ce que mon équipe peut réaliser. Cela passera évidemment par le contrôle des phases importantes du jeu. Cela suppose d’attaquer tous ensemble et défendre tous ensemble, d’avoir la balle le plus souvent possible pour nous créer des occasions offensives. »
Vous aviez remonté 4 buts avec le Barça en 2017, vous avez renversé la situation face au Barça à l'an passé [victoire 4-1 au retour après une défaite 2-3 à domicile]. Diriez-vous que vous aimez ces situations où votre équipe est dos au mur face à des adversaires compliqués pour pouvoir basculer du bon côté ?
« Non, je n'aime pas ça. J'aurais préféré que le Paris Saint-Germain ne me mette pas 4-0 lorsque j'entraînais le Barça. Non, je n’aime pas ça. Mais tout au long de ma carrière, j’ai toujours pensé que même les pires situations pouvaient se gérer et je n'ai aucun problème à les aborder de manière frontale et sans retenue, pour ainsi dire. Mais j’aurais préféré obtenir un résultat positif. »
Vous nous dites souvent que parler à vos joueurs après les matchs ne sert à rien parce qu’à chaud, vous dites des choses qui ne représentent pas ce que vous voulez leur dire. Vous l’avez fait mercredi après le match face à Liverpool. Pourquoi ? Avez-vous senti que vos joueurs en avaient besoin à ce moment-là ?
« Oui, je vous ai déjà expliqué pourquoi je ne parle jamais, ou presque jamais, aux joueurs après le match. C'est notre philosophie, que vous pouvez partager ou non. Mais nous croyons fermement que ce n'est pas le moment idéal pour parler à quelqu'un qui ne peut plus rien changer au match, à quelqu'un qui est complètement conditionné par le résultat. Mais après le match contre Liverpool mercredi dernier, j'ai voulu donner de la force à mon équipe, à mes joueurs, parce que j’étais convaincu qu'ils avaient tout fait pour obtenir un autre résultat. Rien de plus. Je pense qu'on peut toujours faire des exceptions à la règle et c'était le jour pour le faire. Je ne pense pas que cela se reproduira. »
Vous ne laissez jamais filtrer d'indices dans la presse pour ne pas avantager l'adversaire. Dans une confrontation d'un tel niveau, avec un match aller et un match retour, quel peut être selon vous l'impact d'un effet de surprise ?
« Je ne crois pas qu'Arne Slot ait beaucoup de doutes sur la composition de notre équipe »
« Je ne crois pas qu'Arne Slot ait beaucoup de doutes sur la composition de notre équipe. Il sait déjà plus ou moins. Moi, je n'ai pas beaucoup de doutes sur la composition de Liverpool. Nous autres, entraîneurs, donnons plus ou moins d’indices. Nous disons ce que nous avons à dire. Cela étant dit, je ne porte généralement pas beaucoup d’attention à ce que les entraîneurs disent parce que moi non plus, je ne dis pas souvent la vérité sur qui jouera ou de quelle manière on jouera.
Ce qui est vrai en tout cas, c’est que, tout comme au match aller, je pense que demain nous assisterons à une rencontre entre deux des meilleures équipes d'Europe, incontestablement. Deux équipes qui peuvent être championnes d'Europe, du moins l'une d'entre elles à la fin du match. Demain, nous aurons l’occasion de voir s’affronter deux équipes, chacune avec leur style, mais deux des meilleures équipes d'Europe, c’est une certitude. Ensuite, le fait de donner plus ou moins d’indices fait partie du style de chaque (entraîneur). »
Au regard du match aller, vous êtes éliminés. Vous pouvez vous qualifier, ce que je vous souhaite. Cela peut être le dernier match important de la saison ou vous pouvez aller encore plus loin. Considérez-vous que c'est le match le plus important de la saison pour vous et pour vos joueurs ?
« Non. J'espère toujours que le match le plus important reste à venir. Je pense toujours de cette manière-là. Et j'espère que (le plus important) sera le dernier match de la saison. Mais dans cette compétition, il est clair que demain, à la fin du match, l'un des deux équipes sera éliminée. J'espère que ce ne sera pas le Paris Saint-Germain. C’est notre objectif et c'est ce pour quoi nous allons nous battre. Le match aller nous oblige clairement à aller dans une direction, il n'y a aucun calcul à faire et nous n’en aurions pas fait de toute façon. Nous connaissons déjà la seule direction à prendre dès la première minute, dès l'échauffement même : nous voulons gagner ce match. C'est la seule option que nous ayons pour passer à la phase suivante. »