Malgré la cruelle défaite de son équipe contre Liverpool, c'est un Luis Enrique très fier de son équipe, de ses joueurs et du match produit qui s'est présenté et l'a exprimé en conférence de presse. L'Espagnole a gardé la tête haute et est loin d'avoir abdiqué en vue du retour de par la qualité du match produit par ses joueurs ce mercredi. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
J’imagine qu’il y a un sentiment d’injustice ce soir. À quel point pensez-vous que votre équipe va se qualifier à Anfield et si oui, pour quelle raison avez-vous confiance dans votre qualification ?
« Je ne crois pas que le match soit trop difficile à analyser. Je trouve que nous avons été bien supérieurs à Liverpool dans le jeu, bien supérieurs en termes de nombre d'occasions créées. Nous avons été capables de (dominer) la meilleure équipe d'Europe depuis la première journée, dans son championnat et en Ligue des champions. Nous avons réalisé un match très complet, nous avons très bien défendu, en prenant des risques. Nous méritions clairement un autre résultat mais le football est ainsi fait. Ce sport est souvent injuste et on doit l'accepter. C'est comme ça que ça marche. »
Croyez-vous en la qualification la semaine prochaine ?
« Désormais, nous sommes une équipe qui n'a rien à perdre »
« Il n'y a aucun doute à ce sujet. Factuellement, nous n’avons joué qu’un seul match. Désormais, nous sommes une équipe qui n'a rien à perdre, absolument rien du tout. Tout est perdu. Nous devons répéter le match que nous avons joué ici. Il est évident qu'ils seront plus agressifs dans leur stade, et plus convaincants peut-être. Mais pour l'instant, nous sommes une équipe qui n'a rien à perdre, alors nous allons jouer Liverpool de la même manière que nous l'avons fait ici : sans faire de calculs et en visant le résultat, nous devrons gagner.
Nous avons déjà renversé une situation similaire par le passé en phase d’éliminations directes et nous essayerons de le faire à nouveau. Nous chercherons à faire en sorte que nos supporters finissent le match de la semaine prochaine avec le même sentiment qu'aujourd'hui : en étant fiers de leur équipe. C'est ce que je ressens à l’instant présent et c'est ce que j'ai dit à mes joueurs : je ressens un grand sentiment de fierté à l'égard de mes joueurs, de leur comportement, de leur performance, de l'équipe et de nos supporters. Aujourd'hui, nous méritions tellement plus. Le meilleur joueur adverse a été le gardien de but et Alisson a été superbe, exceptionnel. Cela en dit long sur la manière dont s'est déroulée la rencontre. Mais c'est le football, il faut l'accepter. »
Qu'avez-vous pensé de l'arbitrage ce soir ?
« La même chose que d'habitude, je ne me prononce jamais sur les arbitres. »
Ce soir, vous avez été au rendez-vous, vos joueurs ont été au rendez-vous. Liverpool a joué contre nature par rapport à ce qu'ils ont l'habitude de faire. La rencontre s'est-elle jouée sur des détails ?
« Je ne crois pas que le match d'aujourd'hui ait été perdu à cause des détails, absolument pas. Il a été perdu parce que Monsieur Alisson a réalisé cinq parades incroyables. Nous avons eu un but refusé sur une action et il y a une autre action où nous aurions pu… (il fait référence à l'action litigieuse entre Barcola et Konaté). Je pense que nous avons été bien supérieurs. Liverpool a joué de cette manière uniquement contre nous. Mais ce n'est pas parce que Liverpool a choisi de jouer différemment, c'est parce que nous ne les avons pas laissé faire.
« On parle de détails quand un match est équilibré, juste, avec deux équipes qui se départagent sur un petit détail. Ici, pas du tout »
Durant les cinq premières minutes, Liverpool a joué de manière collective et nous a dominés. Durant les cinq premières minutes. Tout le reste de la rencontre était clairement un match du Paris Saint-Germain. Personne n'a vu autre chose et je ne dis pas que le résultat aurait pu être différent, il est évidemment ce qu’il est. Mais après, les détails c’est Alisson qui fait cinq arrêts incroyables, et c'est tout. Nous méritions beaucoup plus. On parle de détails (qui font la différence) quand un match est équilibré, juste, avec deux équipes qui se départagent sur un petit détail. Ici, pas du tout. L’une des équipes était bien supérieure à l'autre, bien supérieure. Je pense que nous avons tous pu le voir. Ensuite, le résultat, c’est autre chose. Est-ce qu'il est juste ? Non, injuste. »
Arne Slot, entraîneur de Liverpool, vient de déclarer qu’il savait que Paris avait les meilleures statistiques d’Europe, que ses joueurs l’avaient remarqué. Pour regarder une équipe de Liverpool dans les yeux au match retour, que faut-il faire ?
« Je le répète : nous n'avons rien à perdre. Nous avons perdu à domicile. Nous avons déjà connu cette situation. L'année dernière, nous avions également perdu à domicile en quarts de finale, il me semble. Rien à perdre. Nous irons à Liverpool dans une semaine et nous montrerons le visage d’une équipe courageuse, qui cherche à jouer au football. Et nous essaierons d'être meilleurs que Liverpool. Nous savons à quel point il est difficile de jouer à l'extérieur contre un adversaire de ce niveau. Nous savons qu'il ne sera pas non plus très facile de dominer Liverpool de nouveau. Mais nous n'avons rien à perdre, ce qui nous rend plus dangereux. »
Comment expliquez-vous la capacité de votre équipe à s’ajuster, à anticiper défensivement, à empêcher Liverpool de prendre le moindre avantage, même pas sur un malentendu pendant 90 minutes. Comment avez-vous réussi à faire en sorte que les joueurs s'impliquent autant dans le jeu, qu'ils défendent ?
« Je vais me risquer à dire que c'est peut-être notre meilleur match de cette saison et la saison passée »
« Je suis à peu près certain qu'il n'y a pas eu un seul match cette saison où Liverpool retourne aux vestiaires avec 0,0 d’Expected Goals à la mi-temps. Une équipe de la qualité de Liverpool… Je pense que nous avons été superbes. Il faudrait que j’analyse la rencontre pour le confirmer mais je vais me risquer à dire que c'est peut-être notre meilleur match de cette saison et de la saison passée, en termes de performance globale, offensivement et défensivement. Nous n'avons eu aucun problème et nous avons résolu la plupart des situations défensives par des un-contre-un quasiment. Les joueurs ont été merveilleux, solidaires, ils ont beaucoup couru, et ont fait circuler le ballon avec sérénité. Je crois qu’ils ont réalisé un match complet. Très, très complet. Et je l'ai dit aux joueurs à la fin du match. C’est une performance dont les joueurs et l'équipe, ainsi que les supporters, peuvent être fiers et qui permet de penser positivement à Liverpool dans une semaine. »
Vous avez maîtrisé la rencontre, vous étiez au-dessus de Liverpool mais vous n'avez pas eu le résultat escompté. Quels ont été vos mots dans le vestiaire à la fin du match ?
« Je parle rarement aux joueurs à la fin des matchs. Mais aujourd'hui, je les ai sentis logiquement un peu déçus, comme tous les supporters et tous ceux qui forment le PSG. (Je leur ai dit) de relever la tête et de penser à ce match qu’on a fait contre la meilleure équipe d'Europe sans le minimiser. Nous avons réussi à être meilleurs qu'eux. Ce soir, leur meilleur joueur a été le gardien Alisson et cela en dit long sur le type de match auquel nous avons assisté. »
Malgré des périodes de domination, vous prenez des buts en fin de match comme face à l'Atlético… Et c'est un problème d'expérience ou de défaillances individuelles ?
« Je me souviens du match contre l'Atlético de Madrid… C’était un match incroyable, merveilleux. Il faut encore que j’analyse la rencontre de ce soir à froid mais je suis très fier de mon équipe et de mes joueurs. Si quelqu'un y voit quelque chose de négatif, c’est son droit. Et si quelqu'un veut voir toutes les choses positives qu’offre cette équipe, j'en suis ravi aussi. J’accepte tout. Je sais quel est mon rôle. Je redis bravo à mes joueurs que je félicite profondément.
Bien sûr qu’on peut s'améliorer et je pense toujours que mon équipe peut s'améliorer, c'est d'ailleurs dans mon ADN, je suis quelqu'un d'exigeant. Mais aujourd'hui, c'est le bon jour pour féliciter, complimenter, louer, encourager mes joueurs, mon équipe. Et dans six jours, nous irons à Liverpool pour jouer crânement notre chance et essayer de prendre le ballon à nos adversaires, nous créer le plus d'occasions et rendre nos fans fiers de nous. Et ça, ça me suffit. »
Kvara a fait un match fantastique, notamment en première période. Il est arrivé cet hiver. Comment jugez-vous son intégration et qu'avez-vous pensé de son match ce soir ?
« Il est très facile de s'adapter à mon système de jeu, très facile. Pour jouer au Paris Saint-Germain, il faut être un grand joueur, cela ne suffit pas d’être un joueur médiocre. Tous ceux que j’ai sont de grands joueurs. Je ne mettrai donc pas en avant un joueur en particulier aujourd'hui. Je mettrai en avant l'équipe, tout le bloc. Je mettrai en avant ce que nous avons vécu, qui nous servira à grandir et à regarder de l’avant avec optimisme. Et dans six jours, nous repartirons à la guerre, c’est certain. Je ne sais pas si nous nous qualifierons ou non, mais je peux vous garantir que nous nous battrons jusqu'au bout avec nos armes. »