Avant PSG/Real Sociedad, c'est un Luis Enrique détendu mais bien conscient des enjeux du match qui a fait face à la presse. Il a été question du groupe en général, de l'approche à avoir et de comment faire mal à la redoutable équipe basque.
Votre communication à l’approche de ce match est très positive, notamment sur l’aspect mental. Est-ce une manière de protéger votre groupe compte tenu du passif lourd du PSG dans la compétition ?
« Non, il ne s’agit pas de protéger (qui que ce soit). Il s’agit de vivre de façon naturelle et normale conformément à notre vision de la compétition de haut niveau. Nous arrivons aujourd’hui à cette période de la saison où se jouent les matchs les plus importants, ceux que l’on attend depuis le début de la saison. Il faut donc les aborder avec sérénité je pense. »
Vous avez effectué pas mal de turnover ces derniers temps. Cela a-t-il alimenté votre réflexion en vue du match voire bouleversé vos plans ?
« Non, non, non. Je crois que c’est le moment idéal (pour la rotation) parce qu’il y a très peu de joueurs qui pensent aujourd’hui n’avoir aucune chance de jouer. Je crois que la majorité des joueurs pensent qu’ils pourront avoir du temps de jeu, voire que la plupart pensent qu’ils peuvent même être titulaires. Et ça, c’est mon objectif en tant qu’entraîneur. J’ai besoin d’avoir une équipe préparée, des joueurs disponibles qui savent qu’ils peuvent être amenés à aider l’équipe. Il y en a seulement 11 qui débutent les matchs mais ceux qui sont sur le banc peuvent aussi être très importants. Ils sont très importants. Le problème pour le coach que je suis est d’avoir ensuite à choisir les 11 joueurs les plus adaptés (au match). Mais j’aime cette sensation. Pour moi, elle est très positive. »
Kylian Mbappé s’est entraîné dimanche et aujourd’hui. Pourrait-il débuter demain ?
« Oui. »
Comment le sentez-vous ? Motivé ? Est-ce une carte extrêmement importante pour vous de l’avoir ?
« Quand une équipe a un joueur du rang de Kylian Mbappé, la seule chose qu’on doit comprendre, c’est que plus il joue, mieux c’est »
« Quand une équipe a un joueur du rang de Kylian Mbappé, la seule chose qu’on doit comprendre, c’est que plus il joue, mieux c’est. Pour tout le monde, dans l’intérêt de l’équipe. C’est notre objectif. Il n’y aucun doute là-dessus. Il aurait pu jouer il y a 4 jours si le match avait été une finale. Mais ce n’était pas le cas donc cela ne valait pas la peine de prendre le risque. Maintenant, il est à disposition de l’entraîneur, comme le reste de l’équipe. Il est disponible. »
Il s’est passé beaucoup de temps depuis la phase de poules. Vous aviez parlé de deux mois pour améliorer votre jeu. On sent une réelle amélioration dans le jeu, notamment collectif. A quel pourcentage de vos objectifs en êtes-vous aujourd’hui ?
« Les journalistes aiment beaucoup ces histoires de pourcentage, d’estimations… Mais le problème, c’est qu’il n’y en a pas. Ça n’existe pas. On peut être à 100% lors d’un match et à 20% lors du suivant. Ce qui existe, c’est le processus d’apprentissage et de connaissance par lequel nous passons et qui se poursuit depuis 6 mois. Et nous nous sentons prêts pour être compétitifs demain, à créer l’ambiance footballistique adéquate avec nos supporters pour être meilleurs que la Real Sociedad. Cela implique d’être préparé.
C’est une compétition complètement différente où il n’est plus question de régularité, mais d’être meilleur que l’adversaire sur deux matchs. C’est une compétition spéciale. Durant le championnat, tu peux voir qui est meilleur et qui mérite de gagner le titre. Mais en Ligue des Champions, ou en Coupe, dans ces compétitions courtes, non. C’est un autre type de compétition. Et aujourd’hui, nous nous sentons parfaitement prêts. Je le répète, tous les joueurs sont disponibles pour débuter le match. Et pour moi, c’est la preuve que nous sommes prêts. »
Le milieu de terrain du PSG a souvent été un sujet de débat ces dernières années. Une Ligue des Champions se gagne-t-elle grâce au milieu de terrain ? Et êtes-vous satisfait des progrès du vôtre ?
« Penser qu’une seule ligne peut gagner la Ligue des Champions ou le championnat, c’est une grosse erreur »
« Dans un sport d’équipe, un sport collectif, et en particulier en football, penser qu’une seule ligne peut gagner la Ligue des Champions ou le championnat, c’est une grosse erreur. Il faut avoir 3 lignes de bon niveau, il faut avoir une très grande équipe et un état d’esprit comme le nôtre aujourd’hui. Quand nous avons le ballon, nous sommes 11 attaquants. Quand nous ne l’avons pas, nous sommes 11 défenseurs. C’est peut-être un très gros cliché mais je pense que c’est ce qui transparaît lorsque l’on observe aujourd’hui le Paris Saint-Germain. Et ça pour moi, c’est la preuve de la mentalité adéquate. »
Vous affrontez un entraîneur à la tête de son équipe depuis 6 ans. Cela peut-il être un facteur-clé dans ce match ?
« J’espère que non parce que 6 ans contre 6 mois… J’espère que non. Mais ce que je peux dire c’est qu’Imanol Alguacil, que je connais très bien, est un grand entraîneur. Il joue à domicile. Le club poursuit une politique très intelligente, en sortant beaucoup de joueurs du centre de formation de la Real Sociedad et en recrutant bien également. C’est un club équilibré qui réalise de très bonnes saisons et joue un très bon football depuis six ans, et même avant je dirais, parce qu’il y a eu de très bons entraîneurs qui y ont fait un très bon travail. Je pense qu’il récolte les fruits de ce travail réalisé durant toutes ces années, les fruits de ce travail du club. C’est tout. La seule chose à faire est de les féliciter. J’espère juste qu’ils ne joueront pas si bien durant les deux prochains matchs de Champions League. »
Compte tenu de la taille du club, de son histoire, de sa grandeur, à quel point vous sentez-vous favoris et que faut-il faire absolument demain face à la Real Sociedad ?
« Il faut leur confisquer le ballon le plus tôt possible »
« C’est simple, il faut leur confisquer le ballon le plus tôt possible, et on sait bien que c’est très difficile. Et il faut essayer de perdre le moins possible le ballon, une autre chose très difficile. La Real est une des équipes qui a encaissé le moins de buts en Ligue des Champions. C’est un adversaire qui ne te fait pas de cadeau, ne te rend aucun ballon et qui presse de manière agressive et à un très bon niveau. C’est une des meilleures équipes de la compétition, je n’ai aucune doute là-dessus. C’est pour cela qu’ils se sont qualifiés en étant premiers d’un groupe où figurait le finaliste de la dernière édition. Le niveau, ils l’ont bien, c’est une évidence.
Et concernant la première question, je ne vais pas y répondre. Peu importe ce que vous dites, se proclamer favori ou non ne sert à rien. Le statut de favori ou d'outsider, il faut le démontrer sur le terrain. C’est là qu’il faut parler. »
Demain est potentiellement le dernier match de Kylian Mbappé au Parc des Princes en Ligue des Champions. Sentez-vous une motivation supplémentaire, spéciale chez lui ?
« Potentiel ? Non. Potentiel dernier rendez-vous (au Parc) ? Personnellement, je ne fais aucun constat particulier : ni joie, ni tristesse, ni changement dans son caractère. Il est comme d’habitude. »
