La préfecture de police a donné son aval à un retour des supporters ultras au Parc des Princes mais ceux-ci restent très mesurés pour l'instant.
Contrairement à la tendance annoncée, la préfecture de police de Paris (PPP) a validé hier la demande du PSG de réintégrer dans son stade des supporters dits ultras et les deux grandes entités à la base de ce possible retour, le Collectif Ultras Paris (CUP) et l'Association de Défense et d'Assistance Juridique des Intérêts des Supporters (ADAJIS) ne s'enflamment pas pour autant.
Romain (président du CUP) : «On va garder les pieds sur terre et se mettre au travail avec le PSG pour que ce retour se passe bien.»
On va garder les pieds sur terre et se mettre au travail avec le PSG pour que ce retour se passe bien.»Outre cette réaction officielle, le président du CUP Romain Mabille s'est exprimé sur France Bleu concernant ce retour en bonne voie et l'euphorie n'est pas vraiment présente, plutôt l'idée qu'une étape a été franchie mais pas plus : «On est bien sûr content de cette décision, mais on sait qu’il y a encore du boulot. On va garder les pieds sur terre et se mettre au travail avec le PSG pour que ce retour se passe bien.» Dans le Parisien, le vice-président Michaël Tommasi tient d'ailleurs un discours similaire : «C'est une première étape. On est heureux, mais on reste humbles. Il reste encore beaucoup de travail.»
Une phase intermédiaire va désormais commencer suite à ce oui de la préfecture, notamment concernant les modalités de retour, et le vice-président détaille : «La décision de la préfecture de police va nous permettre de discuter sérieusement avec le PSG et les pouvoirs publics pour instaurer un cadre qu'on fera respecter. On est prêts à accepter les règles, dans le respect de nos valeurs d'un football populaire. Si quelqu'un sort du cadre, il faut que les sanctions soient individuelles. On les acceptera, car cela nous aidera et renforcera notre crédibilité. On assumera nos responsabilités. »
Mickaël (vice-président CUP) : «Nous avons une charte qui condamne la violence, le racisme ou toute forme de discrimination. Les contrevenants seront exclus.»
Si la préfecture a effectivement ouvert la voie à un retour, elle a également prévenu qu'elle serait très ferme en cas de débordements rappelant les mauvais moments du passé et Tommasi répond «Aucun de nos membres n'a été condamné pour les incidents du Trocadéro (2013) et de Malmö (2015) et aucun de nous ne va comparaître aux assises, en novembre, pour la mort de Yann Lorence (NDLR : supporteur de la tribune Boulogne frappé à mort en 2010 par des fidèles de la tribune Auteuil). Nous avons une charte qui condamne la violence, le racisme ou toute forme de discrimination. Les contrevenants seront exclus. Et on ne veut pas de politique au stade, même si chacun a sa sensibilité. »
Alors que certains membres du CUP sont décrits par le quotidien L'Equipe comme des proches des mouvement antisionistes ou des fans d'Alain Soral et de Dieudonné, le porte-parole de l'ADAJIS et membre du CUP James rappelle dans le même journal que les générations ont changé entre la mise en place du Plan Leproux en 2010 et ce retour en 2016 : «On parle de "retour des ultras" mais les gens ne sont plus les mêmes. Ici, la grande majorité des gens n'ont pas connu le Parc d'avant ou l'ont connu de loin.» Et James rappelle également que les échanges entre les ultras et le PSG ont également évolué au cours des derniers mois : «Aujourd'hui, on est dans le dialogue, plus dans la contestation. Toutes les procédures qu'on aurait pu engager sont en suspens.»
Et comme le rappelle le vice-président du CUP, les deux parties veulent désormais trouver un terrain d'entente pour acter ce retour désormais bien engagé : «Tout ce qu'on demande, c'est un cadre clair et la fin des sanctions collectives.» Pour l'instant, le retour devrait concerner 100 à 150 personnes, et ce dès ce samedi contre Bordeaux.
