Au surlendemain de la litigieuse décision de Clément Turpin de ne pas expulser Lamine Camara après son violent tacle sur Lucas Chevalier, on apprend que l'arbitre de Monaco/PSG a pourtant bien échangé avec les arbitres du VAR.
Alors que la Direction Technique de l'Arbitrage devrait publier dans les prochaines heures son traditionnel debrief hebdomadaire des décisions arbitrales litigieuses du week-end et alors qu'une nouvelle réunion était prévue ce lundi entre représentants de l'arbitrage, des clubs, de la LFP et le syndicat Foot Unis, on en sait plus sur les coulisses de la surprenante décision de Clément Turpin de ne pas expulser Lamine Camara samedi dernier après son violent tacle sur Lucas Chevalier.
Pour rappel, le gardien parisien a été victime, à la 12e minute du match Monaco/PSG (0-0 à ce moment du match), d'un violent tacle de Lamine Camara au niveau de sa cheville droite. Le milieu de terrain sénégalais est venu le presser, à tacler sans maîtriser son geste et on se demande encore par quel miracle Chevalier a pu finir le match. « Je pense qu'aujourd'hui ma carrière aurait pu prendre un autre tournant et j'ai eu beaucoup de chance », reconnaîtra le portier français à l'issue de la rencontre au micro de beIN Sports.
Pour le VAR, Turpin n'a pas fait d'erreur manifeste
Entre le moment du tacle de Camara et le coup-franc joué par Chevalier, il s'est écoulé trois minutes. Turpin a rapidement mis un carton jaune au Monégasque puis a eu près de trois minutes pour réfléchir et échanger avec Jérémie Pignard et Gaël Angoula, qui étaient les arbitres du VAR sur ce match. Lors du direct, il n'était pas vraiment évident de savoir si Turpin avait réellement échangé avec ses confrères du VAR. Selon RMC Sport, cela a bien été le cas et les trois hommes ont bien discuté.
Pourquoi alors, avec l'appui des images, le duo du VAR n'a pas dit à Clément Turpin qu'il s'était trompé ? Ou a minima qu'il devait allait revoir l'action pour se faire une idée ? « Les deux arbitres vidéo ont estimé que tous les critères d'expulsion directe n'étaient pas réunis pour déjuger Monsieur Turpin et l'inciter à revoir l'action », affirme RMC Sport. Dit autrement, le VAR a estimé que Clément Turpin n'avait pas fait d'erreur manifeste, ce qui explique donc pourquoi ce dernier n'est pas allé voir les images. Une décision incompréhensible au vu des ralentis et des images de la cheville de Chevalier. D'ailleurs, Clément Turpin aurait-il maintenu sa décision si le gardien parisien ne s'était pas relevé ?
Pour l'ancien arbitre Saïd Ennjimi, « il y a 100 fois rouge »
Autre question : est-il difficile pour des arbitres du VAR de déjuger Clément Turpin, considéré comme l'arbitre numéro un en France ? « On aurait pu penser que la faute était plus spectaculaire que grave, mais ce n'est pas le cas. C'est carton rouge écarlate et il est difficile de comprendre que le VAR ne soit pas intervenu pour revenir sur la décision », juge dans L'Equipe Saïd Ennjimi, ancien arbitre international et consultant arbitrage pour le quotidien sportif, avant d'ajouter : « Il y a 100 fois rouge, et c'est assez incroyable et illogique que ce ne soit pas le cas. »
Samedi soir, Luis Enrique a lui été très digne quand il lui a été demandé en conférence de presse s'il comprenait pourquoi Turpin n'était pas allé revoir les images. « Tu dois poser cette question à la personne qui a décidé ça, pas à moi, a répondu l'Espagnol. ("Il ne vous a rien dit ?" relance le journaliste, Luis Enrique répond par une expression en espagnol) J'aimerais parler plus que quiconque, mais je ne le fais pas. (Il reprend ensuite ensuite en français) C'est ma position. Je voudrais parler beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais je préfère dire que Lucas Chevalier a eu beaucoup beaucoup de chance aujourd'hui. Je pense que c'est suffisant. Il faut lire entre les lignes. »
Nous avons hâte désormais de lire « les lignes » de la DTA sur cette décision ubuesque. Certains médias annoncent que le debrief de la DTA devrait être publié ce lundi soir. La semaine passée, il avait été diffusé mercredi matin.
