L’absence de Marquinhos, Unai Emery, Asensio, son 100e match avec Paris, etc, la conf’ complète de Luis Enrique avant PSG/Aston Villa
Publié le mardi 8 avril 2025 à 15:26
par Luca Demange
Avant de défier Aston Villa en quart de finale de Ligue des Champions mercredi (21h), Luis Enrique était en conférence de presse et s’est notamment penché sur son adversaire et homologue, Unai Emery. Sans dévoiler son plan de jeu, le technicien du PSG a réaffirmé toutes ses ambitions avant la première manche au Parc des Princes. Sa conférence de presse est à retrouver en intégralité ici :
Avant de démarrer :
« Il y a du monde, il y a un concert aujourd’hui (rires) ? Merci. »
Début de la conférence de presse :
Dans ces matchs très intenses, il y a toujours une donnée athlétique importante. On sait qu’Unai Emery a mis à peu près sept titulaires au repos ce week-end. Vous-même, depuis un mois, vous n’avez quasiment jamais joué avec la même équipe qu’à Liverpool. Vous n’avez pas de blessés avant ce rendez-vous. Comment faites-vous pour ne pas avoir de blessés ? Et est-ce que l’intensité, comme en huitième de finale, sera toujours la clé du match ?
« Chaque entraîneur a son style, sa manière de gérer son effectif. Ce qui ne fait aucun doute, c’est qu’Unai Emery est un expert. En ce qui concerne la performance des joueurs, partout où il est passé, il a su tirer le meilleur d’eux. Comment fait-on chacun d’entre nous ? Je pense que cela a beaucoup à voir avec notre philosophie quand on prend des décisions. Quand je suis entraîneur, j’essaie toujours de prendre les décisions les plus précises possible. Parfois on réussit, parfois on rate. C’est la logique, aussi bien dans la vie que dans le football. Mais dans ce cas-là, je suis enchanté qu’il n’y ait aucun joueur blessé. Il y a seulement Marquinhos qui ne sera pas aligné car il est suspendu. Nous sommes prêts pour le match de demain. »
Je ne sais pas si vous accordez de l’importance à cela, mais les bookmakers vous placent clairement favoris sur ce match. Le calcul a été fait : Paris a 71 % de chances de se qualifier pour le prochain tour. Est-ce que, selon vous, Paris est clairement favori sur cette double confrontation contre Aston Villa ?
« C’est équivalent à ce que nous avons vécu face à Liverpool »
« Je crois que c’est équivalent à ce que nous avons vécu face à Liverpool. Sur les paris, tout le monde disait que nous n’avions aucune chance, ou en tout cas moins de chances que Liverpool. Donc pour moi, le favori, dans le football, ça n’existe pas. Il y a huit équipes encore en lice, si elles sont arrivées à ce stade, c’est qu’elles l’ont mérité. Ce sont donc huit équipes qui peuvent se qualifier. Et sur le chemin, beaucoup de favoris ont été éliminés. Il va falloir qu’on fasse ce qu’il faut et qu’on mérite la victoire sur le terrain. Et c’est cela qui est réellement difficile. »
Vous allez retrouver Unai Emery. Quel regard portez-vous sur son travail ?
« En premier lieu, pour moi, c’est une joie de le revoir. Notre amitié s’est construite à travers des affrontements directs. Au fil de nos carrières, nous avons partagé de nombreux moments. C’est un plaisir de retrouver l’un des entraîneurs avec la plus grande trajectoire européenne, avec énormément de trophées remportés. C’est quelqu’un qui soigne énormément les détails. C’est un grand entraîneur, et Aston Villa est une grande équipe. Ces deux dernières années, elle a considérablement progressé sous la houlette d’Unai Emery, et si elle est à ce niveau, c’est grâce à son mérite. »
Si la structure tactique d'Aston Villa vous intéresse, nous avons consacré un podcast dédié à ce sujet ce dimanche soir avec l'analyste tactique Victor Lefaucheux. Un podcast à retrouver ci-dessous :
Quel profil d’équipe pose le plus de problèmes à votre PSG selon vous ? Et est-ce qu’Aston Villa correspond à ce profil ?
« Au fil de la saison, nous avons rencontré différents profils d’équipes. Je ne saurais pas dire quel est le pire profil pour nous car nous avons su les gérer efficacement. Aston Villa d’Unai Emery est une équipe qui ressemble à la nôtre : elle possède beaucoup de joueurs polyvalents. De fait, c’est difficile de deviner son onze titulaire, même s’il y a des joueurs avec plus de temps de jeu.
C’est difficile de savoir qui va jouer, surtout après leur mercato d’hiver durant lequel ils se sont bien renforcés. C’est une équipe capable de jouer avec un bloc bas, de se replier ou de presser haut. Ils ont différents registres de jeu, et en ce sens, nous nous ressemblons aussi. Je pense donc que c’est une double confrontation ouverte, compliquée et très difficile pour les deux équipes. »
Votre seul absent est Marquinhos, votre capitaine. Qu’est-ce que cela change de ne pas l’avoir pour un rendez-vous aussi important que celui de demain ?
« Cela ne change rien. Il ne peut pas jouer, c’est comme ça. Ce qui compte, c’est l’équipe. Qu’est-ce que je vous répète depuis le début ? Ce qui est le plus important, c’est l’équipe. Marquinhos ne peut pas jouer, c’est notre capitaine, mais il sera là pour encourager tout le monde depuis la tribune. Ce n’est pas grave. C’est ça, la force de l’équipe : quel que soit le joueur qui manque, l’équipe reste là. »
Il y a un joueur que vous allez retrouver, qui a commencé la campagne de Ligue des Champions avec vous : Marco Asensio. Qu’est-ce que vous pensez de ses performances à Aston Villa ? Est-ce que cela vous dérange qu’il vous affronte, alors qu’il appartient toujours au PSG ?
« Non, cela ne me dérange pas du tout. Au contraire, je suis ravi que Marco puisse jouer. Il n’avait pas assez de temps de jeu ici, il a eu cette opportunité d’aller à Birmingham. Je le connais bien mieux que vous tous, car j’ai partagé beaucoup avec lui en sélection. Je l’ai eu pendant une Coupe du Monde. C’est un joueur très important pour moi. Il a été important la saison passée, et aussi en début de saison cette année. C’est un joueur de très haut niveau, l’un des plus titrés en Europe, avec une grande qualité technique. Il n’y a aucun doute là-dessus. »
On sait que dans cette compétition, les équipes qui vont au bout, le Real Madrid en est le plus grand exemple, sont souvent très performantes en fin de tournoi. Vous, cela fait déjà trois mois que vous carburez à plein régime. Pensez-vous que l’équipe est capable de maintenir cette dynamique jusqu’au bout ou faut-il insuffler quelque chose de nouveau pour relancer la machine et assurer des performances optimales jusqu’à la fin ?
« Je suis tout à fait convaincu du travail réalisé jusqu’à présent et de ce qui nous attend. Le meilleur est à venir. »
« Je crois que nous allons continuer de voir une grande version du Paris Saint-Germain. Nous continuerons de jouer de la même manière, avec la même intensité, voire plus encore. Demain, le match sera d’un haut niveau en termes d’intensité physique et technique des deux équipes, cela ne fait aucun doute. En ce sens, je suis tout à fait convaincu du travail réalisé jusqu’à présent et de ce qui nous attend. Le meilleur est à venir.
On peut le voir à la manière dont les joueurs s’entraînent à la veille d’un match de Ligue des Champions : l’énergie est différente, on sent une forme de pureté. Je ne m’inquiète pas du tout. Ce qui m’inquiète uniquement, c’est de pouvoir s’adapter aux enjeux de ce match aller-retour. J’insiste toujours auprès de mes joueurs sur l’importance de contrôler les émotions. Il y a beaucoup de choses qui se passent autour d’un joueur, et on ne peut contrôler les émotions que si on maîtrise sa tête. Le cœur sera là, les jambes aussi, nous sommes à domicile avec nos supporters, cette énergie positive doit être bénéfique pour nous. Je répète : contrôler les émotions, c’est la clé dans ce genre de match. »
Demain, ce sera votre 100e match sur le banc du PSG. Qu’est-ce que cela symbolise pour vous et de quoi êtes-vous le plus fier depuis votre arrivée à Paris ?
« Ce sont des chiffres, rien de plus. Cela n’a pas beaucoup d’importance, je ne le savais même pas. Julien me l’a dit juste avant d’entrer. C’est une fierté, bien sûr. J’espère en faire quelques centaines de plus, mais il faut les mériter, donc il faut continuer à s’améliorer. »
On sait qu’Aston Villa est une équipe redoutable, notamment en transition rapide. J’aimerais vous interroger sur le positionnement d’Achraf Hakimi, qui évolue assez haut dans votre équipe. Est-ce que cela peut être une clé dans ce match ?
« Je ne crois pas que le positionnement d’un seul joueur puisse changer les choses. Cela va bien au-delà. Aston Villa est capable de ressortir proprement de l’arrière, de bien gérer les espaces et possède cette grande capacité d’attaquer de l’arrière vers l’avant, même avec des joueurs de la deuxième ligne. Ils le font de manière incroyable, ils sont très difficiles à contrôler. Cela exigera de notre part un excellent niveau défensif ainsi qu’une grande efficacité pour contrôler les joueurs venant du milieu de terrain. Peu importe qu’un joueur soit plus haut ou plus bas sur le terrain, cela m’inquiète beaucoup moins. »
Vous avez indiqué que la clé du match sera le contrôle des émotions. Vous avez un effectif très jeune face à une équipe plus expérimentée. Allez-vous insister sur cet aspect avec vos joueurs pour éviter qu’ils tombent dans des pièges liés à cette différence d’expérience ?
« Non, car contrôler les émotions n’a rien à voir avec l’âge, cela a à voir avec la tête, le mental. Il y a des gens de 40 ans qui ne contrôlent pas leurs émotions, et des jeunes de 20 ans qui sont très mûrs. Je parle de manière générale. Aston Villa joue de façon très propre, ils jouent bien au football et défendent bien. Ce n’est pas une équipe violente, bien au contraire. Ce sera un match ouvert, intense et complexe. Il ne peut pas en être autrement. »
Désiré Doué, c'est l'énergie à l'état pur, très démonstratif sur le terrain, une vraie pile à l'échauffement. Il a encore été décisif samedi sur un centre de Kvaratskhelia. On sait qu'il a une grosse capacité, une grosse qualité d'élimination balle au pied, mais parfois les espaces sont rares. Comment est-ce que vous l'aidez à faire le bon choix entre le dribble et le jeu à plusieurs ou en combinaison ?
« C'est évident que chaque joueur a un profil et une série de choses qu'il faut améliorer. Même les joueurs comme Marquinhos, qui a une expérience merveilleuse, lui aussi peut améliorer certains aspects. L'amélioration, ça dépend bien plus de ton intention, de tes capacités, que de l'âge. En ce sens-là, Désiré Doué peut encore améliorer beaucoup de choses par rapport à certains aspects du jeu, mais je suis très, très content de tous les joueurs.
Je suis très heureux des joueurs qui sont arrivés cette saison parce que je pense que leur performance a été immédiate, et c'est très important pour générer de la concurrence au sein de l'équipe. Nous avons pu célébrer un titre de Ligue 1 de façon très légère samedi, mais nous avons très envie d'affronter les défis qui se présentent pour la fin de saison, et l'un de ces défis, c'est évidemment la Ligue des Champions. »
Vous aviez dit : « On ne sortira jamais par la peur. » On a vu contre Liverpool et City, dans les moments cruciaux, séances de tirs au but ou entre deux matchs, que sur ces périodes-là l'équipe avait un mental très important. Comment ça se travaille ? C'est de la vidéo ? Des échanges ?
« Si on avait perdu les penalties contre Liverpool, les tirs au but, on n'aurait pas cette même capacité mentale. Non, la capacité mentale ne dépend pas des résultats. En ce sens-là, je crois que c'est important de transmettre à tes joueurs et à ton équipe. Mais ça, je l'ai fait aussi quand on avait perdu contre le Maroc aux tirs au but. Le profil des entraîneurs est le même. Souvent, on parle de force mentale quand on gagne, mais quand on perd, on a aussi une grande capacité mentale.
On a également une grande force mentale pour affronter justement la défaite. On apprend autant quand on perd que quand on gagne. Donc, moi, je ne fais pas de relation directe. C'est évident que cette équipe, malgré sa jeunesse, a su surmonter des phases très compliquées.
De même, la saison passée, il a fallu aller gagner les quarts de finale alors qu'il y avait eu un résultat contraire au match aller. Au fil des deux ans, on a vu cette capacité à surmonter les choses. Je crois que nous allons continuer à tenter de montrer cette même image. Mais évidemment, il y aura des défaites, il y en a toujours, et nous serons suffisamment mûrs pour aussi affronter la défaite. »
Les trois derniers matchs, vous avez fait des entames un peu plus compliquées par rapport à ce que vous avez pu montrer ces dernières semaines. Dans quelle mesure, face à Aston Villa, il va falloir bien entamer la rencontre au Parc des Princes ?
« Dès que tu te relâches un instant, tu le payes directement »
« Cette compétition ne permet absolument pas le relâchement, même pas une seule minute. Donc, nous n'allons pas tomber là-dedans, ni nous, ni Aston Villa. On ne peut pas passer en quart de finale ou en demi-finale si l’on n’est pas capable d'être à haut niveau durant toute la double confrontation. Dès que tu te relâches un instant, tu le payes directement, quel que soit le joueur qui le commet. Nous allons donc essayer de commettre le moins d'erreurs possibles et d'être aussi préparés que possible. »
J'aimerais vous poser une question sur Nuno Mendes et Joao Neves, qui ont commencé le match de Ligue 1 sur le banc. Pendant la Ligue des Champions, où le rythme est nécessaire, est-ce qu'ils vont commencer ?
« Peut-être que oui, peut-être que non, je ne veux donner aucune piste à Unai Emery. C'est déjà beaucoup de choses. Quel que soit le joueur qui sera sur le terrain du PSG, il sera complètement focalisé sur la compétition. Ceux qui entreront en cours de match seront également préparés, et ceux qui ne pourront pas participer à ce match seront aussi prêts. Nous arrivons à un moment de la compétition où tout le monde veut participer, mais la force de ce collectif est très importante. Nous serons tous prêts. »