C'est un Luis Enrique mobilisateur et parfois expéditif qui s'est présenté en conférence de presse ce vendredi à la veille de Strasbourg/PSG, match de la 32e journée de Ligue 1 à l'enjeu inexistant pour le PSG, si ce n'est celui de bien se préparer en vue de la Champions League. L'entraîneur espagnol n'a pas voulu en dire plus sur l'état de santé d'Ousmane Dembélé, ni sur celui de Presnel Kimpembe, mais a tenu à soutenir Bradley Barcola, muet depuis 11 matches. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Comment gérer ce match de Ligue 1 à Strasbourg qui vient s’insérer entre deux rencontres très importantes ?
« Nous ferons comme nous avons toujours fait jusque-là, avec la même idée. Rien ne va changer. »
Donnarumma a encore sorti un très gros match en Champions League cette semaine, ce n’est pas le premier. Que pensez-vous de sa progression ces derniers mois ? Est-ce qu’il incarne aujourd’hui le gardien de but que vous vouliez pour votre équipe ?
« Le meilleur moment de la saison arrive et l'équipe continue de démontrer qu'elle a de l'envie »
« Ce que je pense et ce que je crois, c’est que nous sommes dans une phase importante de la saison dans laquelle nous avons démontré que nous sommes une équipe, indépendamment du fait que vous mettiez en avant untel ou un untel. Il y a des moments où vous avez critiqué des joueurs avant de les encenser. Moi je reste sur la même ligne de conduite, qui est de renforcer mes joueurs et mon équipe. Le bruit autour de l'équipe est plutôt positif en ce moment. Il a pu être négatif parfois aussi cette saison. Je ne vais pas me positionner d’un côté ou de l’autre. Tous les joueurs de l’équipe travaillent. C’est le cas aussi de Gigio, Arnau (Tenas)et Safonov. Le meilleur moment de la saison arrive et l’équipe continue de démontrer qu’elle a de l’envie. »
Bradley Barcola était remplaçant lors de 6 des 10 derniers matchs du PSG et reste sur 11 matches sans marquer. Est-ce que vous comptez le relancer et surtout comment ?
« Barcola a été très important, est très important et sera très important »
« Le même exemple que pour Gigio, vous voyez. Aujourd’hui, Gigio positif et Barcola négatif. Non ! Ni positif, ni négatif. Barcola en est à 35 actions décisives cette saison (18 buts, 17 passes décisives, ndlr). On parle du meilleur passeur de la Ligue 1, l'un des meilleurs dribbleurs d'Europe. Un joueur très déséquilibrant, d’un très haut niveau, qui a été très important, qui est très important et qui sera très important. Un joueur du PSG doit s’habituer à jouer en tant que titulaire, à sortir du banc voire à ne pas être convoqué. Le bruit, c’est bien, mais on laisse ça à l’environnement. Nous, nous restons concentrés sur le fait que chaque joueur qui rentre sur le terrain soit à 100% et donne le maximum parce qu'on est dans une partie de la saison où on se rapproche de la fin. Et si la fin se rapproche, c’est une bonne motivation, parce que ça veut dire que nous sommes encore en vie dans toutes les compétitions. »
Vous avez été nommé aux trophées UNFP avec plusieurs Parisiens. Vous parlez souvent de collectif. Que représente cette nomination et est-ce que ces remises individuelles comptent à vos yeux ?
« La vérité… Vous me demandez mon avis personnel, c’est ça ? J’ai zéro intérêt pour les trophées individuels, zéro. Cela ne m’excite pas du tout, cela ne m’intéresse aucunement. J’essaye d’être la meilleure version de Luis Enrique entraîneur, mais les prix individuels en football ne m’intéressent pas. »
Vous allez affronter Strasbourg, qui a des similitudes avec le PSG dans sa façon de jouer et avec beaucoup de jeunes joueurs. Comment percevez-vous cette équipe et êtes-vous satisfait de voir une telle équipe performer, vous qui aimez beaucoup les jeunes joueurs ?
« Ces matches nous préparent aux autres compétitions que nous avons encore à jouer »
« Moi, en tant qu’entraîneur, j’aime les bons joueurs. Qu’ils soient jeunes, d’un pays ou d’un autre, peu m'importe. Concernant Strasbourg, je crois qu’ils font une saison de haut niveau, avec une idée de jeu attractive, beaucoup de buts marqués, une bonne défense. C’est pour ça qu’ils font partie des meilleures équipes du championnat. Ce ne sera évidemment pas facile. Pour nous, c’est une fin de saison un peu étrange parce que nous sommes déjà champions et nous n’avons plus cet objectif. Mais nous savons que ces matches nous préparent aux autres compétitions que nous avons encore à jouer. »
Comment motiver les joueurs à garder cette efficacité justement et ce niveau d'exigence à quelques jours d'une demi-finale retour de Ligue des champions ?
« Je répète la réponse antérieure. Le plus important, c'est que chaque minute que tu joues avec le maillot du PSG soit utile pour te préparer aux matches des compétitions qu’il reste à jouer, que ce soit la finale de Coupe de France ou la demi-finale de Champions League. Demain, c'est un match pour montrer que chaque minute et chaque match sont importants parce que c’est ce que considère l’entraîneur que je suis et c’est le cas quand on joue dans une équipe comme le PSG. »
Est-ce que la série d'invincibilité à l'extérieur est la dernière source de motivation pour vos joueurs dans cette fin de saison en championnat ?
« Plus de motivation à me préparer à la Champions League qu'à essayer d'améliorer ce record d’invicibilité »
« (Il fait la mou). Je le répète, je pense plus au fait que le match te prépare pour la Champions League et pour la finale de la Coupe de France, qu'à ce record d'invincibilité. Ce record est déjà à nous. Si on peut l’améliorer et gagner le match, bien entendu, ça serait bien. Mais je trouve plus de motivation à l’idée de me préparer à la Champions League qu’à essayer d’améliorer ce record d’invicibilité. »
Après Arsenal, Nuno Mendes déclarait que ce PSG était une famille sur et en dehors du terrain et que c'était essentiellement dû à votre travail d'entraîneur. Comment avez-vous réussi à instaurer ce climat familial dans le vestiaire ? Est-ce une clé pour remporter des trophées majeurs ?
« Sincèrement, je crois que 90 % des équipes de Ligue 1 sont une famille. Parce que déjà, on passe beaucoup d'heures ensemble. Tous ceux qui ont la chance d'être dans une équipe, surtout au très haut niveau, partagent tellement de choses, tellement de joies, mais aussi des moments difficiles. Je crois que nous formons tous des petites familles. Ensuite, il peut y avoir plus d'affinités ou non. C'est beaucoup plus beau et plus agréable de partager des moments positifs. Mais, je le répète, nous ne sommes pas vraiment différents des autres équipes de Ligue 1 dans notre façon de vivre ce que l'on vit. »
Vous disiez que vous alliez aussi préparer un petit peu la demi-finale avec ce match face à Strasbourg. En fonction de l'évolution d'Ousmane Dembélé, est-ce que vous vous préparez quelque part à jouer sans lui la semaine prochaine ?
« Demain, il ne va pas jouer. Ça, c'est certain. »
Votre équipe fait preuve d'une grande maturité et on l'a vu face à Arsenal. Gagner 1-0 à Arsenal, c'est une chose qui n'a pas été réalisée depuis un certain nombre d'années. Est-ce que votre équipe vous surprend encore aujourd'hui par rapport à ce qu'elle démontre actuellement ?
« Non, parce qu’au fil de la saison, j'ai toujours vu la même attitude. Les résultats peuvent être meilleurs ou moins bons, mais je n'ai jamais eu à me plaindre cette saison de mon équipe. On a gagné, on a perdu. C’est évident qu’on doit s'abstraire un peu de ce qu'il y a autour de nous, mais j’ai toujours été très confiant sur le fait que nous étions sur le bon chemin. Et nous continuons sur ce même chemin. On peut perdre, on peut gagner, mais l'attitude et ce que reflète l'équipe, ce sont des valeurs très positives. Je n'ai aucun doute par rapport à cela. »
Il y a 10 jours avant le match Arsenal/Crystal Palace, les journalistes anglais avaient interrogé Mikel Arteta sur le fait de faire tourner avant la demi-finale de la Ligue des Champions. Arteta avait répondu qu'il était hors de question de faire tourner, parce que pour lui, il fallait avoir une continuité pour chaque joueur. Est-ce que vous partagez cet avis, et dans ce cas-là, allez-vous aligner votre meilleure équipe demain à Strasbourg ou est-ce que selon vous c'est un peu le moment de faire tourner demain ?
« Vous verrez demain. »
On a vu des matches un peu en dessous en Ligue 1 récemment. On a cette sensation que vous en aviez gardé sous le coude pour le match contre Arsenal. Vous nous aviez parlé de la fameuse couette, du fait de couvrir la tête ou les pieds. Quelle va être votre gestion lors des prochains matches ? Et comment ça se passe ? Est-ce que vous dites aux joueurs de bien dormir, bien se reposer, etc ?
« Nous sommes devenus experts des calendriers serrés »
« C'est l'entraînement invisible qui est essentiel pour un joueur professionnel. Je ne me préoccupe pas de cela. Ce que fait le joueur chez lui, ça le regarde. Pour être à ce niveau toute l’année, il faut être très professionnel et ils le sont. Au club, nous avons clairement cette culture de faire progresser les joueurs et de faire en sorte qu’ils récupèrent bien. Mais je le répète, je crois que c’est un peu la même chose que d’habitude. Nous sommes devenus experts des calendriers serrés. Nous avions déjà un calendrier similaire l’an dernier. Il nous a manqué seulement la finale de Champions League. Cette année, l’objectif est de la jouer, mais il reste encore cette demi-finale retour. Mais nous sommes déjà habitués et c’est une chance. Il n’y a pas beaucoup de temps pour se reposer, il faut gérer un peu cela. Tous les entraîneurs font au mieux, mais il n’y a pas de formule mathématique où on prend ça et on a ça comme résultat. Ça dépend des cas. Ça dépend du profil physique, technique et psychologique du joueur. Il y a beaucoup de variantes et de variables qui changent toutes les semaines. Il faut gérer cela. Mais je suis habitué. Heureusement, je suis entraîneur de haut niveau depuis plusieurs années. Après, on peut toujours se tromper, mais cela fait partie du travail. »
On a appris avant la conférence de presse la blessure de Presnel Kimpembe. Est-ce qu'on peut savoir comment ça s'est passé ? Et globalement, est-ce que sa saison est terminée ?
« Je n'ai pas cette information. L'information que vous avez, c'est celle qui est dans le point médical. Je ne suis personne pour donner d'autres types d'informations à ce sujet. »
On a vu Désiré Doué plein d'envie, plein de courage dans cette rencontre face à Arsenal. Qu'est-ce que vous pensez de sa trajectoire ? Et dans cette opposition face à Barcola, où le situez-vous, notamment en vue de la potentielle absence d’Ousmane Dembélé dans les prochaines semaines ?
« Je vais te répondre la même chose pour Désiré Doué que pour Bradley Barcola, João Neves, Warren Zaïre-Emery ou Fabian Ruiz. C'est pareil. Au fil de la saison, l'important, c'est que les joueurs s'améliorent. Je crois qu'on parle de joueurs qui se sont tous améliorés au niveau individuel. Au niveau collectif, ils apportent beaucoup de choses à l'équipe tout au fil de la saison. Ce n'est pas que Bradley est moins bien maintenant par rapport au début de saison. Ou que Désiré Doué est meilleur qu’en début de saison. Non, c'est une évolution où il y a des hauts et des bas. Mais le plus important pour moi, c'est qu'ils montrent qu'ils sont préparés à aider l'équipe chaque fois qu'ils ont l'opportunité de participer en tant que titulaire ou en sortant du banc. Ils sont très jeunes. Ils ont besoin de passer par ce processus pour pouvoir s'améliorer. Et en ce sens, je pense qu'il y a beaucoup d'exemples au sein de l'équipe de joueurs qui ont été, sont et seront très importants. »