C'est un Luis Enrique satisfait dans l'ensemble de la victoire (3-1) contre l'OM qui s'est présenté en conférence de presse ce dimanche soir. L'entraîneur parisien a beaucoup évoqué la qualité générale de son équipe et il a clairement de très fortes ambitions pour la suite de la saison. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Après le Classique à sens unique de l’aller (3-0), on a vécu une rencontre un peu plus disputée. Diriez-vous qu’on le doit à des Parisiens moins tranchants ou un OM mieux en place qu’à l’aller ?
« Je ne me souviens plus du match à Marseille. Mais, oui, on peut parler d’une semaine exceptionnelle pour nous. Ce Classique représente toujours une motivation, un moyen de stimuler les joueurs. Ça a été un beau spectacle footballistique, sur le terrain, avec deux équipes qui ont joué au foot. C’est difficile d’enlever le ballon à l’OM, mais encore plus difficile de le prendre dans les pieds des joueurs du PSG. Les deux entraîneurs, nous avons essayé d’abattre nos cartes. Nous avons vu un grand match. C’est évident qu’au cours d’une semaine spéciale où nous avons affronté Liverpool, c’était une chance de jouer un Classique. Ça nous a poussé à rester attentifs. Mais je trouve que nous avons manqué un peu de notre fluidité habituelle. Je suis content de notre performance, très content du soutien de nos supporters également. Je crois que la soirée a été presque parfaite pour nous. »
Vous répétez ne pas être préoccupé par le fait de rester invaincu en Ligue1. Il reste huit journées, est-ce plus concret pour vous ?
« Non. L’objectif est de gagner la Ligue 1 et tous les trophées dans les compétitions auxquelles nous prenons part. C’est notre rêve et notre envie. Nous connaissons l’immense difficulté du défi qui se dresse devant nous mais notre objectif est d’être à la hauteur de nos supporters, de lutter à chaque match, dans chaque compétition que nous disputons. Mais c’est évident que c’est très difficile d’obtenir ce que nous recherchons. »
Était-ce une semaine parfaite pour le PSG ?
« Les chiffres indiquent que nous traversons une saison exceptionnelle »
« Je crois que tout au long de la saison nous avons connu de très bons moments, depuis son début. C’est évident que nous avons peut-être manqué d’un peu de lucidité face au but au début de la Ligue des champions. Les chiffres indiquent que nous traversons une saison exceptionnelle, durant laquelle nous sommes très constants. C'est pour ça que nous avons 19 points d'avance sur le deuxième. La Ligue 1 n’est pas facile. Tous ceux qui disent qu’elle est facile mentent. J’en parle souvent avec d’autres entraîneurs. C’est une ligue très physique, avec de très bons joueurs. Ça se voit sur la scène européenne, avec des équipes françaises performantes. Rien n’est facile, donc. Nous sommes engagés dans une période où nous sommes plus lucides depuis janvier. L’équipe a trouvé de la régularité, de la constance. Il faut savoir le souligner. »
Espérez-vous la prolongation de Luis Campos, alors que tout se passe bien pour le PSG ?
« Sans aucun doute. J’ai commencé ce projet avec Luis Campos. C’est la personne avec qui je me suis entretenu depuis le début, qui a a mené les négociations. J’ai commencé le projet PSG avec Luis Campos et j’aimerais finir avec lui. Il n’y a aucun doute là-dessus. »
Qu’est-ce qui pourrait vous arrêter en Ligue 1, Coupe de France ou Ligue des champions ?
« Nous sommes une équipe très régulière »
« Si nous parlons compétitions, j’adorerais que la Ligue des champions récompense plus la régularité mais ce n’est pas le cas. Ce sont des doubles confrontations, et il y aura par exemple un éliminé entre Aston Villa et nous. Nous sommes une équipe très régulière. Nos statistiques depuis l’an dernier le prouvent. Nous jouons chaque match de Ligue 1 avec la même intensité, la même envie. Mais aussi bien la Coupe de France que la Ligue des champions sont des compétitions courtes où un mauvais jour peut suffire pour être éliminé. Nous l’avons vécu la saison passée en demi-finales contre Dortmund. Malgré deux très bons matches, nous n’avons pas été assez fins face au but donc nous sommes sortis. La Ligue des champions est une compétition courte. Nous sommes l’une des équipes les plus régulières en Ligue1, et notre objectif est de remporter le titre. C’est tout. »
On a vu un collectif solidaire et bien organisé ce soir. En rêviez-vous en arrivant au PSG ?
« Je ne rêve de rien. Je me consacre quotidiennement à améliorer mes joueurs individuellement et sur le plan collectif. Je dirais que nous sommes une équipe réelle, avec des objectifs communs. Ce n’est plus l’objectif individuel qui prime, mais la volonté d’appartenir à quelque chose de plus grand et de gagner ensemble. Je suis très à l’aise avec cette idée. Nous sommes encore meilleurs cette année. Ça a été un défi, un défi pour de nombreux joueurs, qui ont parfaitement répondu à ce projet. Nous sommes soutenus par des supporters uniques, qui nous soutiennent sans arrêt et surtout quand les matches se terminent moins bien. Je n’ai que des mots positifs pour eux. Nous entamons une pause internationale, et nous allons perdre beaucoup de nos joueurs, qui vont rejoindre leur sélection. Nous espérons déjà leur retour en bonne forme et allons nous préparer pendant ce temps. »
Il y a eu à plusieurs reprises des chants hostiles visant Adrien Rabiot. Qu’avez-vous ressenti en entendant ces chants ?
« Je ne me consacre pas du tout à écouter ce qu’il se passe hors du terrain, ni ici, ni ailleurs. Je n’ai pas d’opinion. L’ambiance a été celle d’un Classique normal dans le monde du foot. Je le répète : je ne comprends pas suffisamment ce qu’ils chantent mais je n’écoute pas réellement ce qu’ils disent. L’ambiance a été selon moi assez semblable aux Classiques joués à Marseille par exemple. C’est du football. Ce n’est pas du tennis, ni du tennis de table. Ça peut toujours être amélioré, mais l’ambiance a été similaire à d’autres derbys… sans jets d’objets ou autre. Il n’y a rien de notable. »
Avant vous, (Roberto) De Zerbi a dit qu’on ne peut plus appeler ce match un Classique car il y a trop d‘écart de niveau entre les deux équipes. Vous avez dix-neuf points d’avance au classement. Déplorez-vous de ne pas avoir de rival à votre niveau ?
« Il ne s’agit pas d’évoquer ce que je souhaite ou ne souhaite pas. C’est la Ligue 1. Nous avons dix-neuf points d’avance parce que nous avons été infiniment supérieurs aux autres équipes pour l’instant. Les équipes françaises comme Lille ou Brest ont performé sur la scène européenne. Brest a eu la malchance de jouer contre nous mais ils auraient pu éliminer une très forte équipe. Je ne sais pas pourquoi il y a cette tendance à dénigrer les équipes françaises. Nous sommes une version très forte du PSG. Nous pourrions jouer partout, en Angleterre, en Espagne et regarder les autres équipes dans les yeux. Nous l’avons déjà montré.
« Nous voulons marquer l’histoire et battre les meilleures équipes »
Je vais même plus loin : je crois que nous serions encore meilleurs car la régularité est notre plus grande vertu. Nous serions plus récompensé que dans des compétitions courtes. Le PSG a bien sûr un grand potentiel économique. C’est l’une des choses qui m’ont plu. Je ne vais pas me plaindre de ça. Nous avons les moyens d’avoir accès à n’importe quel joueur ou presque. Si ça ne plait pas… tant pis pour eux. C’est le football. Nous voulons marquer l’histoire et battre les meilleures équipes. Pour le faire faire, il faut de l’argent, une idée de jeu et de bons joueurs. C’est notre projet. Beaucoup de gens se méfient quand ils voient les différences de niveau, mais c’est comme ça que fonctionne le foot. Il y a des équipes très riches et qui dominent, enfin, pas toujours d’ailleurs. Notre objectif est de dominer, en France comme en Europe. »