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La défense centrale, talon d'Achille du PSG 2022/2023 ?

Publié le samedi 18 février 2023 à 23:21 par Kevin Monaci
Avec presque un but encaissé par match, le PSG 2022/2023 bat de tristes records encore jamais vus dans l’ère QSI. Absences, changements tactiques, contraintes, Christophe Galtier n’est pas en réussite dans un domaine qu’il maîtrise pourtant bien, la défense. Retour sur quelques chiffres qui montrent les lacunes défensives parisiennes.

Marseille en Coupe de France, Monaco en Ligue 1 puis maintenant le Bayern en Champions League, trois défaites consécutives qui pourraient coûter très cher dans la saison 22/23 du PSG. Une succession d'échecs encore jamais vue dans la capitale depuis 2011. Faible dans le jeu, absent dans les duels, organisation presque inexistante, la liste des faiblesses montrées lors des matches est longue. Ici, on va se concentrer dans l’une des plus grosses instabilités parisiennes depuis quelque temps : la défense.

En 34 matches toutes compétitions confondues joués cette saison, les Parisiens ont encaissé 31 buts. Un triste record pour le PSG de l’ère QSI à cette période de la saison. Le pire ratio est celui de la saison 2011/2012, avec pas moins de 53 buts encaissés en 51 matches, mais il s'agissait de la première saison de l'ère QSI, une année de transition. 

Réputé pour sa rigueur défensive, Christophe Galtier n’a, pour le moment, pas su influer sur ce qui faisait pourtant sa force, notamment lors de son passage à Lille (Champion de France en 2021) réputé pour sa rigueur défensive. Éclairage en chiffres.

Le Bayern, pointe d’optimisme pour la défense parisienne 

Malgré la défaite face au Bayern (0-1), la défense centrale parisienne s’est montrée bien plus rassurante qu’elle ne l'a été lors des derniers matches. En première mi-temps, la charnière Ramos - Marquinhos a bien fonctionné, à souligner tant les deux hommes n’avaient pas spécialement brillé lorsqu’ils étaient associés dans une défense à 4. Que ce soit dans le placement, les interventions ou à la relance, le duo a plutôt bien géré les multiples attaques bavaroises. 

En seconde mi-temps, suite à la sortie sur blessure d’Achraf Hakimi remplacé par Presnel Kimpembe, Christophe Galtier a décidé de repositionner Marquinhos arrière droit, un repositionnement qui pèse lourd dans le but de Kingsley Coman (53e). Le Brésilien, suivant ses habitudes de défenseur central, a par exemple totalement lâché son marquage sur Alphonso Davies (passeur décisif). Concernant la charnière Ramos - Kimpembe, elle a subi moins d’offensives allemandes, notamment grâce à l’entrée de Kylian Mbappé qui a permis au PSG d’avoir plus de ballons vers l’avant, loin de la défense parisienne. Toujours est-il que le PSG a encore dû changer de défense centrale, et a encore encaissé un but.

Dix charnières différentes utilisées cette saison

Christophe Galtier a dû faire face à de nombreux problèmes lorsqu’il était question d’aligner ses défenseurs centraux. D’abord à trois puis à deux, retour à deux en repassant à trois, en bref, la charnière centrale s’est vu modifier en permanence pour aboutir à dix combinaisons différentes cette saison soit presque une différente tous les trois matches.

Certains des réajustements tactiques de l'entraîneur parisien semblaient surtout être une contrainte plus qu’un choix. Entre les blessures et les suspensions, il est difficile d’avoir tous ses joueurs à disposition. Et des défenseurs qui ne jouent peu ensemble, manquent de repères et d’automatismes, font rarement bon ménage.

La défense à 3 semblait pourtant bien installée dans la tête de Christophe Galtier. Utilisée 14 fois en 14 rencontres au début de saison pour un total de huit buts encaissés, la charnière à trois centraux était efficace. Pourtant, un énième problème, à savoir les absences de Nuno Mendes et l'incapacité de Bernat à le remplacer en piston, obligea le coach français à passer à deux centraux.

La charnière à trois, la moins mauvaise

Vu plus de 19 fois, le 3-4-3 a surtout été utilisé en début de saison. Le dispositif montre des résultats plus que corrects avec 13 buts encaissés soit 0,68 par match. En décortiquant le tout, deux charnières ont surtout vu le jour dans cette composition. 

La plus utilisée est celle composant Marquinhos, Ramos et Danilo Pereira. Alignée à 9 reprises (6 victoires, 2 nuls et 1 défaite), cette charnière compte seulement 4 buts encaissés soit 0,44 par match, la plus efficace cette année. Relancée à Rennes début janvier, elle n'a pourtant pas produit une grande performance (0-1), signe que le retour en arrière n'est pas toujours fructueux.

La seconde est la charnière “type” avant la blessure de Presnel Kimpembe en septembre dernier. Marquinhos, Ramos et Kimpembe ont joué 6 matches à côté (5 victoires et 1 nul) pour un total de 5 buts encaissés soit 0,83 par match. Pour une défense censée être la meilleure, cela fait beaucoup.

La défense à quatre, les premières absences, le manque de densité au milieu de terrain

Mis en place pour la première fois face à l’OM au Parc des Princes le 16 octobre dernier en championnat (1-0), le 4-4-2 losange a plutôt semblé être une contrainte. Pour la première fois de la saison, le PSG avait dû faire sans Sergio Ramos et Presnel Kimpembe, habituellement titulaires à ce poste. Sont alignés, Marquinhos et Danilo Pereira remplacé par Mukiele suite à une blessure du Portugais. Le match qui suit face à Ajaccio (3-0), la charnière à deux est réitérée, pour les mêmes raisons. Plutôt efficace (deux victoires, quatre buts marqués et aucun encaissé), ce dispositif a rarement changé depuis. 

Invité sur l'émission Rothen s’enflamme en novembre dernier, Christophe Galtier s’explique sur ce changement de dispositif soudain. « A trois défenseurs centraux, on est limité, notamment pour les deux milieux. Je voulais plus de densité au milieu de terrain. Avec l’arrivée dans le groupe de Renato Sanches, Fabian Ruiz et Carlos Soler, je pouvais installer un milieu à trois. Autrement, il n’y a pas de juste milieu. Soit on est en bloc bas, soit on est bloc haut. Il n'y avait pas de juste milieu, il fallait ajouter ce milieu ». 

Utilisé 15 fois lors des 19 dernières rencontres du PSG, la défense à quatre semble être devenu le dispositif préférentiel de Christophe Galtier, et ce, même avec Pereira, Ramos et Marquinhos à sa disposition (hors Kimpembe, absent lors de la plupart des matches). Toutefois, avec 18 buts encaissés en 15 oppositions, la défense à deux défenseurs centraux présente le pire ratio avec 1,20 but concédé par match. 

La charnière à deux présentant le pire ratio est, pour l’heure, l’association Marquinhos / Ramos. La plus en vogue ces derniers temps, les deux défenseurs ont souvent été alignés ensemble en cette deuxième partie de saison. Associés à 8 reprises (4 victoires, 1 nul et 3 défaites), ils ont encaissé 12 buts, soit 1,50 par match. Et pourtant, mardi dernier face au Bayern, ils ont été impeccables en première période, certes aidé par un dispositif plus prudent qu'à l'accoutumée.

Presque 1 but encaissé par match lorsque Marquinhos et/ou Ramos jouent 

Avec 32 matches joués, Marquinhos est le défenseur parisien qui a le plus joué cette saison. Ayant encaissé 27 buts, le capitaine du PSG n’est pas exempt de tout reproches cette année. Moins tranchant dans les duels et plus flottant dans le jeu, le Brésilien semble avoir perdu tout son football depuis quelque temps.

Vu 31 matches cette saison, Sergio Ramos est le défenseur parisien qui présente le pire ratio défensif. Avec 26 buts encaissés, le PSG encaisse en moyenne 0,83 but lorsque l’Espagnol est sur la pelouse. A l’image de Marquinhos, l’ancien du Real Madrid a rarement été à la hauteur lorsqu’il joue. 

Danilo Pereira est celui qui montre le meilleur ratio. Lorsqu’il a été aligné en défense centrale (15 fois cette saison), le PSG a encaissé 9 buts, soit 0,6 par match. Pourtant pas à son poste de prédilection, le Portugais a souvent bien dépanné lorsqu’il a dû jouer les défenseurs. Et cela en dit probablement beaucoup sur le niveau des autres.


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