Donnarumma, « un chêne planté dans le désert italien »
Publié le mardi 25 juin 2024 à 12:36
par Jean Chemarin
Encore immense face à la Croatie lundi soir, Gianluigi Donnarumma récolte les louanges de la presse italienne ce mardi, au lendemain du miraculeux nul 1-1 de l'Italie face aux coéquipiers de Luka Modric. Un nul acquis à la 98e minute grâce à un but de Mattia Zaccagni qui vaut une place en 8e de finale de l'Euro 2024.
Sans son penalty arrêté sur Luka Modric, qui le trompera quelques secondes plus tard après un premier arrêt superbe face à Budimir, sans sa parade magique en début de match sur une frappe à 121 km/h de Luka Sucic, l'Italie aurait sans doute sombré face aux Croates et ne serait pas revenue au score à la 98e minute, sur cette frappe enroulée de Mattia Zaccagni, bien servi par l'étonnant Riccardo Calafiori.
Au lendemain de cette qualification miraculeuse, qui fait les gros titres de la presse sportive italienne, Zaccagni est forcément mis en avant pour son but décisif, mais la presse transalpine n'oublie pas de saluer le « superbe » gardien du PSG, qui récolte un 7,5/10 mérité dans la Gazzetta dello Sport, le Corriere dello Sport ou encore le Corriere della Sera.
« C'est la merveille du tirage au sort qui nous qualifie pour les huitièmes de finale, face à une Suisse très solide. Nous retournerons à Berlin, avec un Gigio Donnarumma qui ressemble de plus en plus au mur de Gigi Buffon », écrit La Gazzetta dello Sport. Et la comparaison avec Buffon, sacré champion du monde en 2006 à Berlin, est évidemment un compliment.
Le concept de l'enracinement
Ces derniers jours, la coach mental de Donnarumma, qui travaille aussi avec le champion olympique italien Marcell Jacobs, s'est longuement confié sur "Gigio" dans le Corriere della Sera et évoquait le concept d'enracinement : « Le concept est d'être enraciné dans le moment présent. Imaginez les racines qui descendent de vos pieds et s'enfoncent dans la terre, parce qu'elles vous centrent, vous sentez la force de la terre elle-même. Les visualisations sont très puissantes : tout le monde a besoin d'être enraciné », confiait-elle.
La Gazzetta sur Gigio #Donnarumma : “Il ressemble toujours plus à ce mur de Gigi Buffon. Hier, en début de deuxième mi-temps, il a arrêté un penalty (…) Puis réalisé un deuxième miracle une minute plus tard, avant de céder à bout portant.”
Et quand le journaliste italien lui demandait si un gardien de but n'avait pas également besoin de voler pour arrêter les ballons, Nicoletta Romanazzi ajoutait : « J'ai également entendu cela de la part de certains entraîneurs. Si vous visualisez des racines, cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas sauter. Vous le faites simplement en restant centré et concentré, sans vous perdre dans vos émotions ou vos pensées. Et c'est ainsi que vous exprimez tout votre potentiel. »
« Il mériterait une autre équipe devant lui »
En écho à cette interview, le Corriere della Sera a commenté ainsi la prestation de Donnarumma face aux Croates : « Avec sa coach mental, il imagine avoir des racines sous les pieds, ainsi que voler sur des ballons comme celui de Sucic en début de match et sur le penalty de Modric. Notre chêne est cependant planté dans le désert », écrit le journal italien. Une manière de dire que le portier du PSG est solide, mais bien trop souvent abandonné par ses coéquipiers.
En France, la performance de Donnarumma face à la Croatie lui vaut un joli 8/10 dans L'Equipe. Le quotidien sportif, qui a apprécié ses nombreux arrêts lundi soir, estime comme son homologue italien que Donnarumma « mériterait une autre équipe devant lui ». « Il avait évité le 4-0 contre l'Espagne, il a évité la défaite cette fois », résume le média français.
Prochain rendez-vous pour la Nazionale de Donnarumma face à l'étonnante Suisse en huitième de finale. Un match qui aura lieu ce samedi 29 juin à Berlin à partir de 18h.
