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Bordeaux/PSG (0-1), les performances individuelles

Publié le samedi 28 septembre 2019 à 22:04 par Philippe Goguet
Le PSG ne s'est imposé que 1-0 à Bordeaux mais la performance parisienne fut pourtant très consistante. Retour sur les performances individuelles des joueurs parisiens au cas par cas.

Navas : Le gardien costaricien a connu son match le plus tranquille depuis son arrivée à Paris, et ce même s'il a dû faire face à un tir cadré de plus que contre le Real et Lyon. Il a donc eu une frappe à arrêter, en angle fermé et manquant de puissance, ce qu'il a fait sans souci. Au pied, il a surtout joué court vers ses défenseurs.

Meunier : Après une montée en puissance constatée contre le Real puis Lyon mais modérée par son entrée contre Reims, le Belge a largement repris sa marche en avant et a livré une belle prestation sur son aile, forçant son vis-à-vis Kalu à défendre sur lui durant la plupart du temps plutôt que le contraire. Ses partenaires n'ont d'ailleurs pas hésité à l'utiliser et le Belge a très bien animé son couloir tout au long du match, se montrant juste un peu prudent en fin de match quand le maigre écart au score le nécessitait. Avant cela, il avait su délivrer quelques bons centres, Sarabia mais surtout Neymar à deux reprises ayant pu profiter de bons ballons de sa part. Techniquement, il a également su être au niveau malgré quelques accrocs en première période et le Belge semble surtout libéré par la présence rassurante d'Idrissa Gueye à ses côtés.

Thiago Silva : Mis au repos contre Reims, le capitaine parisien a vite montré la différence avec et sans lui. Régulièrement opposé à Briand, il l'a dominé de la tête et des épaules et n'a pas été moins efficace quand d'autres Bordelais sont venus dans sa zone, se montrant même particulièrement tranchant dans toutes ses interventions. Balle au pied, il a commencé doucement avant de monter en régime et de livrer une grande partie à la relance. Une jolie percée, plusieurs passes propres et longues vers l'avant, de la justesse technique en permanence, du bien bel ouvrage.

Diallo : De retour dans l'axe gauche de la défense, il s'est largement mieux comporté que quelques jours plus tôt même si sa première heure de jeu est neutre vu qu'il n'avait aucun adversaire face à lui et des relances assurées sans pour autant faire des différences. Après une erreur face à Briand sans conséquence peu après la pause, il va en quelque sorte lancer son match sur la dernière demi-heure avec une énorme montée balle au pied qui finit proche d'un but. Le gaucher monte alors sévèrement en régime, enchaîne les relances vers l'avant qui font mal et assure en défense, se montrant solide sur chaque intervention en fin de partie, dans les airs comme au sol. Un bon rebond.

Kurzawa : Trois jours après une prestation catastrophique contre Reims, Thomas Tuchel lui a redonné sa chance et il a un peu mieux su la saisir cette fois-ci. Pas encore totalement irréprochable défensivement puisque Hwang lui a parfois fait mal au cours de la partie, il a aussi signé deux retours défensifs importants dans la dernière demi-heure et il a fait preuve d'une belle présence dans les airs à plusieurs reprises. Offensif sur son flanc gauche et plutôt dans un bon jour techniquement, il va assez bien combiner avec ses partenaires autour de lui, surtout quand Di Maria et Neymar se rapprochaient de sa zone. Tout ne va pas être parfait et, comme son équipe, il va parfois manquer de continuité d'une action à l'autre mais, quelques jours après son match très faible contre Reims, sa capacité à relever la tête doit être soulignée.

Marquinhos : Son retour comme sentinelle après la parenthèse Paredes a fait du bien à sa défense, cette dernière trouvant dans le vice-capitaine parisien une première ligne exceptionnelle pour contrer et filtrer les offensives adverses. Même avec un carton jaune récolté assez vite dans le match, il va parvenir à offrir une garantie défensive de tous les instants. Toujours parmi les premiers à aller presser et largement responsable de l'excellent contre-pressing parisien qui a mis Bordeaux sous l'eau durant une bonne partie du match, il a en revanche connu un match à deux visages concernant son utilisation du ballon. Il a eu un déchet rare le concernant avant la pause, même sur des passes simples, et est ensuite monté en gamme avec des transmissions pourtant très similaires. 

Gueye : Relayeur droit d’un milieu de terrain auquel Thomas Tuchel semble tenir beaucoup, Idrissa Gueye avait l’occasion d’accumuler des repères à ce poste nouveau pour lui, dans le même temps que son apport face à une équipe très repliée serait inévitablement scruté. Placé au marquage d’Otavio sur les sorties de balle girondines, il fut de nouveau un pion essentiel de l’écrasante domination territoriale parisienne : en récupérant lui-même des ballons entre-deux et en stoppant des contre-attaques, ou, plus souvent, en contraignant les Bordelais à allonger. En phase offensive, son positionnement parfois très haut, conséquence de la maîtrise parisienne, le plaça parfois dans des situations inconfortables où sa technique de passe lui fit défaut. A noter toutefois plusieurs projections sans ballon dans le dos d’un Pablo attiré par les offensifs parisiens, ainsi que des percussions balle au pied pour lancer des transitions en deuxième mi-temps. Un match globalement satisfaisant donc, mais qui aurait pu être terni par une action litigieuse en fin de partie, susceptible d’entraîner un penalty aux yeux des joueurs bordelais.

Verratti : Probablement pas le meilleur match de la saison du meneur Italien, de retour dans le onze après avoir purgé un match de suspension en milieu de semaine (le prochain arrive sans doute assez vite, puisqu’un nouveau carton jaune est à mettre à son actif aujourd’hui). Un peu de déchet sur des ballons lobés en profondeur, et quelques pertes de balle inhabituelles dans la densité axiale bordelaise, dont il chercha parfois à s’extirper en décrochant près de ses centraux organiser la première relance. Le triangle parisien au milieu se forme et se déforme, et voit donc tour à tour Verratti à la base du jeu, avant de s’excentrer près de la ligne de touche côté gauche pour trouver de meilleurs angles de passe, pour enfin apparaître aux abords de la surface et décaler de manière presque décisive Kurzawa (le but refusé de Sarabia) puis Neymar (l’arrêt de Costil). La seconde période est quasi immaculée sur le plan technique et confirme toute son influence, avec 114 ballons touchés et 4 passes avant un tir sur l’ensemble de la rencontre.

Sarabia : Encore un match très timide pour le transfuge de Séville, dont chaque sortie renforce les doutes sur son niveau technique, et, plus encore, sur son (manque de) caractère. Le néo-international espagnol ne dribble pas, n’élimine pas, n’apparaît pas, et se signale davantage par son implication défensive que par son apport avec le ballon, qui reste si limité. Quand il ne choisit pas la solution en retrait, Sarabia ne passe pas ses 1 contre 1 et ajuste mal ses centres, restant bloqué à 0 but et 0 passe décisive en ce début de saison alors qu’il sort d’une saison hautement prolifique. Une stat résume tout : en une heure sur le pré, le Madrilène a touché 30 ballons, soit deux de moins que celui qui l’a remplacé pour la dernière demi-heure, Kylian Mbappé.

Mbappé : Une entrée tonitruante pour le génie français après un mois loin des terrains, et qui retrouvait pour l’occasion le couloir droit. Face à des Bordelais diminués après une heure de résistance vaille que vaille, sa percussion, sa vitesse et ses appels l’ont vite rendu ingérable pour la défense girondine. Au-delà du but qu’il offre à Neymar, seul un manque de lucidité l’aura empêché d’alourdir lui-même la marque, se signalant par quelques imprécisions devant le but ou dans l’exploitation de ballons de contre. Un bémol toutefois, et qui confirme ce qu’il a montré à ce poste tant en club qu’en sélection : le crack de Bondy ne défend pas, et les Bordelais auraient pu en profiter en fin de rencontre après leur réorganisation et l’entrée d’un latéral gauche que Gueye eut à gérer seul, parfois à la limite. Toutefois, c’est aussi en jouant la carotte qu’il se procura les meilleures situations en transition. En somme, l’éternelle question de l’équilibre à trouver, qui avait été l’un des enjeux du choix d’Emery de l’installer à ce poste.

Di Maria : Une prestation typique du Di Maria n’ayant pas activé le mode On Fire, à savoir truffée d’imprécisions mais ne manquant pas de panache et de volonté. Deux actions peuvent l’illustrer à la perfection : son grand pont inspiré sur le côté gauche vers l’heure de jeu suivi d’un centre trop profond, puis cette action de funambule un quart d’heure plus tard, malheureusement conclue par une dernière touche en déséquilibre et mal maîtrisée. Annonciatrice de son manque de justesse du soir, cette finition piquée qu’il affectionne tant sans réussite en début de match face à un Costil bien sur ses appuis. Remplacé après beaucoup d’efforts.

Bernat est entré en fin de rencontre pour verrouiller le couloir et installer une véritable ligne de quatre au milieu de terrain.

Neymar : Alors que Sarabia et Di Maria s’étaient récemment essayés à la position de faux numéro 9, en l’absence de munitions devant, c’est Neymar qui récupérait le rôle ce soir, et c’est sans contestation celui qui sut le mieux l’interpréter, à tel point qu’il n’est pas exagéré de penser que sa position, maintenue par Tuchel après l’entrée de Mbappé, fut l’une des clés de la domination parisienne. Apparaissant dans le dos du double pivot bordelais aspiré par les relayeurs parisiens et en avance sur les trois centraux girondins, qui se retrouvaient sans adversaire direct à gérer, Neymar rappela la figure de Zlatan Ibrahimovic, cruciale par ses décrochages dans le bilan presque parfait du PSG de Blanc face aux défenses à trois. A une différence près, le Brésilien décrochait, pour orienter parfois, pour accélérer surtout, attirant par là-même de nombreux adversaires auxquels il résistait par brio technique, forçant Pablo à se ré-axer et libérant le couloir pour Meunier. Malheureusement, sa lucidité dans le dernier geste ne fut pas à la hauteur de sa disponibilité et de son interprétation du match, sans quoi celui-ci aurait sans doute été réglé plus rapidement. Au fond, le principal problème de son positionnement comme faux numéro 9 fut probablement la question de l’occupation de la surface, insuffisante sur chaque centre parisien, à l’exception de ces caviars de Meunier… gâchés par Neymar de la tête. Le 10 de la Seleção n’eut pas le temps de douter, et se rattrapa en offrant la victoire aux siens, pour la troisième fois en quatre matchs depuis son retour. Il serait maintenant temps que chacun comprenne que les intérêts du crack de Santos sont aussi ceux du club dont il porte le maillot.

NB : Co-écrit avec Matthieu Martinelli (milieux relayeurs et joueurs offensifs).


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