La saison a été des plus chaotiques pour les deux attaquants de pointe du PSG, entre blessures, suspensions et méformes. Avant le dernier match de la saison, ces deux forts caractères se retrouvent à égalité sur un point : leur nombre de buts (30). Et il reste un seul match pour départager les deux buteurs.
Enfin sur un pied d'égalité :
Pendant une bonne partie de la saison, le titre honorifique de meilleur buteur du PSG a tantôt appartenu à Zlatan Ibrahimovic, tantôt à Edinson Cavani, les deux buteurs de l'effectif. Le Suédois a longtemps été en tête, propulsé par son bon début de saison, avant que sa talalgie ne permette à l'Uruguayen de le rejoindre puis de le dépasser au coeur de l'automne. Zlatan a finalement repris son bien suite à son gros début d'année 2015 avant d'être une nouvelle fois stoppé par les suspensions et les blessures. De son côté, Cavani a très bien fini la saison et les deux hommes sont finalement à égalité après le doublé de l'Uruguayen contre Reims. Chacun a mis 30 buts et seule la répartition dans les compétitions diffère.
Cavani l'homme des coupes :
Durant la saison, le réalisme de Cavani devant les buts a été des plus variables, déclenchant à tour de rôle sarcasmes, sifflets, applaudissements et ovations. Pour autant, les matches de coupe du PSG ont souvent été ses bouffées d'oxygène et il s'y est montré d'une redoutable efficacité avec ses 6 buts en 6 matches. Le meilleur exemple se trouve probablement dans l'enchaînement des deux matches contre Monaco début mars : très maladroit à Louis II en L1, il était redevenu un chasseur de but redoutable trois jours plus tard au Parc en Coupe de France, ouvrant la marque en déviant le ballon de façon astucieuse sur un coup-franc lointain. Quand sa période de disette s'éternisait en L1 (10 matches d'affilée sans marquer), c'est en Coupe de France que Cavani a continué d'exister, marquant contre Bordeaux, Nantes et donc Monaco. Absent en demi-finale contre Saint-Etienne, il a l'opportunité de finir en beauté sa Coupe de France avec un but à chaque match disputé.
Ibra, l'homme de l'axe :
Aujourd'hui, alors que l'attaque parisienne s'est articulée dernièrement autour de ce duo d'attaquants servi par un Pastore de plus en plus proche d'un rôle de numéro 10, l'absence de l'Argentin va remodeler le visage de l'attaque du PSG. Que son remplaçant soit Lavezzi ou Lucas, Paris va forcément repartir sur un 4-3-3, renvoyant de fait Cavani sur une aile, au moins dans certains cas. Ibra aura donc majoritairement l'axe pour lui, comme il l'aime, et c'est un gros avantage pour celui qui n'a pas hésité à faire une impasse sur le match contre Reims pour ne pas louper cette finale. Ibra sera seul en pointe, omnipotent et même son adversaire direct, Sébastien Puygrenier, annonce presque qu'il va marquer : « Face à moi, il a toujours inscrit des buts. »
Une finale plutôt Bastia ou Pauleta ?
En l'absence de Pastore, Ibra va avoir un rôle décuplé, notamment dans l'organisation du jeu et c'est probablement lui plus que quiconque qui va décider du sort de la finale. L'homme est affamé (« Si on gagne le match, alors on aura écrit l'Histoire et c'est pour ça que je suis venu au PSG ») et il peut construire son match de deux façons différentes. La première est de faire l'éloge du collectif, en utilisant notamment Cavani. Contre Bastia, en finale de la Coupe de la Ligue, Zlatan n'avait pas hésité à faire marquer l'Uruguayen et ce match avait marqué le début du rapprochement entre les deux hommes, si souvent opposés depuis deux saisons. Le dernier but de la rencontre avec Zlatan servant parfaitement Cavani pour clore la marque avait été un symbole fort de cette nouvelle entente, confirmée depuis en championnat à Nantes ou contre Guingamp, Zlatan offrant de nombreuses balles de but à l'Uruguayen.
Pour autant, il n'est pas sûr qu'on voit ce soir le Zlatan collectif de PSG/Bastia (4-0) mais plutôt le Zlatan chasseur de buts. Il en a déjà inscrit 106 sous le maillot du PSG, il le sait, et n'est plus qu'à trois petits buts du record de Pauleta, fixé à 109. Pour l'atteindre, il doit donc réaliser un triplé, performance qu'il a déjà réalisée trois fois cette saison et notamment en demi-finale. Pour battre le mythique Portugais, il faut même marquer un quadruplé, ce qu'il n'a fait qu'une fois avec Paris, à Anderlecht. Écrire l'Histoire du club avec un quadruplé de buts, donc de titres, et un record est probablement ce qui l'excite le plus. Et tant pis si Cavani doit se contenter de le regarder, tant sur le terrain que sur le podium des buteurs...
