Après un PSG/Monaco (4-1) de haute volée au cours duquel son équipe a fait la différence après la pause, Luis Enrique était forcément satisfait en conférence de presse. L'occasion d'évoquer le match, ses ajustements réussis de la pause, Kvara qui a marqué son premier but mais aussi l'absent Hakimi ou encore sa prolongation de contrat. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Bonsoir Luis Enrique. Pensez-vous que cette victoire contre Monaco (4-1) est le match le plus abouti réalisé cette saison par votre équipe?
« Non, non, je ne pense pas. Par exemple, les 10-15 dernières minutes de jeu ne m'ont pas plu. Nous n’avons pas su prendre le ballon à Monaco. Nous avons rencontré quelques difficultés. Je crois que le début de match a été assez équilibré entre les deux équipes. C’est toujours difficile de presser Monaco, qui est une équipe bien préparée, de qualité, avec des joueurs qui te posent toujours des problèmes. Nous avons été plus incisifs en seconde mi-temps. Nous avons su faire mal avec les mouvements sans ballon. C’est une victoire méritée mais ce fut très compliqué, comme toujours contre Monaco. »
Votre prolongation de contrat jusqu’en 2027 a été officialisée avant le match. Quelle est votre réaction ?
« Ma réaction ne peut qu’être positive. Depuis que nous sommes arrivés ici il y a un an et demi, avec mon staff, le club nous a toujours tout mis à disposition pour réussir dès le premier jour. Nous avons bénéficié de la confiance et du soutien nécessaires pour réussir de la part du président, du club et de la direction sportive. Pour l'entraîneur que je suis et le staff, cela ne fait que renforcer notre envie de poursuivre notre travail, de continuer à nous améliorer et de croire réellement que nous pouvons être les premiers à marquer l’histoire ici. C’est notre objectif et nous verrons bien si nous sommes capables de l’atteindre. »
Kvitcha Kvaratskhelia a joué un tiers du match à gauche, un tiers à droite et un autre tiers dans l’axe. Qu’apporte-t-il à l’équipe dans ces trois positions et y-a-t-il déjà une zone où vous préférez le voir évoluer ?
« Nous connaissons évidemment très bien Kvara. Tout fan de football le reconnaît. Mais nous sommes encore dans cette phase d’observation pour voir où il se sent le mieux. De toute façon, tout restera toujours ouvert. Comme pour Bradley (Barcola) qui peut jouer dans l’axe, qui joue beaucoup à gauche bien sûr et peut très bien jouer à droite aussi. Idem pour Ousmane (Dembélé), qui peut jouer à droite, ce qui semblait être son poste naturel, mais vous voyez bien ce qu’il apporte désormais comme numéro 9, mais il peut également occuper l’aile gauche.
« Kvara a été capable de ce coup de génie pour marquer du pied gauche »
En fin de compte, ce que nous essayons de faire, en fonction des matchs et de la forme de chaque joueur, c’est de faire en sorte que les joueurs se trouvent et puissent participer. C’est pareil pour Désiré Doué, Kang-In (Lee). C’est la même chose pour tous les joueurs d'attaque. C’est cette polyvalence que nous recherchons cette polyvalence, cette faculté à jouer à différentes positions. En ce qui concerne Kvara, il peut jouer à n’importe laquelle des trois positions en attaque. Aujourd’hui, il a marqué comme un parfait numéro 9, dans un espace très restreint, sur un petit bout de terrain. Il a été capable de ce coup de génie pour marquer du pied gauche. Ensuite il a fait une passe décisive je crois. Ce sont des choses que nous l’avions déjà vu faire dans son équipe précédente et en sélection, et il est évident qu’il nous aidera à l’avenir. »
Achraf Hakimi n’a pas joué ce soir. Est-ce lié à un problème physique ou est-ce une simple précaution ?
« Hakimi est à n’en pas douter le joueur clé de notre système »
« Achraf n’a pas pu s’entraîner hier (jeudi), parce qu’il n’était pas dans les meilleures conditions, je vous en avais parlé lors de l’entraînement. Hakimi est un joueur vital pour nous. Il est à n’en pas douter le joueur clé de notre système. Nous ne voulons pas prendre le moindre risque à son sujet. Pas même 0,0001%. Je préfère perdre un match de championnat où nous avons de la marge [13 points sur le 2e] à prendre un risque avec un joueur de l’importance de Hakimi pour ce match (contre Monaco). C’est la réflexion que nous avons eue. Hier (jeudi), il n’a pas pu s’entraîner en raison d’un état fébrile et je ne voulais prendre absolument aucun risque avec un joueur de son importance. »
Adi Hütter a estimé avoir évolué face à la meilleure vision du PSG depuis son arrivée à Monaco. Êtes-vous d’accord avec lui ?
« Je pense que l’opinion de Monsieur Adi (Hütter) est clairement meilleure que la mienne parce qu’en tant qu’entraîneur, j’ai une vision biaisée de mon équipe. Mais lorsque notre adversaire nous félicite, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une équipe de Ligue des champions comme Monaco avec ce niveau d'entraîneur et de joueurs qui fait ton éloge, c’est très agréable et cela conforte ton équipe et tes joueurs. S’il l’a dit, je l’accepte de très bonne grâce. »
Votre équipe fait forte impression et a marqué 15 buts sur ses 4 derniers matches. Quel danger guettez-vous toutefois auprès de vos joueurs ?
« Une équipe qui reflète cependant parfaitement l’image de nos supporters qui ne cessent jamais de chanter, d’aider et de soutenir l’équipe »
« Dans cette Ligue des champions, nous sommes passés par toutes les phases. Comme l’an dernier. La saison dernière, en phase de poules, nous avions tiré un groupe très difficile et il avait fallu attendre la dernière minute pour nous qualifier. Cette année, le scénario est un peu différent mais nous avons réussi un peu plus sobrement. Mais tous ces moments particuliers durant lesquels nos supporters ont été les seuls à croire en nous ont été également merveilleux parce qu’ils ont donné une certaine maturité à l’équipe très jeune que nous sommes. Une équipe qui reflète cependant parfaitement l’image de nos supporters qui ne cessent jamais de chanter, d’aider et de soutenir l’équipe. Nous, nous n’arrêtons jamais de nous battre, d’essayer de bien jouer au football, de presser, d’être agressifs, de toujours vouloir le ballon, de ne jamais calculer, ni à domicile ni à l’extérieur. Nous jouons pour remporter le match. Je pense que cela reflète le caractère de nos supporters. C’est notre objectif cette saison : lutter jusqu’à la dernière minute dans chaque compétition, pour tenter d’y arriver. »
Votre équipe a semblé manquer de créativité en fin de première mi-temps et n’a marqué que sur un coup franc direct (Vitinha, 6e). Qu’avez-vous demandé à vos joueurs à la pause pour provoquer ce changement dans le second acte ?
« Eh bien, nous avons vraiment dû nous adapter à des joueurs qui ne jouaient pas à leur poste. Il est évident que jouer au football à ce niveau est compliqué, il y a peu d'espace, l’opposition est de haut niveau. Il a fallu simplement nous libérer peut-être un peu pour faire davantage de mouvements sans le ballon, qui sont la clé de notre manière de jouer. Les joueurs changent beaucoup de positions, en continu. Dans une même action, nous pouvons effectuer de nombreuses permutations tout en continuant à bien occuper les espaces sinon l’adversaire peut facilement reprendre le dessus quand tu n’as plus le ballon. Il a simplement fallu renforcer un peu certains aspects que nous avons améliorés en seconde période. Je pense que le début de la deuxième mi-temps a montré que nous avions une meilleure symbiose au sein de l’équipe et que l'adversaire souffre également lorsque le rythme est élevé. Je pense qu’à l'exception des 10 dernières minutes du match que je n'ai pas aimées, nous avons été meilleurs. »
Si vous allez au bout de votre nouveau contrat, vous aurez entraîné le PSG quatre ans. Ça ferait de vous l’entraîneur au mandat le plus long de l’ère QSI. Qu’est-ce vous permettrait d’arriver au terme de ces quatre ans dans un contexte aussi difficile que celui du PSG ? Autre question sur le derby madrilène, entre l’Atlético de Madrid et le Real Madrid (samedi, 21h) : allez-vous le regarder et que pensez-vous des critiques et des plaintes formulées par le Real Madrid concernant l’arbitrage ?
« Dans les dernières années, presque tous ses entraîneurs sont allés au bout de leur contrat. J’ai regardé avant de venir »
« C’est un hat trick que vous venez de faire, trois questions en une (rire). Je ne vais pas commenter, même en coup de vent, l’arbitrage du Real Madrid. Toutes les équipes, y compris la nôtre, se plaignent de l’arbitrage donc je n’ai rien à dire. Pour le match, oui, je vais le regarder car j’adore le football et que c’est un derby. Concernant mon avenir, qui sait si je vais rester quatre ans ici ou non. Quand quelqu’un se sent bien et qu’il a la confiance des dirigeants, pourquoi pas, il ne faut pas se mettre de limite. C’est un club qui a toujours fait confiance à ses entraîneurs. Dans les dernières années, presque tous ses entraîneurs sont allés au bout de leur contrat. J’ai regardé avant de venir. Je suis très content du soutien dont on me fait part et j’espère que ça va continuer. Ce sera le cas si les résultats suivent. Nous verrons ce qu’il se passera à l’avenir. »