Le PSG conclut une semaine à deux rencontres marquées par les décisions arbitrales. Les matchs nuls concédés à Lisbonne (1-1) mercredi soir et à Reims (0-0) samedi soir interrogent sur la capacité des Parisiens à faire face à la pression. L’attitude de M. Gaillouste a également animé les débats.
Drôle de semaine pour le PSG. Déjà handicapés par l’arbitrage mercredi soir face à Benfica (1-1) en Ligue des Champions selon leurs dires, les Parisiens ont vécu un match encore plus agité ce samedi soir à Reims (0-0). La tenue de la rencontre par l’arbitre, Pierre Gaillouste, est notamment au coeur des débats après plusieurs scènes de tension, notamment lors des dernières minutes de jeu.
Si Christophe Galtier refuse de le reconnaître face à la presse, le tournant de la soirée se situe sans doute à la 41e minute. Très remonté après une faute sifflée par M. Gaillouste, Sergio Ramos vient se coller à l’arbitre pour lui expliquer sa version des faits. Le défenseur espagnol est d’abord averti puis expulsé dans la foulée, notamment pour avoir prononcé l’expression « P*ta madre », équivalent d’un « p*tain » en français.
« Une insulte d’entraînement, beaucoup entendue sur les terrains en Espagne »
Visait-elle toutefois directement l’arbitre ? Sur ce point, les avis divergent. « Je connais très bien Sergio, et je ne suis pas persuadé que l’insulte sortie était adressée à l’arbitre, estime Galtier en conférence de presse. C’est une insulte d’entraînement, qui est beaucoup entendue sur les terrains en Espagne. L’arbitre l’a pris pour lui et l’a expulsé, je ne reviendrai plus là-dessus. »
Interrogé par le diffuseur à la mi-temps, Marquinhos quitte son habituelle réserve pour charger M. Gaillouste sans le nommer. « C'est incroyable, ça commence à faire trop. Je ne sais pas s'il y a quelque chose de personnel contre nous. Nous ne voulons pas tout le temps parler de l’arbitrage, car nous savons que leur travail est très difficile, mais quand même, regrette-t-il. Il faut qu'il (l’arbitre) ait le contrôle du match. C’était déjà pareil la dernière fois. À chaque fois qu'on s'approche de lui, il met un carton, on ne peut même pas lui parler. Je ne sais pas ce qu'il a entendu mais il a mis un rouge tout de suite. Il n'a rien dit, Sergio s'est approché, il n'a pas aimé son geste et il lui a donné carton. » Marco Verratti, averti pour avoir contesté l'expulsion de son coéquipier, fait lui savoir son avis au quatrième arbitre au moment de rentrer aux vestiaires.
Neymar et Hakimi, entrants sur les nerfs
La tension retombe un peu lors du premier quart d’heure du second acte. Un répit de courte durée. L’entrée en jeu de Neymar, qui supplée Marc Soler à la 57e minute, échauffe à nouveau peu à peu les esprits. Le Brésilien s’agace rapidement du pressing musclé des Rémois et frôle plusieurs fois des gestes d’humeur potentiellement lourds en conséquences. Des nerfs à vif liés à l’arbitrage ? « Je pense que l’arbitre doit mieux gérer la situation, tranche Danilo Pereira. Il ne doit pas nous donner tout le temps carton jaune comme il l’a fait. Cela donne ce qu’on a vu sur la pelouse. Il n’y a pas de raison valable de faire cela. »
Victime d’une grosse faute de Kamory Doumbia dans la dernière minute du temps règlementaire, Neymar est défendu par un Achraf Hakimi également très (trop ?) excité depuis son apparition sur la pelouse. Le Marocain est averti pour avoir provoqué une première échauffourée, et est imité quelques secondes plus tard par Neymar, et Kylian Mbappé, coupable d’une grosse semelle sur Andreaw Gravillon. Son geste superflu cause un énième début de bagarre et restera donc la dernière image d’une soirée loin d’être exemplaire.
Galtier regrette les « cartons stupides » de ses joueurs
Galtier a peu apprécié le spectacle et va chercher à « remédier » à ce problème pouvant causer des absences supplémentaires. « Il y a eu beaucoup de nervosité, de frustration, peut-être liées au fait que l’adversaire était en train de bien nous bloquer, tente d’expliquer l’entraîneur parisien. Mes joueurs ont beaucoup d’expérience, mais ils sont aussi de grands compétiteurs. Je ne suis pas en train de les excuser. Je vais évidemment en parler, parce que nous avons besoin d’eux. Nous enchaînons les matches et nous allons en perdre certains, suspendus à cause de cartons stupides. »
Verratti avait résumé mercredi à Lisbonne ce qu’il attendait -comme beaucoup- du corps arbitral : plus de dialogue. « L’arbitre a fait des erreurs, comme moi, avait-t-il déclaré au micro de Canal+. J’aimerais juste qu’ils s’expliquent un peu plus des fois et reconnaissent qu’ils peuvent se rater, comme nous, et comme vous pouvez le faire aussi. » Samedi soir à Reims, l’Italien était loin d’être le seul « à ne pas se comprendre » avec les arbitres.
