Avant le déplacement à Troyes dimanche (20h45), Christophe Galtier est revenu sur la semaine agitée du PSG, entre la mise à pied de Lionel Messi ou encore les protestations des supporters. L’entraîneur parisien veut rester concentré sur la fin de saison et les derniers matches au programme.
- C'est la première prise de parole d'un représentant du PSG depuis le début de semaine. Est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous savez de l'affaire Messi. Comment interpréter la sanction prise par le club ? Est-ce qu'on peut imaginer le revoir avec le maillot du PSG ?
« On va aller dans la chronologie. J'ai été informé en début de semaine par ma direction de la décision de suspendre Leo. Une fois avoir été informé, j'ai pris la responsabilité de ne pas la commenter. Je suis salarié du club, une décision est prise, je ne la commente pas. »
- On a l'impression qu'aucune semaine je passe sans que des événements extra-sportifs perturbent le PSG. Comment vous vivez cet état de crise quasiment permanent ?
« Il y a quand même un gros décalage entre ce que vous pouvez dire et écrire et ce que nous vivons au quotidien. Évidemment que l'actualité du début de semaine était la suspension de Leo. Il y a aussi les contre-performances et on ne se cache pas derrière quoi que ce soit. Mais j'insiste : Il y a un gros décalage entre ce que vous pouvez écrire, dire, inventer et la réalité du vestiaire. Ça c'est la réalité.
Vous dire que l'on vit une période agréable, non je vous l'accorde. Il y a un objectif à atteindre, les joueurs travaillent. Ne croyez pas que lorsqu'on perd un match, les joueurs sont souriants et en ont rien à foutre. J'ai vu la réaction de mon groupe après la défaite à Lorient. On est dans une juste analyse que c'est pas suffisant mais qu'il y a un titre à aller chercher.
Nous avons encore des points d'avance, il faut les garder parce que le championnat va être difficile jusqu'à la fin. Cette saison est très singulière, pas qu'en France mais aussi en Europe. Les champions en titre sont bousculés. La réalité du vestiaire me montre que les joueurs ont envie d'aller chercher ce titre et sont consciencieux, malheureux, quand l'équipe perd. »
- Est-ce que vous avez peur de ne pas aller chercher le titre de champion avec tous les événements récents ? Est-ce que c'est de plus en plus dur de vivre tout ce qui s'abat sur le PSG ?
« Sur un plan personnel, je suis concentré sur mon travail, sur la gestion de l'effectif. Il est malheureusement affaibli par des blessures et des suspensions. Je disais qu'il y avait 5 points d'avance mais on a cette saison un 2e et un 3e avec un nombre de points importants et sur une grosse dynamique. On n'a pas le droit au relâchement.
« On subit des blessures qui privent plusieurs joueurs de la fin de saison »
Les défaites que nous avons pu subir ne sont pas liées au relâchement. Je pense que c'est lié à un contexte difficile sur un plan physique, encore plus difficile quand, match après match, on subit des blessures qui privent plusieurs joueurs de la fin de saison. Il faut être très unis, se dire les choses et libérer la parole pour que tout le monde soit performant et partage le même objectif d'être champion en fin de saison. »
- Sans Messi, Nuno Mendes et Hakimi, comment relancer la machine ? Peut-être en comptant sur Messi dès son retour de suspension...
« On verra au moment où Leo reviendra. Évidemment qu'il y aura des discussions avec l'intégralité du club mais aussi avec Leo, le premier concerné. Concernant les absences, Nuno Mendes est blessé jusqu'à la fin de saison. Il y a Juan Bernat, il n'y a plus que lui à ce poste-là. On joue un match par semaine, j'espère que ça va tenir. On travaille tout au long de la semaine avec d'autres options. On a intégré un jeune joueur avec nous (ndlr, Serif Nhaga).
Concernant le poste d'arrière droit, avec la fin de saison de Mukiele, il y a aussi la suspension de Hakimi. On a travaillé sur qu'une autre option. C'est comme ça, cela fait partie du métier d'entraîneur. On peut rencontrer des grandes difficultés et il faut trouver la bonne solution pour que l'équipe soit performante. »
- Pour revenir sur Messi, auriez-vous pris la même décision que le club ?
« Je n'ai pas eu à prendre la décision. J'ai été informé de celle-ci et je me plie à la décision qui a été prise. »
- Vous avez été visé par des insultes par les supporters devant la Factory ? Avez-vous un commentaire à faire sur le rassemblement devant chez Neymar ? Est-ce qu'on le reverra la saison prochaine au PSG ?
« Bravo, trois (questions) ! On m'a dit de sourire. Est-ce qu'on reverra Neymar la saison prochaine ? Croyez-moi que je suis très focus sur les cinq derniers matches à venir et on verra bien ce qui se passera la saison prochaine. Concernant le rassemblement de certains supporters au domicile d'un joueur, je dis qu'il faut toujours faire très attention à cela. La vie privée doit rester la vie privée.
Je peux comprendre la colère, la déception de nos supporters. Je peux la comprendre. Je peux comprendre qu'on puisse manifester ici, sur notre lieu de travail. Je peux comprendre qu'on puisse manifester devant les bureaux du PSG, la manifestation était assez calme. Je peux comprendre qu'on manifeste après un match au Parc des Princes. Je n'accepte pas qu'on puisse aller au domicile de qui que ce soit, Neymar ou quelqu'un d'autre.
À tout moment il peut y avoir des débordements et Dieu sait qu'on en voit beaucoup dans l'actualité. Notre société est devenue folle, incontrôlable et dangereux. Me concernant, je suis l'entraîneur, je suis très exposé. J'entends, je comprends mais je reste très focalisé sur la mission et mon travail avec mon groupe. »
- La perspective de perdre Messi et Neymar lors de la même intersaison constituerait-elle une erreur pour le PSG ?
« Je ne peux pas répondre à cette question-là parce que la saison prochaine sera la saison prochaine. On doit bien finir la saison et aller chercher ce titre. Je le répète encore une fois, je ne fais pas de la langue de bois. Il reste cinq matches et nous sommes concentrés sur les cinq matches qui se présentent. »
- À quel type de match vous attendez-vous face à une équipe de Troyes qui a semble-t-il grillé toutes ses cartes pour le maintien ?
« Vous savez, le dernier déplacement était à Angers, une équipe aussi quasiment condamnée à la Ligue 2. J'ai vu une équipe très joueuse, dynamique et avec une envie de battre le champion en titre. Je dirais la même chose qu'avant le match contre Angers.
Troyes va recevoir le PSG. Les joueurs vont jouer sans aucune pression, dans un stade avec du monde. Ils vont jouer leur football et ils vont vouloir battre le PSG. C'est surtout à nous d'être beaucoup plus performants et d'avoir une très grande détermination pour gagner. Le bon résultat, ce sera gagner et rien d'autre. Je pense qu'on aura un match très ouvert. »
