Pourquoi le PSG et Stuttgart ne joueront pas la « biscotte »

43 ans après le « match de la honte » à Gijon entre la RFA et l'Autriche, qui avait accouché d'une victoire 1-0 de l'Allemagne de l'Ouest qualifiant les deux pays pour le second tour de la Coupe du monde 1982 au détriment de l'Algérie, l'ombre d'un match arrangé plane-t-elle au-dessus de la tête de Stuttgart/PSG en Champions League ?

Stuttgart pas totalement assuré d'être qualifié en cas de nul

Un match nul mercredi soir entre les deux équipes qualifierait en effet quasiment automatiquement les deux équipes pour le prochain tour. Le PSG serait assuré d'être barragiste avec un nul, tandis que pour Stuttgart, ce serait quasiment fait, sauf improbable victoire par 7 buts d'écart du Dinamo Zagreb face à l'AC Milan dans le même temps.

Stuttgart et le PSG vont-ils donc jouer la « biscotte », expression chère à nos amis italiens signifiant que deux équipes vont s'accorder sur le résultat d'un match avant de l'avoir joué ? La question a été posée au directeur du football du club allemand Fabian Wohlgemuth samedi après la défaite 2-0 de Stuttgart à Mayence en Bundesliga.

« Viser le nul, nous ne savons pas le faire »

« Jusqu'à présent, nous nous en sommes toujours très bien sortis en restant fidèles à nous-mêmes et en nous concentrant sur nos tâches. Et cette fois encore, nous allons essayer d'imposer notre jeu et notre stratégie. Bien sûr, nous connaissons la configuration. Pour les deux équipes, y compris Paris, il s'agit d'aller de l'avant. Et c'est exactement comme ça que nous allons aborder le match », a-t-il répondu à Bild.

Dans des propos rapportés par le correspondant en Allemagne de L'Equipe, Wohlhemugth déclare également : « Pour les deux équipes, il s’agit d'aller de l’avant et de ne pas calculer. Viser le nul, nous ne savons pas le faire. Il est hors de question de joueur contre nature. » Sur ses 30 matches officiels disputés cette saison, Stuttgart n'a fait que 6 matches nuls, soit 20% de ses matches. 

Du côté du PSG, le pourcentage de matches nuls cette saison est légèrement supérieur (24%), mais Luis Enrique a assuré après la victoire à City que son équipe devait « gagner à Stuttgart pour assurer la qualification ». L'entraîneur espagnol aime répéter qu'il aborde tous les matches de la même manière, avec l'ambition d'imposer son jeu, de se créer plus d'occasions que son adversaire et de ne surtout pas « spéculer ».

Pour le PSG, gagner aussi pour le prestige

Pas question donc pour l'Espagnol de jouer un nul. Au sein du PSG, on assure d'ailleurs que le match nul n'est pas un sujet de conversation. Et quand on connaît la mentalité de Luis Enrique, on veut bien le croire. Selon Bild, les dirigeants de Stuttgart pensent également que le PSG voudra gagner « pour une question de prestige » après avoir déjà perdu en Allemagne cette saison face au Bayern.

Le classement final de la phase de championnat aura également son importance pour les barrages puisque le 23e et le 24e affronteront le 9e ou le 10e, le 21e et le 22e joueront le 11e ou le 12e, etc. Initialement, on pourrait penser qu'il est préférable de finir le plus haut possible pour affronter une équipe moins bien classée et moins forte.

Mais ce calcul peut s'avérer dangereux dans cette nouvelle formule de la Champions League ou de gros clubs sont mal classés, d'autant que le classement final de la phase de championnat ne sera pas connu avant les ultimes minutes des matches de mercredi soir, qui se joueront tous à partir de 21h. Et un ou deux buts pourraient chambouler beaucoup de choses.

Le meilleur calcul semble donc de ne pas calculer et de gagner même si on peut imaginer que le PSG ne partira pas à l'abordage s'il y a match nul à dix minutes de la fin. « Si nous sommes capables de gagner à Stuttgart et de nous qualifier, nous serons prêts à jouer n’importe quelle équipe dans les 8 premières ou derrière », a aussi déclaré Luis Enrique mercredi dernier, dans la foulée de la victoire face à City.

Le classement de la Champions League avant la 8e journée :